comme une vieille bique
"Quelle différence il y a-t-il entre le réel et le rêve ? Il faut des rêves persistants et despotiques pour déboulonner le réel.
Je reconnais le réel à ce qu'il est vraiment très obstiné.
Le réel est solidement têtu, comme une vieille bique, comme un mur sur lequel on peut déposer des baisers, se fracasser la tête, scarifier les jours ou graver des poèmes, peu importe.
Quand on se réveille de ses rêves, il est là, compact.
Un rêve se transforme en réalité quand il devient aussi acharné que cette vieille bique de réel.
Question : comment la volonté vient aux rêves ?? Comment réalisent-ils leur putch, leur venue au pouvoir, leur densification ? Comment la volonté vient à la volonté, je n'ai pas résolu cela.
Les rêves (enfin les miens) sont comme les ombres énamourées du soleil, qui glissent sans heurt sur la paroi du réel où j'échoue. Le réel est toujours là, il annule le passé et l'avenir avec ses angles et ses bosses, il est le présent imperturbable, royal, inamovible.
Mes rêves sont plus légers que le sable dans le vent du désert. Ils sont libres et ils m'emportent au-delà des barreaux dans des orients merveilleux. Jusqu'au milieu de la nuit qui réanime les repentirs, poudre de momies !
Je vois maintenant qu'ils ne sont pas le pollen dans la brise de printemps. "