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le blog de Ambreneige
realite
7 mai 2010

au pays des bisounours

Sylvie_danse

© Sylvie

Quant on consulte un psy, c’est qu’on est malheureux. Je connais absolument personne qui va consulter alors qu’il vogue sur une mer de félicités.

C’est peut-être de là que vient le problème .. Si on allait consulter pour cause de trop de bonheur (par exemple au début d’une histoire d’amour), cela permettrait de fixer dans notre mémoire (et sur le dossier du psy) tous ces instants fabuleux, de les « graver » quelque part, vu que quand on va mal, ces moments-là on a sérieusement tendance à les occulter complètement.

Bilan, quant on se pointe pour consulter, le thérapeute se retrouve avec une petite chose qui ne lui envoie que des trucs négatifs et souffrants. Il cherche à tâtons avec nous où on pourrait bien aller puiser des ressources, qu’on ne se rappelle même pas avoir eues tellement on a mal.

Mais lui alors, il saurait. Parce qu’il aurait consigné dans son petit dossier tout notre immense bonheur.

Quant on lui dirait « j’ai tout raté » il saurait bien que c’est pas vrai, exemples à l’appui.

On gagnerait du temps pour trouver la sortie, des millions d’années sûrement.

Mais bon .. <<<<<<< soupir >>>>>>>>>>

comme dit ma psy, je dois vivre au pays des bisounours ....

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6 mai 2010

cherchez l'erreur

anecurieux

L’éducation diffère suivant les époques et les sociétés.

Quand j’étais gamine par exemple, les sanctions physiques et l’humiliation étaient considérées comme éducatives. J’me rappelle notamment de mon institutrice de CM2 qui distribuait allègrement des fessées cul nu ou encore punissait certaines de ses élèves en les obligeant à traverser toutes les classes avec une pancarte au cou mentionnant "Je suis un âne" au cas où le bonnet dudit équidé qu’elle portait sur la tête n’aurait pas été suffisamment explicite. Eh bien cette maîtresse était très appréciée, en premier par moi (surtout que ses sanctions, c’était de la gnognote à côté de celles de mon père). Aucun parent n‘aurait eu l‘idée de remettre en cause lesdites punitions et ça n’aurait effleuré l’esprit d’aucun enfant qu’il puisse être soutenu par ses parents lorsqu’il était puni pour avoir transgressé une loi (notamment celle qui dit qu’on doit respecter autrui).

Maintenant, les châtiments physiques ont été disqualifiés, ce qui est une bonne chose. Pour autant, je ne suis pas sûre que "les claques qui partent toutes seules" n'existent plus. Le seul truc c’est qu’on a honte de n’avoir pas su trouver une autre façon de se faire entendre, surtout qu’on nous dit que c’est vilain et qu’il faut maîtriser son impulsivité. Ceci dit, ça prouve bien que les adultes sont aussi des êtres humains, comme le soulignait fort judicieusement ma fille aînée.

En attendant, on se retrouve de plus en plus souvent avec des situations comme celle-ci : un élève répandu sur son siège face à son professeur qu’il est en train de qualifier de mots plus créatifs les uns que les autres (quant il ne lui tape pas dessus) sous prétexte que ce dernier a eu l’affront de lui demander de rendre sa copie (ou de ranger sa table).

Et si ledit prof n’est pas capable de garder son calme (j’ai encore un ado à la maison je sais de quoi je parle), c‘est lui - et pas l’élève - qui est sanctionné.

Alors là je pose la question : où est l’erreur ?

4 mai 2010

moche

poesie

"Tous les enfants en carence affective fonctionnent ainsi : ils surinvestissent la poésie du monde vivant, les insectes, les plantes, les animaux, les êtres humains."

Boris Cyrulnik

Qu’est-ce que ça veut dire, ça ?

Qu’en vrai, la vie est moche ?

3 mai 2010

êtres humains

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(ma fille aînée) en grandissant, on s'aperçoit que nos parents sont aussi ..

3

.. des êtres humains !

30 avril 2010

rester vivant

contente

Des parents immatures et violents, mais qui sont néanmoins le seul ancrage solide dont on dispose.

On souffre d’un manque majeur de structure, d’absence de limites, de déficiences dans la relation à la réalité extérieure, et pourtant.

Pourtant, adulte, on part en quête de la seule stabilité qu’on ait jamais connue, celle qui se paie de maltraitance.

On ne connaît pas d’autre solution pour grandir.

La maltraitance alors, paradoxalement, nous sauve la vie. Parce qu‘il n’y a qu’elle qui peut nous permettre de rester en contact avec nos parts souffrantes pour travailler dessus et nous pousser ainsi toujours plus dans le sens de la guérison, de la liberté, de la vie.

Rester vivant est un critère plus essentiel que d’être libre, en tout cas il est prioritaire !

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29 avril 2010

Tout ce qui nous entoure

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Et voilà, on se dit que ça n'arrive qu’aux autres, et puis

paf !!!!

un jour, on se réveille en sa compagnie ! Visiblement, le traître prend possession des lieux pendant la nuit, profitant qu’on dort !

Celles à qui j’en rabats les oreilles depuis peu l’auront compris : je parle de mon bedon (oui, maintenant j’ai décidé de l’amadouer en lui donnant un p’tit nom mignon)(faut dire que le fait que je me mette à hurler chaque fois que je me croisais dans le miroir et à le maudire en enfilant mes pantalons n’a pas joué en ma faveur .. on dirait au contraire que ça l’a stimulé, tant il s’agrippe de ses petits bras potelés !)

En fait, je me suis aperçue qu'à force de remplacer "ce que je suis maintenant" par "ce que je ne suis plus", je n'ai obtenu qu'une seule chose : "ce que je ne suis plus" est devenu "ce que je suis maintenant" ! du coup, je ne suis plus "ce que je suis maintenant" mais je suis "ce que je ne suis plus".

Oui, mais !

me direz-vous,

si je suis ce que je ne suis plus,

2chimp

suis-je toujours ce que je suis ?

Eh bien, comme le dit Deepack Chopra :

" La prise de conscience, ce n’est pas autre chose que l’attention soutenue que nous portons à tout ce qui nous entoure".

Et vous connaissez quelque chose de plus entourant qu’un bedon, vous ?

6

 

24 avril 2010

comme une vieille bique

pissenlit_2

"Quelle différence il y a-t-il entre le réel et le rêve ?
Je reconnais le réel à ce qu'il est vraiment très obstiné.
Le réel est solidement têtu, comme une vieille bique, comme un mur sur lequel on peut déposer des baisers, se fracasser la tête, scarifier les jours ou graver des poèmes, peu importe.
Quand on se réveille de ses rêves, il est là, compact.

Il faut des rêves persistants et despotiques pour déboulonner le réel.
Un rêve se transforme en réalité quand il devient aussi acharné que cette vieille bique de réel.

Question : comment la volonté vient aux rêves ?? Comment réalisent-ils leur putch, leur venue au pouvoir, leur densification ? Comment la volonté vient à la volonté, je n'ai pas résolu cela.

Les rêves (enfin les miens) sont comme les ombres énamourées du soleil, qui glissent sans heurt sur la paroi du réel où j'échoue. Le réel est toujours là, il annule le passé et l'avenir avec ses angles et ses bosses, il est le présent imperturbable, royal, inamovible.
Mes rêves sont plus légers que le sable dans le vent du désert. Ils sont libres et ils m'emportent au-delà des barreaux dans des orients merveilleux. Jusqu'au milieu de la nuit qui réanime les repentirs, poudre de momies !
Je vois maintenant qu'ils ne sont pas le pollen dans la brise de printemps. "

Fazou

22 avril 2010

tous les garçons et les filles

Mamy_Fernande

Ils s’aimèrent comme tous les garçons et les filles de cet âge s’aiment depuis la nuit des temps. Sauf que c’était en 1874 et que la pilule n’existait pas .. Elle, Adèle, a vingt ans lorsqu’elle se retrouve enceinte de François qui n’en a que dix-neuf..

Le 21 décembre 1874, une petite fille naît : Eugénie. Son jeune père daigne la reconnaître puis disparaît dans la nature .. c’est cette petite fille qui deviendra mon arrière grand-mère mais je ne l‘ai pas connue car elle est morte en 1950 (bon ceci dit ça ne me contrariait pas car j’ai toujours entendu dire par ma mère que Mémère Nini - puisque c’est d’elle dont il s’agit - était méchante). Elle a fini sa vie avec une congestion cérébrale, cela veut dire qu’elle est devenue totalement paralysée, sauf des yeux dont Maman voyait des larmes sourdre à longueur de journée ..

Mais revenons en 1874 : François disparu dans la nature, que va faire Adèle de l’indésirable petite Eugénie ? Elle la met à l’Assistance Publique .. (on est au XIXe siècle !)

C’est là que je vois apparaître pour la première fois cette émotion d'"abandon", mais ce sentiment, cette souffrance, je vais vite me rendre compte qu’il se retrouve comme un petit poison subtil dans les diverses ramifications de l’histoire familiale ..

Deux ans après, Adèle épouse Louis dont elle aura un fils (Henri).

Mémère Nini grandit tant bien que mal, puisque ma foi, la vie passe même quant on n’est pas très heureuse, et quant elle se marie à son tour, à 26 ans, elle se dit qu’elle a bien le droit au bonheur maintenant, après avoir passé une bien triste jeunesse avec une mère indifférente et un demi-frère qui, LUI, avait la chance d’avoir son père avec lui..

Le 7 juillet 1900, Eugénie épouse mon arrière grand-père que l’on appelait Pépère Bibi. D’ailleurs la mère d’Eugénie, Adèle, ne reconnaîtra sa fille qu’à cette occasion (pour les formalités de mariage), ce qui prouve s’il en était encore besoin le peu de cas qu’elle en faisait ..

Le 18 avril 1904, joie dans le cœur de Mémère Nini : son premier enfant naît et c’est une petite fille ! Une petite fille à choyer comme elle-même ne l’a jamais été !! Elle l’appelle Andrée. Et elle se met à aimer inconditionnellement cette petite fille.. au détriment du fils qui vient ensuite le 25 septembre 1905 : Achille (mon grand-père) parce que lui c’est un garçon.. or Mémère Nini a dans son âme un sérieux contentieux à régler par procuration avec son demi-frère qui a eu toute la place dans le cœur de leur mère ..

Achille, mon grand-père, est un homme pas très grand (1m64), blond aux yeux bleus. Il est super doux et gentil mais très réservé, timide, manquant de confiance en lui, sentiment qui a peut être été majoré par le fait qu’il a été élevé sans que sa mère fasse cas de lui, avec cette préférence très marquée pour sa sœur..

Alors comment vont-ils se rencontrer, mon grand père Achille qui vit en région parisienne et ma grand-mère Fernande qui est en Suisse ??

Eh bien comme ceci (attention, c’est un petit peu compliqué à suivre, mais le destin a des chemins sinueux parfois !) :

Henri, le demi-frère de Mémère Nini, a épousé une certaine Alice qui n’est autre que la sœur de mon arrière grand-mère (enfin elle n’est pas encore mon arrière grand-mère mais va le devenir !) et donc, lorsque ma grand-mère Fernande, alors jeune fille, vient rendre visite à sa famille de France, elle va avec sa tante Alice voir la belle-sœur de Tante Alice c’est-à-dire mémère Nini (ça va ? Pas trop confus ..?)

C’est donc ainsi que ma grand-mère Fernande et mon grand père Achille font connaissance .. Mon grand-père fait sa cour pendant plusieurs années, très respectueux (en plus, ma grand-mère était très prude) (heu, oui, je sais, je ne tiens pas d’elle ;-)) ..

Enfin toujours est-il que ces deux là se marient le 11 octobre 1930. Mamy a 29 ans et Achille 25. Ils s’aiment très profondément.

Ils ont rapidement deux petites filles, ma Marraine, puis ma Maman.

Ils achètent une petite maison en région parisienne, ma grand-mère qui travaillait depuis l’âge de 16 ans avait une belle dote.

Achille travaille aux Chemins de Fer.

C’est en 1935 que survient l‘accident (Mamy Fernande est enceinte de sa troisième fille) : Achille reçoit un coup de poutre sur la tête. Il ne s’en ressent pas immédiatement, mais finit par être hospitalisé à l'hôpital Thonon à Paris où il meurt subitement le 9 septembre 1935 à l’âge de 30 ans. Ma Marraine a 3 ans, ma maman 22 mois, et ma plus jeune tante 7 mois.

La mère de Mamy Fernande vient de Suisse pour soutenir sa fille, elle va d’abord aux Chemins de Fer pour voir quelle aide on peut leur apporter. On lui répond que les trois filles peuvent être placées à l’orphelinat...

Alors mon arrière-grand-mère, qui avait un caractère très trempé, répond qu'il n'en est pas question et finit par obtenir pour sa fille (qui n'avait donc plus aucune ressource pour vivre) un poste de garde-barrière.

Puis elle repart en Suisse avec Maman sous le bras..

J’avais une dizaine d’années lorsque j’ai commencé à questionner ma grand-mère Fernande sur son enfance, sa vie, son amour, et régulièrement, Mamy pleurait..

Jusqu’à la fin de ses jours, elle a pleuré son aimé..

Son immense chagrin l‘occupait toute entière, occultant tout, même la place que ses filles auraient dû avoir dans sa vie ..

Bon, maintenant je vous emmène en Suisse, à Murist où nous faisons la connaissance d’un beau jeune homme blond aux yeux bleus. Il s’appelle Joseph, et nous sommes en 1897.

Joseph est né à Aumont en 1877, le 10 mai, (c’est-à-dire le même jour que le mari de chacune de mes tantes - sans compter que mon père était du mois de mai aussi : autres petits clins d’œil !)

Le père de Joseph était d’Aumont aussi, y né le 5 juin 1845. Il avait une sœur prénommée Rose et un frère prénommé Joseph, c’est donc le prénom de ce frère qu’il a donné à son fils.

Mais c’est pas avec son père que Joseph en a à découdre mais avec sa mère, Joséphine (on l’appelait la Finette) : un caractère terrible !

Elle n’hésite pas, par exemple, à briser le cœur de sa propre fille (Bertha) en l’empêchant d’épouser un homme dont elle la savait fort éprise (et un petit peu enceinte) parce qu’elle ne le trouve pas assez bien pour elle …

Finalement Bertha a vécu avec un autre homme (on ne s’opposait pas à la Finette !) qui lui a fait une ribambelle d’enfants .. sur le dos desquels le père passait ses nerfs à coups de bâton..

Mais revenons à mon arrière-grand-père Joseph.

Sa mère et lui ont le même type de caractère très fort, ça fait des étincelles ! et un jour, la coupe déborde. Suite à une brouille violente (après on va se demander pourquoi je suis très légèrement emportée), Joseph s’expatrie. Et pas la porte à côté : il part pour la France !!

Le voilà à Paris…seul, seul, ô si seul .. Heureusement, un concours de circonstances heureux lui permet de trouver rapidement du travail comme jardinier chez la Comtesse de Montebello, au château d’Auvers (château qui existe toujours, mais qui s’appelle Château de Stors maintenant)

C’est comme ça que le destin malicieux a rapproché mon arrière grand-père, qui était Suisse de mon arrière grand-mère, qui habitait près de Paris .. D’autant plus malicieux qu’ils se sont rencontrés à un feu de la saint Jean, autrement dit le 24 juin 1900 (jour anniversaire de la Finette ! Si ça, c’est pas un beau pied de nez du destin !) ...

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ma mère (à droite) et ses deux soeurs

13 avril 2010

soi, soi, ô mon soi

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Lorsque j’étais petite, j’avais besoin, comme n’importe quelle petite fille je suppose, d’être nourrie "d’amour". Comme ça le faisait pas de la part de Maman, elle me qualifiait de pot dcolle, de sangsue, de miclette.

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Si ma maman n’avait pas eu ce contentieux familial à régler avec ses (les) filles, elle m’aurait donné les marques de tendresse que j’attendais sans me culpabiliser et je n’aurais peut-être jamais été un pot dcolle pour qui que ce soit.

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Ce qui a joué aussi certainement, c’est le contexte de pudeur émotionnelle et affective à laquelle on se contraignait plus fortement à cette époque, pudeur qui obligeait à (se) taire et à faire taire - même si on a l’impression que cela s’assouplit un peu sociologiquement et psychologiquement parlant, dans la réalité on se rend compte que ces règles et ces contraintes de vie, reprises consciemment ou non, voire renforcées par la famille, font que l’on finit par s’éloigner sans s’en rendre compte de "soi" et de ses besoins.

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Ce qui est paradoxal c’est que justement, si on se conforme à ces règles, c’est pour être reconnu et accepté par les autres !

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Quoi d’étonnant alors qu’il semble si compliqué de faire une chose aussi simple que d’être soi puisqu’on passe notre vie à ne pas l’être ?

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19 mars 2010

gros coeur

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Ma psy m’a dit : "Vous devez avoir sans cesse en tête le mal qu’il vous fait, même et surtout lorsqu’il est "gentil". Vous ne devez jamais oublier que tout de suite après, vous allez prendre une grande baffe. Dans la vie, on ne doit pas être gentil avec quelqu’un qui vous fait du mal."

J’y arrive pas. J’y pense tout simplement pas. Quand on est gentil avec moi, je réponds tout naturellement par de la gentillesse. Pas vous ?

Ben paraît-il qu’il ne faut pas. Faut se méfier. La vie est dure, aride, violente. Le mal existe, il faut trouver ça normal, les coups bas, la méchanceté, la laideur.. ô la laideur ! je parle de celle du cœur bien entendu. D’ailleurs, je ne parle toujours que du cœur, c’est bien là le problème.

Peut être que si j’avais un cœur moins gros j’aurais moins souvent le cœur gros ?

.

Dans la vie, on doit pas être gentil avec quelqu’un qui nous fait du mal..

11 mars 2010

pas forcément les bons

SoleilEtOiseaux

Ce qu’il découvre devant ces types perdus, écrabouillés, c’est que plus ce qu’on lui dit est difficile à entendre, plus il est calme. Devant les souffrances d’autrui, il retrouve instinctivement la posture qui lui a permis de supporter les siennes lorsqu’il était cancéreux. S’ancrer au fond de lui-même, dans son ventre. Ne pas se révolter, ne pas lutter, laisser faire : le médicament, le cours de la maladie, celui de la vie. Ne pas chercher quoi dire d’intelligent, laisser venir les mots qui sortent de sa bouche : ce ne sont pas forcément les bons, mais c‘est seulement comme cela que les bons ont une chance de sortir.

Emmanuel Carrère, "D' autres vies que la mienne"

4 mars 2010

on peut toujours choisir

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Il paraît qu’on peut toujours choisir, qu’à chaque polarité correspond son opposé.

Il paraît que les mauvaises habitudes ne sont qu’une construction mentale.

Possible.

En attendant, les situations que je rencontre dans ma réalité ne sont jamais carrément noires ou carrément blanches. À vrai dire, elles seraient même plutôt grises. Et encore.

Suivant les jours et mes émotions du moment, elles peuvent être grises-grises, grises-blanches .. voire grises-noires.

On me dit : "il suffit de .."

Ben parfois,

pingouin_bebe

"il suffit de .." est la chose la plus difficile à faire au monde.

15 février 2010

Monsieur Flexible

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Aujourd’hui je vais vous parler d’un petit personnage que ma fille a introduit dans la vie de ses enfants de 2, 5 et 6 ans, il s’agit de Monsieur Flexible.

Monsieur Flexible est un petit bonhomme qui se laisse tripoter, et quand je dis tripoter, je suis gentille : en fait, mes petits-fils l’étirent, le plient, le malaxent sans aucun égard, car ils savent (leur maman le leur a expliqué) que Monsieur Flexible reviendra toujours à sa forme initiale. Et avec le sourire en plus ! Et non seulement il revient comme avant, mais il ne se brise pas !

Eh bien moi, je voudrais un cœur comme ça.

Un cœur qu’on pourrait triturer à loisir, étirer dans tous les sens jusqu’à l’extrême imaginable - et même au-delà.

Je voudrais un cœur qui n’ait pas d’inconscient (l’inconscient, c’est complètement idiot moi je vous le dis - l’inconscient vous attire systématiquement vers les seuls trucs qu'il connait, même si c’est des trucs archi-nuls, des bons trucs bien lourds qui vont bien vous gâcher la vie, ben lui il y fonce tête baissée sans réfléchir. Parce que l’inconscient, non seulement il est idiot, mais il a une force d’inertie incroyable ! je vous prie de croire que question inflexibilité c’est un champion !)

Alors je me suis dit ça : pour ma Saint Valentin, je vais m’offrir un petit cœur qui peut encaisser tout ce qu’on veut sans se briser.

Un petit cœur flexible.

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9 février 2010

faire la paix (intro)

Le truc que je viens de livrer à vos yeux ébahis, juste avant (c'est à dire après) (ici), je l’avais écrit sur mon premier blog en 2006, blog qui n’existe plus puisque comme le savent mes fidèles (misère, déjà quatre ans que vous me supportez !) je souffrais de suppressite de blogs aigüe, - pour reprendre le bien joli qualificatif dont m’a affublé Fazounette une fois, j’étais une blog-trotteuse.

Je me suis un peu calmée. En tout cas, au niveau des blogs.

histoire

Tant mieux, parce que je commençais à me fatiguer sérieux.

Ceci dit, n’allez pas croire qu’être calme c’est de tout repos !

Pour moi ça veut dire aussi, entre autre :

- ne plus chanter à tue-tête (bon, OK, personne s’en plaint !)

- ne plus danser en faisant la vaisselle .. ou quasi plus :-(

dansecuisine

Remarquez yen a au moins un qui est content, c’est mon fils (soi disant je lui fichais la te-hon de sa vie quand ses te-po voyaient sa reum "danser bizarrement, dans ton style vraiment à part, un mélange de valse et de hip-hop")

- 3d_msn_pleuremais surtout, ô mon Dieu surtout.. j’ai perdu mon humour. J’arrive plus comme avant à voir les choses comme si j’en étais une.

C’est grave docteur ?

Parce que franchement, pas avoir le moral, ça me déprime !

fatiguee

5 février 2010

illusion

Il y a quelques mois - quarante et un exactement - Lung Ta sur son zafou perché m’a dit : " est-ce que tu t’es déjà demandé si ce que tu vis est vraiment toi ? "

J’en avais été toute ébaubie.

C’est de ce jour-là que je m’étais mise à me repenser totalement (et assez audacieusement, je dois bien l’avouer) : suis-je ce que je parais être ? parais-je ce que je suis ?

Mrfffffffff.

Si je suis ce que je parais, ne devrais-je pas passer du temps à chercher comment je serais si j’étais ce que je parais ? oui mais si je passe du temps à chercher comment je serais si j’étais ce que je parais, arriverais-je à la conclusion que je ne suis pas ce que je parais que je suis ? et si je ne suis pas ce que je parais que je suis, pourquoi alors consacrer du temps à chercher comment je serais si j’étais celle que je parais ?

D’ailleurs, quand bien même je serais celle que je parais que je suis, ne m’enfoncerai-je pas là dans une illusion ?!! celle de penser que je suis celle que je ne suis pas ? En effet, puis-je voir ce que je pense que je suis si on tient compte du fait que je ne suis pas celle que je suis mais seulement ce que je parais que je ne suis pas ? et même si j’étais celle que je parais, n’en reste-t-il pas moins que ce n’est que le concept de ce que je pense que je parais que je suis ?

Mais alors ..

Nad

je ne suis qu’une illusion ???????!!!

.

La photo est de © Madone de la Source.

24 janvier 2010

libre

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Libre,

je suis liiibre !

Ainsi m'exclame-je ce matin en jetant un oeil sur le monde, et même les deux, car j'ai un tempérament particulièrement généreux.

Ça, c'était avant de me zazen.

Enfin, pour me mettre en train, je me suis d'abord essayée à de menus exercices ** dont m'avait parlé ma soeur : ça consiste, au réveil, à s'étirer puis à tourner "la tête de droite à gauche et inversement".

Bon, tourner la tête de droite à gauche, je sais super bien faire (surtout inversement).

Ensuite, il s'agissait de se lever et de se "planter tout de suite devant la glace, se regarder à la racine du nez et rire de bon coeur."

Là encore, pas de problème, même si ma tronche laissait croire que je sortais d'un exercice d'entraînement dans une centrifugeuse de la NASA et me donnait plutôt envie de pleurer.

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C'est seulement après que les choses se sont corsées.

Lorsque je me suis zazen en pleine conscience.

Ben oui, au fur et à mesure que "la poussière retombait", je me suis aperçue d'une chose terrifiante : toute ma vie je me suis conformée au rôle auquel mon histoire familiale, sociale, personnelle, mon nounoun ma vulnérabilité - ben oui, je suis une petite chose fragile - etc, etc, me prédestinaient. J'ai toujours suivi les injonctions sans me poser de questions.

Or maintenant que je suis libre, c'est-à-dire face à ma solitude seule à moi toute seule, je réalise un truc moyen agréable : je croyais avoir hérité d'une identité, la mienne. Ben pas du tout : je suis sommée de la choisir.

Je suis sommée d'être libre, épanouie, développée (qui a dit : ya du boulot ?), en harmonie avec mon moi profond qui, entre nous soit dit, atteint les jours fastes des profondeurs particulièrement profondes.

Je dois faire des choix.

Tout le temps.

Sans arrêt.

Pour tout.

Et, tenez-vous bien : je dois les a-ssu-mer.

Or, si je suis obligée d'être libre,

libre

est-ce que je suis libre ???

PS pour Lung Ta : non Môssieu, je ne me pose pas des questions compliquées. Je suis la simplicité personnifiée.

** " Les hauts pouvoirs psychiques par la pratique du yoga" - Jean Varagnat

24 janvier 2010

pas si mal

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Aimer bien, 

c'est déjà pas mal.

CLO

(commentaire écrit ici)

7 janvier 2010

rassemblement

nuit_des_tempsQuand j’étais jeune et belle (comme dirait mon fils) j’avais lu ce livre avec délectation. Il y a d’ailleurs une scène divine où l’auteur décrit l’abandon du Pharaon (qui n’en est pas moins homme) aux mains de toutes ses petites reines. Mmmhh ..

mais qu’est-ce que j’écris ? comme d’habitude, je m’égare. Je voulais juste vous parler de ce pauvre Osiris, dont le corps a été découpé en morceaux par son ingrat de frère. Je vous assure, on ne peut pas faire confiance aux hommes. Regardez Isis, qu’est-ce qu’elle fait, aussitôt, elle ? Eh bien elle se met en quête de tous les morceaux de son homme/frère/bien-aimé (on ne peut pas faire plus dévouée, franchement), - sauf le morceau principal, puisque damned ! elle ne l’a pas retrouvé !!!

Ensuite avec tout son amour (et avec une de ses sœurs aussi)(les sœurs c’est bien, bien mieux que les frères j'vous l’dis) elle a reconstitué le corps d’Osiris, et même la partie manquante, qui il faut bien le dire était la seule indispensable puisqu’Isis, comme toute nana normalement constituée avait une idée derrière la tête, enfin plutôt un peu plus bas : lui faire des petits mamours et accessoirement un enfant.

Pourquoi vous raconte-je tout ça ? Déjà parce que c’est hyper intéressant et que je ne vois pas comment vous auriez pu continuer à vivre sans le savoir.

Et ensuite parce qu’à une certaine période de ma vie, qui n’est pas si ancienne non plus mais qui est quand même et malgré tout passée vu qu’elle n’est plus présente, je me sentais comme Osiris : a pezzi (en miettes).

J’étais en train de faire mes courses, et au milieu des légumes (qui entre nous soit dit, semblaient me regarder comme si j’étais des leurs), en sortant la liste de ma poche, tiens qu’est-ce que je trouvais ? un petit morceau de moi.

J’astiquais les sols (et Dieu sait que je suis une experte es-astiquage de sol, et comme en plus à cette époque je dansais encore en faisant le ménage, on aurait pu dire que j’étais le rat de l’astiquage des sols) et que voyais-je sous un meuble ?? un autre petit morceau de moi.

Et ainsi de suite.

Tout cela était donc fort inconfortable, vous en conviendrez, car je me sentais disséminée et profondément minée.

Or, je n’avais pas d’Isis sous la main pour me recoller ! Et non seulement je n’avais pas d’Isis, mais j’avais croisé une personne qui était son exact contraire et qui prenait un malin plaisir à m’appuyer sur la tête alors que je me noyais.

Oh bien sûr, comme je le disais plus haut, c’est du passé.

Néanmoins, je sais pas pourquoi, cette émotion de souffrance, elle me cueille par moments et elle me fait encore mal. Alors j’essaie de me vider la tête, et là c’est un truc de dingue les conversations que je peux avoir avec mon esprit dans ces moments là :

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(moi) tiens toi tranquille et écoute le silence !

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(lui) tu te rappelles quant elle t'a dit ça ?

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(moi) tais toi ! écoute le silence !

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(lui) et le jour où elle t'a fait ça ?

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(moi) si tu t'imagines que je vais me mettre en colère !

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(lui) tu vas tout de même pas rester assise là à rien faire

et à respirer bêtement ?

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(moi) est-ce que tu pourrais fermer ton clapet ?

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(lui) et cette phrase là, cette phrase,

me dis pas que tu l'as oubliée ?

(moi)47998021

Alors je me dis que je dois être une mauvaise femme.

Oui, je devrais oublier. Ou pardonner.

Ou les deux.

Après tout, c’est du passé. Et le passé ça compte pour du beurre, non ?

24 décembre 2009

j'ai fermé les yeux

j'ai fermé les yeux ...

.. longtemps longtemps

j’ai fermé les yeux comme si j’étais aveugle

et quand je les ai ouvert je vous ai vu

trist1

vous

qui êtes seul ce soir alors que c’est Noël

ATTENDEZ !

ne partez pas ..

prenez un rire !

prenez au moins un sourire !

une brassée d’amour ?

un peu d’horizon ?

je vous en prie

attendez au moins que je vous fasse

un gros câlin ..

aujourdhui_journee_mondiale_calins_L_1

18 décembre 2009

choisir

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L’âme nous emporte parfois comme les flots d’une cascade. Elle subit les effets de la météo ambiante, les influences de nos courants sous-marins, invisibles et profonds, tantôt le calme plat, tantôt la tempête qui gronde. Elle subit nos marasmes, à l’origine mystérieuse.

Quel est cet abattement ? Pour qui, pourquoi ce gémissement intérieur ? Les raisons semblent énigmatiques.

La réponse au "pourquoi ?" de l’âme n’est souvent qu’un autre "pourquoi ?"

Et si, au lieu que la vie nous conduise, nous conduisions notre vie ?

Si au lieu de chercher la réponse au "pourquoi" de l’abattement, nous la cherchions au "pourquoi" de l‘attachement ?

Si nous posions notre regard, et que notre regard pausé nous apporte la paix ?

alors la paix, peut être, nous conduirait-elle à la Joie ?

28 mars 2007

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