L’autre fois, mon maître zen (qui n‘aime pas que je l‘appelle mon maître zen) (et c'est pour ça que je l'appelle ainsi quand même, ça lui permet de travailler sur sa patience) (on a toujours besoin de travailler sa patience, même quand on est zen) (qui plus est maître) (bon de toutes façons c’est pas moi qui l’appelle comme ça, c'est Sylvie), je disais donc que l’autre fois, mon maître zen sur son zafou perché tint à peu près ce langage :
"Si on ne passe pas à l'acte de l’infidélité, c’est parce qu'on croit sait que c'est pas bien de coucher avec qqn d'autre que son joint (mais d'où ça vient ces pareilles idées ?), parce qu'on culpabiliserait de le faire si lui est marié, parce que c'est au boulot et que cela serait plus compliqué, enfin bref toutes ces mauvaises bonnes raisons qu'on peut trouver "
Eh oui.
Les maîtres zen, aussi, se posent des questions existentielles entre deux lévitations.
Moi ce qui m’a secoué le neurone c’est quand il a dit "c’est pas bien".
Oui, peut être que "c’est pas bien", mais par rapport à quoi ?? L’infidélité ne serait-elle pas une mauvaise réponse à une bonne question ?
Quand on pense fidélité, on pense preuve d’amour. Mais on pense à l’envers !
Le but, c’est pas d’être fidèle, c’est d’aimer. C’est l’amour qui compte, avec ses élans, ses désirs, ses failles, et du coup la fidélité est la conséquence logique de l’amour, pas la condition. Ceci dit c’est mon humble point de vue. C‘est aussi mon humble point de vie. Aimer (c’est-à-dire de tout mon cœur, de toute mon âme, de tout mon corps, donner le maximum de mon temps et de mon énergie) ça m‘occupe à temps complet pour UN homme !! alors deux ... ! J‘imagine même pas ! Point de vue énergétique, je tiendrai pas le coup. Mais bon.
Ça n’empêche pas d’en parler (surtout que là je parle d‘amour ! Je parle pas de "la chose " ! ahahahahha!)(Oui, bon. Je reprends)(ici c’est un blog sérieux)
Bon alors la fidélité c’est quoi ? Prenons par exemple la fidélité conjugale.
C’est un engagement sur l’avenir.
Enfin, quand je dis sur l’avenir, je suis gentille :
c’est un engagement pour la vie ! (AAAAAARRGGG)
Prenons par exemple, un sujet au hasard : l’homme. A chaque éjaculation ce sont des millions de spermatozoïdes plus ou moins guillerets qui se lancent fièrement à l’assaut du monde. N’est-ce pas un clin d’œil de la nature ? hein ? est-ce que Madame a besoin d’autant de spermatozoïdes pour elle toute seule ? Et alors, tous ceux qui servent pas, hein ? Quel gâchis !
Oui, seulement voilà. On n’est pas chez les Na (ethnie chinoise particulièrement évoluée régie par la polyandrie. D’ailleurs dans ma prochaine vie je veux aller chez les Na. Na !) hélas on n’est pas chez les Na, disais-je, mais plutôt tenus à une certaine forme de fidélité. Seulement, ce qui est contraignant avec la fidélité, c’est pas tant qu’il faut ÊTRE fidèle (on est tous fidèles à un moment ou à un autre, ça, c’est facile !) mais c’est qu’il faut le RESTER !!!!
Vous vous rendez compte !! c’est un comble !!!! la fidélité n’EST jamais, mais est toujours EN DEVENIR, puisqu’elle peut à tout moment être "trahie" (un seul coup de canif dans le contrat, et oups, plus de fidélité qui tienne ! Pff on veut bien être sympa, mais les règles sont dures quand même !)
Je voudrais pas vous démoraliser mais il faut bien regarder la réalité en face :
la caractéristique majeure de la fidélité,
c’est sa permanence.
ça veut dire, au cas où on croise un beau blond (et/ou une belle blonde) ben... renoncer à sa liberté de changer d’avis puisque si on veut rester fidèle quoiqu‘il arrive, on se doit d‘être constant dans ses valeurs, autrement dit constant dans ce à quoi on s‘est engagé hier, aujourd‘hui et demain qui devrait être en principe exactement la même chose aujourd’hui qu‘hier et que demain.
Vous me suivez ? Seulement voilà, être fidèle c’est bien joli, mais comment être cohérent avec ce que l’on pense, au fur et à mesure où on le pense, comment accepter de changer de pensées (vu que les pensées changent au rythme des jours qui passent, des situations dans notre vie, etc..), comment, en un mot, être fidèle à soi puisqu’on subit des fluctuations tout le temps, et être fidèle à l’autre, c’est-à-dire rester toujours le même, sans évoluer, sans changer, et en faisant comme si les circonstances autour de soi ne changeaient pas non plus ??
Bon.
Je résume :
mon être fluctuant plein des changements introduits dans ma vie par le temps doit-il rester fidèle à son compagnon et du coup devenir infidèle à moi ? enfin à lui ? c’est-à-dire moi ? (la réciproque est vraie aussi) (non seulement elle est vraie mais elle est plus agréable profitable vraie).
On pourrait donc dire que c’est en restant fidèle à tout prix qu’on devient infidèle.
Moralité :
l’infidélité est la véritable fidélité.
21 décemb 2007