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le blog de Ambreneige
24 mars 2012

Petite pause de printemps

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Prenez soin de vous,

à bientôt !
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23 mars 2012

Comme un mec

Nad avril 1975 Montsoult


Chère Ambre,

Je me décide à t’écrire ce petit mot parce que depuis que la pendule que ta sœur t’a offert s’est arrêtée, (faut changer la pile et tu ne l’as toujours pas fait), tu t’imagines que dans la foulée le temps s’est arrêté aussi et qu’il est l’heure de ce jour-là pour l’éternité. C’était un jour, il m’en souvient, très ensoleillé, et comme d'habitude tu dansais en dépit du bon sens pour oublier que tu aurais plutôt un maximum de raisons de ne pas danser.

- La première : tu as des amis, de supers chouettes amis en +. Qui t’invitent à dormir sous la yourte quand ce n'est pas à manger la râclette en plein mois de juin (m'enfin passons). Certes, ils habitent au bout du monde, ou quasiment. Et toi qu’est-ce que tu fais ? tu chipotes, tu tergiverses, tu ne veux pas quitter ta maison. Ou alors ta fille. Ou c’est ta mère ou c’est ton frère ou c’est ton chien. Ya toujours quelque chose que tu ne veux pas quitter. T’as dû naître tortue ou escargot dans ton autre vie parce que loin de ta maison tu te sens toute nue. Encore que j’opterais plus pour l’escargot, avec sa vie sensuelle tendance débridée. Oui parce qu'en plus,

- Deuxièmement : t’es collante. Autant quand tu boudes, tu fais la grève du cœur et de l’âme, autant ton corps ne se dispute jamais avec personne. C’est du grand n’importe quoi ma vieille, et ça aussi va falloir que ça change avant que ça recommence. Apprendre l’indifférence, ma fille, le détachement, la froideur et tutti quanti. Bon sang c’est quand même pas sorcier ! tu regardes autour de toi, tu prends note !

- Alors à propos de pot-de-colle, troisièmement : tes plans foireux. Tu vas me faire le plaisir d’arrêter de te jeter à la tête des hommes comme tu l’as toujours fait. D’abord ça ne se fait pas. C’est très vilain. Bouuuuuuuuuh ! et puis alors surtout, ça ne se fait pas quand tu n’intéresses pas le mec. Pourquoi t’as toujours évité ceux à qui tu plaisais (les gentils) ? pourquoi tu t’es toujours acharnée sur ceux qui allaient t’en mettre plein la tronche ? (même si t’as toujours fait semblant de croire le contraire, ce qui t’a permis, excuse-moi du peu, de passer ta vie à te plaindre !). Qu’avais-tu peur d’affronter, au juste ? toi qui nous bassines depuis ton enfance avec tes Princes Charmants, à quel moment t’en as laissé ne serait-ce qu’un seul venir vers toi sur son beau cheval blanc ?

- Quatrièmement, ça me fait penser à un truc : ta part féminine. Elle est passée où ? t’en as fait quoi les vingt dernières années ? c’est quoi ces façons d’avoir voulu toujours tout prendre sur tes épaules, "comme un mec" ? de vouloir tout gérer, tout contrôler ? parce que je voudrais pas dire, mais faire tourner la maison, comme part féminine, c’est léger. Et toutes les bonnes choses valorisantes et sexy qui sont aussi l’apanage des femmes elles sont barrées où ?

Alors tu sais quoi ? tu vas changer la pile de la pendule de Brie. Juste histoire de te rappeler que même si les aiguilles ne bougent plus, les heures, elles, continuent quand même de tourner. Et même si, comme dirait ta Marraine qui a près de 80 ans, "J’ai toute la vie devant moi", toute-la-vie, ma vieille, ça passe vite !


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23 mars 2012

Pour vous

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Mes amis,

des profondeurs de mon blog s'élève une plainte lancinante et sourde : mes chers lecteurs et lectrices, c'est la vôtre ! Amis bloggueurs de toujours et de maintenant, vous trépignez de vouloir tout de suite, vous aussi, vous écrire une lettre comme je viens de le faire à moi-même (ici).

Soyez rassurés : c'est exactement ce que j'attends de vous. En commentaire ou sur votre blog, comme il vous siera.

Car oui, ma bonté n'a pas de limites. Vous désirez, j'exauce. Je vais même au-devant de vos souhaits, car (je le sens) jamais vous n'y auriez pensé tout(e) seul(e).

Et c'est là que vous vous dites ..

aaaaaaaaaaah !

mais qu'est-ce qu'on deviendrait sans Ambre ??


Rajout samedicinal : meuh non ce n'est pas une "autopsychanalyse" de votre part que je veux !!

OK. Moi je suis un peu folle (un peu ? j'ai dit un peu ?? ;-))) et ma "lettre" est sortie toute seule, alors j'ai laissé faire, mais vous, vous (vous) écrivez ce que vous voulez !!! c'est ça, tout le charme du truc ! vous vous laissez aller .. ce qui vous passe par la tête .. voyez l'ambiance ?

Allééééééééééééé!!!!!!!!!!! si-vous-plèèèèèèèèèè !!!!!!!!!!!!


22 mars 2012

Au fait ..

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Ca m'arrive tout le temps qu'on me fasse des réflexions injustifiées (et blessantes) qui, sur le moment, me laissent bouche bée. A chaque fois, je pense seulement après coup à ce que j'aurais pu répondre (genre, je me réveille en pleine nuit avec une répartie trop géniale ! seulement voilà, c'est trop tard ! et je me vois pas aller réveiller la personne pour lui dire : " Au fait ! pour ce que tu m'as dit ya six mois ...")

C'est pour ça que ma psy m'avait dit : "il faut que vous appreniez à vous défendre". Elle est marrante elle. Comment on apprend à "se défendre" quand on ne s'attend jamais à ce qu'on vous dise une vacherie ?

21 mars 2012

La voie de l'égarage

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Seth se demande si l’humain est fait pour vivre en couple.

Ma réponse, au risque d’en heurter plus d’un, est oui. Et je dirais même plus : c’est Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!

L’homme, autant que la femme, ont tellement de choses à donner, à recevoir, à partager !!!!! et vous voudriez que toutes ces merveilles soient gaspillées ?? je ne parle pas, bien sûr, uniquement de sensualité (encore que je ne pense qu’à ça qu’il me semble que cette part de la relation ait une importance essentielle. Que dis-je essentielle : ca-pi-ta-le !!).

Donc oui, je crois foncièrement que l’homme et la femme sont faits pour vivre ensemble, je dirais même que selon moi, s’ils ont été faits, ce n’est que pour cela. Mais peut-être pas pour vivre ensemble TOUT LE TEMPS. C’est-à-dire que souvent, lorsqu’on vit en couple, on vit sous le même toit, pour des raisons pratiques et économiques bien compréhensibles. C’est même une des premières envies pressantes que l’on a lorsqu’on tombe amoureux : vivre ensemble ! grossière erreur ..

Ben oui. Parce qu’aussitôt, on vit aussi avec tous les petits (et grands) défauts de l’aimé(e) (enfin, en tout cas ce que nous on voit comme des défauts). Et non seulement on vit avec, mais on entreprend de vouloir les faire disparaître d’un coup de baguette magique. Ce qui généralement provoque quelques réticences de la part de l'autre qui ne comprend plus rien et ne se rend pas compte qu’il/elle est pourtant en train de faire exactement pareil avec nous.

En effet,

l’être qu’on a rencontré

n’est pas le même que celui avec qui on vit.

C’est d’ailleurs là une énigme de l’amour toujours inexpliquée à ce jour.

Or donc, à partir du moment où l’on vit avec une personne, c’est comme si on se donnait des droits sur elle, en l’occurrence celui de (vouloir) la changer pour qu’elle ressemble le plus possible à ce dont on rêve. Car dès l'instant où on vit ensemble,

ce dont on rêve n’est plus ce que l’on a

(c'est une deuxième énigme énigmatique de l'amour).

Je vous rassure tout de suite, il y a un remède : continuer de respecter l'autre pour ce qu'il est. Continuer à l’aimer. Le quotidien est usant, c’est vrai, mais bon, faut savoir ce qu’on veut dans la vie ! s’attacher à garder intact le "premier" regard, le "premier" désir. C’est possible, je l’ai fait et ça a duré dix ans à chaque fois, alors je sais de quoi je parle ! bon certes j’ai des prédispositions (nounounisme, esprit lent, et l’épouvantable défaut de ne jamais me rappeler le mal qu’on me fait) mais passons.

Et je pense aussi, et toujours, que la fidélité est indissociable de l’amour. Non pas comme une condition, une prison, non non pas du tout ! mais franchement quand vous êtes amoureux d'une personne vous avez envie d’une autre ? sincèrement ?

Quand on commence à "regarder ailleurs", c’est que l’amour a faibli. C’est tout.

Je ne dis pas qu’il s’agit de ne plus regarder ce qui est regardable, et même tentant. Surtout que quand on vit avec quelqu’un depuis dix ans, il y a forcément des moments où l'esprit s’égare, enfin les yeux, pour commencer. Ben oui, parce que c’est ce sens-là qui nous fiche tout par terre ! Ah lala, si seulement on devenait miro ! ben non. Et quand on croise un BMBM (dixit Khayaa), pas facile de résister. C’est là qu’il faut bien peser le pour et le contre, car beaucoup de choses sont remises en jeu dès qu’on choisit la voie de l’égarage. Sans compter que souvent, comme je le disais sur le blog de Seth, on joue les victimes, genre prétendre qu’on va ailleurs parce que notre conjoint gningningnin. Alors que, dans tout ce qui nous arrive, on pourrait faire, je sais pas moi .. des "réponses-habilité" ?


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20 mars 2012

Ca promet ..

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(petit-fils 7 ans) dans ma nouvelle école j'ai une copine !

(mon fils) déjà ????? tu sais même pas draguer !!

(petit-fils 7 ans) meuh si, eh ! tu lui dis :

"Tu sais, poulette.. t'as de beaux yeux .."

18 mars 2012

Comment tu t'appelles ?

Aimer rend complètement idiote..

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*

*

La preuve !

:-)

 

comment_tu_t_appelles


16 mars 2012

Rire ou pleurer

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Quand je ris, ça me fait penser à ma vie sexuelle.

Et quand je pleure aussi !

14 mars 2012

La vie d'une autre : le film

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Une fois n’est pas coutume, je suis allée au ciné hier. J’avais très envie de voir "La vie d’une autre", tirée d’un roman de Frédérique Deghelt que j’avais dévoré d’une seule traite en surlignant plein de trucs tellement certains passages sont beaux. En plus, c’est un livre qui est "venu à moi" alors que je me trouvais à St Brieuc pour quelques jours ! un contexte exotique et magique pour une histoire qui m’a touchée profondément le cœur, le ventre et l’âme : l’histoire de Marie, qui se réveille après une première nuit d’amour, mais .. quinze ans plus tard !! et entre les deux, un trou noir.. malgré tout le ton du roman reste fluide et plein d’énergie, Marie plus que des réponses sur les mystères de sa vie "perdue" veut vivre !

Parce qu'elle ne se souvient plus, elle est comme libérée d'un poids et profite de sa vie autant qu'elle le peut, avec un œil neuf et une fraîcheur retrouvée. C'est une intrigue sur la mémoire mais aussi une formidable histoire d'amour, et c’est ça que j’avais adoré justement, c’est que visiblement entre temps son mari la trompait, mais elle ne s’y attarde pas lorsqu’elle le comprend, ce qu’elle approfondit elle c’est la confiance qu’elle veut garder en lui, l’amour qu’elle éprouve, l’amour qui n’a pas été abîmé par quinze années de quotidien pour la bonne raison que ledit quotidien s’est envolé, pfouit !! c’est donc aussi une très belle histoire de pardon.

Ben le film : gros flop :-(

En plus les critiques parlaient  "d’humour", ce qui aurait pu être le cas, mais non.

Pourtant purée, il y avait de quoi faire : pas tant de comprendre comment Marie a pu oublier quinze années de sa vie mais comment va-t-elle reprendre le chemin de son existence ? et de se demander : si nous, on pouvait revenir en arrière, ferions-nous les choses différemment ? Bref, les questions du droit à la seconde chance ou du sens que l'on donne à sa vie ..

Au lieu de ça, alors que le livre repose sur la souffrance de Marie et sur la recherche de son journal intime qui lui permettrait de savoir ce qui a causé l’oubli de ses souvenirs, selon moi le film élimine totalement ses émotions pour se centrer sur une crise conjugale et familiale en lien avec une vie professionnelle dévorante. Juliette Binoche incarne une Marie transparente et naïve, un peu nounoune, à mille lieues d’exprimer les sensations qu’on pourrait ressentir après avoir oublié 15 ans de sa vie ! En plus les rapports entre le mari, sa maîtresse et les parents et beaux-parents de Marie sont laissés dans le flou, si bien qu’on finit par ne plus rien comprendre (alors ceux qui n’ont pas lu le livre je vous dis pas). Bref, Sylvie Testud abandonne l’essence même du personnage de Marie en la désincarnant de son ressenti et de son âme..

Donc en conclusion : lisez le livre ! c’est peut-être moins agréable que de se payer une toile mais il vaut le détour et c’est dommage que le film ne lui fasse pas honneur !


Je vous avais parlé du livre ici.

8 mars 2012

Tout mais pas l'indifférence

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photo perso, Olympia 1984

Je me rappelle la première fois que j’ai entendu "Pas l’indifférence", la chanson de Goldman. Je me rappelle de ses mots quasi chuchotés, il était encore tout timide à l’époque, pas encore connu - ce serait pour l’année d’après.

J’avais écouté les paroles de sa chanson et je m’étais dit : "Il les a écrites pour moi !". C’est tout à fait ce que je ressentais, c’est tout à fait comme ça que je voulais vivre : je voulais tout, j’étais d’accord pour tout, pour la peur, les pleurs, les larmes et les souffrances, tout mais pas l’indifférence !! C’est fou ce que cette terreur de l’indifférence a pu me faire faire tout au long de mon existence, qui représente quand même un peu plus d’un demi-siècle. Un demi-siècle ! dit comme ça, ça donne le vertige.. Mais bref. J’avais une telle soif du regard d’autrui, du regard d’un homme, que je m’offrais, le corps le cœur et tout le reste, je donnais tout, le meilleur de moi-même, et même encore plus. Car croyez-moi, je suis une nana capable de choses que vous ne pouvez même pas imaginer. Je suis d’une gentillesse infinie. Trop gentille, on me l’a toujours dit, même si dans la bouche des gens, ça voulait dire "trop c..". Mais bref, j’avais cette béance en moi, je le comprends aujourd’hui, j’avais ce gouffre que rien ne semblait pouvoir combler, si ce n’est tout mon amour, des couches et des couches d’amour, comme un St Honoré géant. Au nom de cet amour, je prenais tout. Même des baffes dans la tronche. Tiens ça me rappelle quelque chose .. mais bon, une baffe c’est mieux que rien non ?

Depuis, je me suis rendu compte qu’il y a des hommes qui ont un sixième sens pour ça, pour repérer les nanas comme moi qui sont prêtes à tout pour recevoir des miettes. Mais bon, on va dire que c’est de bonne guerre et que c’est de la faute à personne s’il m’a fallu toute une vie pour m’en apercevoir. C’est juste dommage que j’ai assimilé ça à de l’amour. J’aurais pu, je sais pas moi, travailler dans un truc humanitaire ? ah bah oui, mais je n’aurais peut-être pas reçu autant de baffes ..

C’est bête ça !

6 mars 2012

Il faut qu'on parle

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"Je ne suis pas d'accord avec toi on ne peut pas tout se dire avec le corps. La communication est aussi importante voire plus (…).. on est tous pareils en tant qu'Etre humain, mais en étant tous différents en tant que personnes..." écrivait Isa ici même, pas plus tard qu’il y a une semaine.

Pour ma part, je suis entrée dans la vie conjugale forte du précepte paternel, "Tu n'as qu'un droit, celui de te taire". Ca tombait super bien vu que de toutes façons avec mon compagnon d'alors il était positivement impossible d'en placer une. Du coup le suivant je l’ai pris parce qu’il lâchait, genre, un mot tous les six mois, après quoi il mettait six autres mois à recharger ses batteries. Oui bon je sais, il paraît qu’il existe quelque chose entre tout et rien, mais je cherche encore ;-)

Et pour vous, ça se passe comment la communication en couple ?

5 mars 2012

C'est trop bien !

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On a beaucoup parlé du coucher de Louis XIV et fort peu de celui de l’enfant. C’est regrettable. Parce que franchement, le coucher de Louis XIV, on s’en tape royalement. Tandis que le coucher de l’enfant est une source inépuisable d’exercices de patience et de zénitude. Surtout quand il y en a trois.

Voyez plutôt.

Vos petits-fils ont grandi. L’aîné a même dépassé l’âge de raison. Vous vous croyez en droit d’attendre qu’ils se comportent comme des grands au moment où ils sont censés se laver les dents pendant que vous réinstallez leur matelas dans votre chambre (matelas que vous enlevez tous les matins car il prend toute la place).  

Las ! une fois encore, la réalité est bien amère. Car l’enfant ne connaît pas de répit. Certes, deux d’entre eux sont bien en train de se brosser les dents (et vous n'allez tout de même pas chipoter parce qu’ils crachent sur le miroir au lieu de cracher dans le lavabo). Mais le cadet, le plus coquet des petits garçons qu’il vous ait été donné de connaître, vient de s’apercevoir qu’il s’était décoiffé en passant sa veste de pyjama par-dessus sa tête. Il se met donc en demeure de vider sur son crâne le tube de gel coiffant, ce même gel que vous retrouverez absolument partout, sur les peignes, sur le tabouret de la salle de bain, sur les poignées de porte et même sur votre propre brosse à dents (?). Ca collera partout, une horreur ! mais bref, vous ne le savez pas encore, chère innocente, puisque vous êtes en train de refaire le lit, quand, relevant les yeux, vous voyez votre cher petit-fils avec des cheveux dressés tout autour de la tête comme s’il avait été électrocuté. Après un moment d’attendrissement bien compréhensible (coiffé ainsi, on dirait vous !) la colère vous prend à l’idée que cette pâte visqueuse puisse imprégner le drap fleurant bon la lavande avec lequel vous vous êtes donné tant de mal à enrober le matelas, et vous vous écriez avec toute la merveilleuse autorité dont vous êtes capable : "Va m’enlever ça tout de suite !".

A partir de ce moment commence une scène d’un suspens inouï, puisqu’il s’agit de savoir qui, de l’enfant ou de la mère-grand, va céder le premier, pendant que les deux autres garçons, les dents étincelantes, viennent d’entreprendre la redécoration intégrale de la salle de bains à grand renfort de shampoing et de dentifrice.

Certains de mes lecteurs, à coup sûr, seront outrés et révoltés de l’insupportable violence de cette description : vous faites la fine bouche alors que vous avez la chance rare d’avoir deux petits-fils artistes (ils ont intégralement repeint la glace avec le dentifrice à la fraise), et un troisième qui est en passe de devenir le plus grand des fashion-addict. Vous ne pouvez néanmoins vous résoudre à suivre à la trace votre coquet cadet et tentez un compromis risqué : "si tu me laisses te rincer la tête je te raconte une belle histoire !".

"d’accord !" rétorque votre loustic devant vos yeux interloqués qu’il ait cédé aussi rapidement (vous craignez le pire).

Et voilà vos trois têtes blondes alignées en rang d’oignons sur le lit, dont une a maintenant les cheveux qui dégoulinent sur votre couette. L'émotion vous étreint devant tant d'innocence, alors qu'ils lèvent vers vous leur petit visage angélique.

Vous cherchez donc quelle belle histoire pourrait plonger les chers petits dans de beaux rêves lorsque Petit-Fils aux Cheveux Mouillés s’écrie : "L’his-toire de Jeanne-d‘Arc ! l’his-toire de Jeanne-d’Arc !!!!!!!"

(vous) ??????

(son frère aîné) oh ouiiiiiiii Mamy, l’histoire de Jeanne d’Arc !!!!! elle s’est fait brûler, c’est trop bien !

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2 mars 2012

Ne pas courber l'échine

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Ma mère était une personne extrêmement introvertie. Une mère introvertie se livre peu, c’est un doux euphémisme. Alors quand on tombe par hasard sur un livre qu’on lui a offert et qu’on découvre qu’elle l’a commenté, ça fait comme un froid au cœur : ses mots comme des perles enfilées sur un collier d’émoi.

"La vie est un passage sur terre", avait écrit ma mère. "On devrait profiter au maximum des bons moments qui nous sont donnés. On a le regret de tous ces moments perdus, dans la détresse, avec le remords d’avoir raté quelque chose. La vie n’a pas de prix, je crois qu’on s’en aperçoit trop tard quand les années nous ont rattrapés. On se regarde dans la glace, on dit encore merci quand on se reconnaît. Malgré les rides, ces sillons creusés par le temps, les cheveux blancs, les douleurs sournoises de la tête aux pieds. Enfin on appelle cela vieillir.

Mais ce sont des étapes à franchir on essaie de faire pour le mieux sans se laisser abattre. Ne pas courber l’échine ! se redresser !"

Mai 2003, quatre ans avant sa mort.

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