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le blog de Ambreneige
7 janvier 2010

rassemblement

nuit_des_tempsQuand j’étais jeune et belle (comme dirait mon fils) j’avais lu ce livre avec délectation. Il y a d’ailleurs une scène divine où l’auteur décrit l’abandon du Pharaon (qui n’en est pas moins homme) aux mains de toutes ses petites reines. Mmmhh ..

mais qu’est-ce que j’écris ? comme d’habitude, je m’égare. Je voulais juste vous parler de ce pauvre Osiris, dont le corps a été découpé en morceaux par son ingrat de frère. Je vous assure, on ne peut pas faire confiance aux hommes. Regardez Isis, qu’est-ce qu’elle fait, aussitôt, elle ? Eh bien elle se met en quête de tous les morceaux de son homme/frère/bien-aimé (on ne peut pas faire plus dévouée, franchement), - sauf le morceau principal, puisque damned ! elle ne l’a pas retrouvé !!!

Ensuite avec tout son amour (et avec une de ses sœurs aussi)(les sœurs c’est bien, bien mieux que les frères j'vous l’dis) elle a reconstitué le corps d’Osiris, et même la partie manquante, qui il faut bien le dire était la seule indispensable puisqu’Isis, comme toute nana normalement constituée avait une idée derrière la tête, enfin plutôt un peu plus bas : lui faire des petits mamours et accessoirement un enfant.

Pourquoi vous raconte-je tout ça ? Déjà parce que c’est hyper intéressant et que je ne vois pas comment vous auriez pu continuer à vivre sans le savoir.

Et ensuite parce qu’à une certaine période de ma vie, qui n’est pas si ancienne non plus mais qui est quand même et malgré tout passée vu qu’elle n’est plus présente, je me sentais comme Osiris : a pezzi (en miettes).

J’étais en train de faire mes courses, et au milieu des légumes (qui entre nous soit dit, semblaient me regarder comme si j’étais des leurs), en sortant la liste de ma poche, tiens qu’est-ce que je trouvais ? un petit morceau de moi.

J’astiquais les sols (et Dieu sait que je suis une experte es-astiquage de sol, et comme en plus à cette époque je dansais encore en faisant le ménage, on aurait pu dire que j’étais le rat de l’astiquage des sols) et que voyais-je sous un meuble ?? un autre petit morceau de moi.

Et ainsi de suite.

Tout cela était donc fort inconfortable, vous en conviendrez, car je me sentais disséminée et profondément minée.

Or, je n’avais pas d’Isis sous la main pour me recoller ! Et non seulement je n’avais pas d’Isis, mais j’avais croisé une personne qui était son exact contraire et qui prenait un malin plaisir à m’appuyer sur la tête alors que je me noyais.

Oh bien sûr, comme je le disais plus haut, c’est du passé.

Néanmoins, je sais pas pourquoi, cette émotion de souffrance, elle me cueille par moments et elle me fait encore mal. Alors j’essaie de me vider la tête, et là c’est un truc de dingue les conversations que je peux avoir avec mon esprit dans ces moments là :

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(moi) tiens toi tranquille et écoute le silence !

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(lui) tu te rappelles quant elle t'a dit ça ?

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(moi) tais toi ! écoute le silence !

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(lui) et le jour où elle t'a fait ça ?

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(moi) si tu t'imagines que je vais me mettre en colère !

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(lui) tu vas tout de même pas rester assise là à rien faire

et à respirer bêtement ?

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(moi) est-ce que tu pourrais fermer ton clapet ?

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(lui) et cette phrase là, cette phrase,

me dis pas que tu l'as oubliée ?

(moi)47998021

Alors je me dis que je dois être une mauvaise femme.

Oui, je devrais oublier. Ou pardonner.

Ou les deux.

Après tout, c’est du passé. Et le passé ça compte pour du beurre, non ?

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Commentaires
A
non je ne connais pas ce film dont tu parles (ne suis pas très téléphile)<br /> Je suis heureuse que tu sortes de ton "anonymat" pour me faire ce chaud petit coucou et que tu me permettes ainsi de te remercier de ta fidélité !<br /> Amicalement à toi :-)
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L
"Alors je me dis que je dois être une mauvaise femme"<br /> ce "je" là a toujours quelque chose à dire, <br /> c'est ce qui lui permet d'exister.
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G
Je n'aime pas du tout Norman Mailer...<br /> Tu sais qu'un jour, j'ai eu une illumination : je détestais une personne qui m'avait fait beaucoup de mal...Et j'ai compris tout à coup que cette haine me faisait plus de mal à moi qu'à elle : la haine est un sentiment atroce. Je ne sais pas trop ce qui s'est passé, mais c'est arrivé sans que je fasse le moindre effort. Cette prise de conscience a tout simplement transformé ma haine en pitié pour elle. Parce que finalement, plaindre les gens qui nous détestent (s'ils te font du mal, c'est qu'ils te détestent aussi !), c'est le mieux qu'on puisse faire pour eux et pour nous...Voilà, je me suis dit qu'elle devait elle aussi énormément souffrir de me détester...et ça m'a guérie !
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M
Laisse-le parler, ne lui réponds pas...Il s'épuisera.<br /> Nous avons tous des douleurs anciennes et nouvelles. Mieux vaut ne pas leur accorder trop d'importance, si l'on peut. Si l'on ne peut pas, se mettre dans un coin et gémir et crier, pourquoi pas ? Après, c'est moins lourd.<br /> Amitiés
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M
ouaip je connais ça aussi...<br /> ça m'énerve pas, je me dis qu'on peut pardonner mais pas oublier et que la mémoire de la souffrance n'est pas de la souffrance, c'est un souvenir<br /> et de s'entendre dire qu'on a eu tort de se laisser berner, de s'aliéner, de laisser autrui nous atteindre n'aide pas du tout à moins souffrir<br /> je crois qu'on ne peut qu'éviter que les mauvais schémas se reproduisent, mais le passé, qui ne compte pas pour du beurre puisqu'il peut contribuer à nous faire progresser (la preuve, regarde comme ti es belle, miss!)<br /> le passé donc ne pouvant être changé ne mérite d'être analyser que pour ne pas recommencer ce qui ne se doit, et non pour le réécrire d'une façon acceptable<br /> parfois ce sont des souffrances autoprocurées qu'il faut pardonner, et c'est là que l'on comprend que l'oubli est impossible et la rancoeur délétère, parce qu'on ne peut avancer en ne se respectant pas pour une erreur passée...<br /> <br /> nous sommes un<br /> <br /> par voie de conséquence on ne peut avancer en ne respectant pas l'autre pour une erreur passée...<br /> donc pardon, oui, oubli difficile à moins de sénilité profonde...<br /> alors choyons nos souvenirs comme des traces d'histoire plus ou moins glorieuses qui auront contribué à nous rendre plus fort plus compétent, plus détaché aussi<br /> <br /> oui je me souviens<br /> non ce n'était pas glop<br /> mais ce n'est plus<br /> je m'en suis tirée/je m'en suis sortie à temps/je suis là pour en parler<br /> quel bonheur! <br /> i'm a survivor!!!<br /> <br /> ps: j'adore ta tête quand tu abandonnes le combat... c'est trop chou!<br /> <br /> toute belle journée à toi
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