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le blog de Ambreneige
6 mai 2009

Néoréalisme Abstrait

(mon Maître à Penser) J'arrête la peinture, ma vocation ayant été étouffée dans l'œuf ..

(Fazou) c‘ est ce qui arrive à trop d‘artistes ! Tiens, moi par exemple ..

(mon MAP)  .. mais je continue la photographie et même je crée le mouvement photographique qui fera parler de lui très bientôt : le Néoréalisme Abstrait. Mais qu'est-ce que le Néoréalisme Abstrait ? C'est un concept très simple qui consiste à photographier quelque chose de réel mais dont le résultat final ne ressemble à rien de concret mais en fait l'est complètement, concret.

(moi, à Clo) oui bah à propos de concret, il me semble comprendre que ton Néoréalisme Abstrait provient directement du NTC (Néoréalisme Tout Court). En effet, le NTC ne constitue pas la création du réel, mais il est lié au réel, comme, pourrions nous dire, la photo l’est à ton APN. Certes, tu viens de lancer un mot d’ordre : "le Néoréalisme Abstrait descendra dans la rue !" Toutefois, nous autres humbles membres de ta non-élite, posons un regard innocent sur cette photo terrifiante et nous interrogeons : où commence le réel ? où finit la création ? Est-il essentiel que le concret prenne conscience qu’il n’est plus concret, mais bien Objet Néoréaliste Abstrait ? Comprend il la situation ? le photographe est-il le seul à en avoir conscience ? Il me semble que la question mérite d’être posée. Que ce soit à ton élite ou à tous ceux qui comme moi se prennent la non-ouverture des fenêtres de commentaires en pleine face.

(mon MAP) je reconnais que mon blog est particulièrement fermé. Y'a que l'élite qui vient chez moi !

(Dicky) c’est parce que nous attachons de l’importance à ton blog, plus exactement à la Réalité de ton blog, qui entre parenthèse ne l’est pas, réel. Nous devons ré-apprendre le chaos, le hasard, la contingence. Nous perdre pour enfin émerger !!!

(moi) émerger ? Le mot n’est pas trop fort !!! Je voudrais bien connaître les critères de sélection pour faire partie de l’élite !!?

(Dicky) je ne sais pas si je vais réussir à te faire toucher du doigt ..

(moi) réussir ? C’est quoi ces insinuations ?

(Dicky) je n’insinue pas, j’essaie de rééquilibrer en toi la pression de l’extérieur et la frustration de l’intérieur dont je sens le combat ardent.

(Isa, à Dick) moi ce que je sens comme combat ardent, c’est plutôt ta consommation massive de fumage de loukoums et le résultat sur ton pauvre cerveau !

(Dicky) je m’insurge ! Je ne mange que du chocolat ! Les légumes, je ne dis pas. Hier, j’ai abusé du chou-fleur. J’adore le chou-fleur ! Mais je me méfie de certains légumes. Par exemple les choux de Bruxelles. Ils sont petits, sournois, ils vous regardent en coin avec leur petit visage fermé et malingre. Rien à voir avec l’allure franche, débonnaire, et amicale d’un bon chou-fleur.

(Fazou) Isa n’a pas tort, t’as dû abuser de quelque chose ...

(Dicky) je disais donc qu’il faut s’ouvrir. Toute faille, toute rupture offre la possibilité d’une recomposition de sa perception. Face à une "faille" du réel, c’est alors la possibilité pour l’observateur d’exprimer, expulser, projeter son paysage intérieur. Ce phénomène naturel est le plus souvent nié et réprimé par l’observateur.

(Ariaga) et c’est bien normal, puisque notre paysage intérieur est le résultat d'une intuition et non la conclusion d'une pensée raisonnante, et que c'est afin de lui donner un fondement logique que les prémisses sont puisées dans la relativité. Mais en stricte logique, il y a un fossé entre notre paysage intérieur et l’Extérieur.

(mon MAP) eh bien c’est exactement ça que je viens de vous dire ! Et je vous ai même donné le nom : le Néoréalisme Abstrait !

(moi, complètement abasourdie) et, heu ..c’est quoi le rapport exact avec le fait que parfois je n’arrive à accéder aux commentaires sur OB ?

(mon MAP) Ce que Ambre vient de déclarer donne un certain poids aux dires des membres de ma non-élite depuis un certain temps...en effet, il se passe de drôles de choses sur les blogs, les phénomènes paranormaux s'étendent un peu partout.

(Dicky) les phénomènes paranormaux ne s’étendent pas, ils sont ! Tout comme les Soucoupes Volantes, les Chupacabras, les maisons hantées, le monstre du Loch Ness, les enlèvements extraterrestres et les Poltergeist !

(Sylvie) c’est évident ! Il faut savoir reconnaître que nous sommes dans un cercle, et que, par conséquent, en sortir pour en voir son aspect tout entier, présuppose que nous l'ayons dépassé !

(Isa) c’est à se demander si ça vaut le coup de prévoir ce qu’on va faire demain. Tout est tellement fluctuant..

(Dicky) tout à fait. C’ est ce que je me tue à dire à Ambre : dès que nous nous immergeons dans le futur, notre regard sur aujourd'hui change, enfin sur hier, sur le passé, sur le futur du passé. Le Paléo-Futur est un monde étrange car il raconte ce que hier ne sera pas.

(moi) en gros, au moment où je veux accéder aux comm, j’accède en fait au futur du passé ?

(Dicky) ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! C’est cela !!!!!!!!!!!!!!!!! Car devant ce "ajouter un commentaire" qui semble connu et reconnu, ta tentation est grande de ne pas voir, pas regarder, pas expérimenter. A ceux qui osent cliquer, le bonheur d’Etre un membre de l’élite s'offre spontanément. Le corps se détend. L’esprit se met à babiller. Le "ajouter un commentaire" devient alors magie sous l’influence combinée d’une "zone" instable et d’un monde intérieur qui coule enfin à la lumière. J’insiste sur le fait que l’expérimentation du cliquage est une brève thérapie du Réel car c’est enfin le moment où l’individu devient l’égal des conditions dans lesquelles il baigne !!!!

(moi, complètement déprimée) bah mazette ! Si j’avais pensé une seule seconde que ce serait aussi compliqué d‘écrire un comm !

(mon MAP, à moi) c’est d’ailleurs pour ça que l’autre fois, mon commentaire sur ton blog a disparu...Mais il a été remplacé par neuf autres ! Il se passe des choses bizarres aussi sur ton blog. Ce qui ne m'étonne guère étant donné la teneur de tes articles, et particulièrement celui ci. On ne prend pas à partie les tables de cette façon sans craindre des manifestations paranormales. Tu sais que les esprits les apprécient particulièrement, les font tourner (en bourrique) et sont leur moyen de communication privilégié .. Donc, il faut s'attendre à tout maintenant et même à n'importe quoi !!!

ombreschinoises_redim

© Madone de la Source

Pour tout savoir sur le Néoréalisme Abstrait, je vous invite à vous rendre ici (n’oubliez pas votre masque de plongée, et un tube d’aspirine)

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8 novembre 2009

devinette suitesuite

Chères amies nounounes,

chers lecteurs nonos

et vous qui passez par là sans me voir,

bonjour !

‘’quand on compare l’homme à ses collègues mammifères, il apparaît un peu dégénéré, d’une fragilité hors du commun. Sur le plan physique, il est désespérément faible et nu : il n‘a quasiment pas de poils, sa musculature est chétive, il est dépourvu de dentition. Sa tête et le cerveau qu’elle contient sont disproportionnés par rapport au corps. Sur le plan psychique il se trouve handicapé car son système nerveux n’est pas achevé : il est dépourvu d’instincts, c’est-à-dire de schémas de comportements réflexes lui permettant de vivre et survivre. Il ne termine pas son développement animal normal, c’est un’’animal raté’’ qui, par une lubie des hasardeuses évolutions de la nature, a néanmoins la capacité de se reproduire, et donc de transmettre ses caractères - on pourrait dire son manque de caractères‘’.

Ainsi parlait Jean-Claude Liaudet, un jour de grande désespérance, ou plutôt de grande lucidité puisqu’il a su ne pas mêler la femme à ses conclusions navrantes, sauf pour lui reconnaître toutes ses qualités (mais par égard pour mon lectorat mâle je vous en parlerai un autre jour).

Il n’empêche.

Il n’empêche que pour ce qui concerne ma devinette simplissime, vous vous êtes pas foulés.

Bon, bien sûr, ya quand même Lung Ta qui dit comme ça : " rencontre avec une personne dont j'ai justement l'image à gauche juste à côté du commentaire que j'écris ?"

Or, à gauche, ya (vous me croyez sur parole, parce que je sais toujours pas faire les copies d'écran) (et c'est pas la peine de vous bidonner comme des hyènes) :

- Fazou

- Yog

- Khayaa

Alors comme réponse, c'est vague.

C'est même trèstrès vague, vous en conviendrez !!

Surtout pour quelqu'un qui était présent dans l'instant.

Absolumint.

Il était incognito, sans un cheveu sur la tête pour pas qu'on reconnaisse sa coiffure,

3meditant

mais on l'a vu !!!!

Enfin, pas moi (j'étais éblouie de rencontrer une nounoune nana qui m'comprenne si bien) mais ma compagne, ouiouioui! c'est la première chose qu'elle m'a dite : j'ai vu Lung Ta, j'ai vu Lung Ta, Lung Ta est là !

Or, de Lung Ta, point.

La joie de me voir lui aurait-elle montée at zi head sous forme de Lung Ta's hallu ? (bon, dans le doute, on va mettre Lung Ta hors jeu)(ben oui quoi après tout, il était ptêtre là et il a pas supporté tant de splendeur en me voyant arriver ??? alors il s'est dématérialisé ??)

Donc c'est Mutti qui se rapproche le plus de la bonne réponse.

Sauf évidemment quand elle suppute qu'on était MDR. Quid MDR ?? comme si c'était notre genre d'exploser de rire comme ça pour rien ??

ou alors ça voudrait dire que tu y étais aussi ??? oooooooooh noooooooooon Mutti m'dis pas ça tu m'fais trop mal !!!!!  tu nous as pas vues, si ??

Purée rassures moi tu nous as pas vues ??

4mocinha

oh pitiépitiépitié tu ne répèteras rien à personne dis ??

.. que j'reste crédible ???? (qui a dit : trop tard !!!! ?)

Heu bon.

Où en étais-je ?

Ah oui, la devinette.

Bon aujourd'hui je vous mets une charade.

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ya du vent..

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.. in ze voiles..

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mais c'est pas un ptit escalier de rien du tout

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qui va nous arrêter !

Bon, tout compte fait ..

PICT3172

c'était pas par là que je voulais l'emmener !

Faut remonter !!!!

(jme demande encore pourquoi elle a ronchonné tout le long des marches ??

ah jvous jure ces jeunes !)

Voilà.

La réponse demain (si vous êtes sages)

1 octobre 2009

Professeur Algernon

 

Lung Ta un joursur son zafou perché,

me tînt à peu près ce langage :

"je me demande si tous ces écrits « bloguesques » (dont principalement les miens) ne sont pas confusants plus qu’éclairants ? "

Si je me réfère à mon propre cheminement (ok, ok, c‘est peut être pas une référence !)(quoique)(une référence de nounoune vaut bien une réflexion de nono, hmmm ?!)donc, je disais.
Misère.
Je suis déjà paumée et j’ai même pas fini la première phrase.
Donc, lorsqu’on vient lire tes écrits bloguesques, il y a deux explications :
1) on est maso.
C’est en tout cas ce que je me disais lorsque je te lisais au début.
"Mais ma pauvre fille, t‘es tombée sur la tête."
"Tu vas encore te choper une migraine d’enfer."
"Et pourquoi tu viens lire ça ? De toutes façons t’y comprends que couic !regarde, tous les mots écrits ont beau être dans ta langue natale, ils sont assemblés de manière à être totalement incompréhensibles pour toi !!!!"
Et pourtant.
Ce que je lisais me faisait une résonnance. Enfin, quand jdis résonnance, chui gentille.
Ça faisait plutôt genre

realite

sonnements de cloches dans le ciboulot !!

 

 

 

2) la deuxième explication est qu’on est en demande de quelque chose, on est prêts pour ça donc si on le trouve pas sur ton blog, on le trouvera (cherchera) ailleurs.
Personnellement c’est ce que je fais.
Je peux donc témoigner : t’es le moins pire !!
Personne ne sait comme toi me dévaster !!
heu pardon, jveux dire :  présenter les choses !! 
Meuuuuuuuuuh non.
Je plaisante.
Tu es d’une patience exemplaire.
Jamais tu t’énerves.
Pas un mot plus haut que l’autre.

zem056_mre

 

Jamais de NDDDBDMDPDTALC !

3) et puis alors surtout, mais alors surtout, mais alors surtout surtout surtout tu n’as pas ton pareil pour nous faire nous poser des questions que tout le monde vit très bien sans se les poser !
En fait, jme suis demandé souvent si tu ne serais pas une réincarnation de Algernon (la petite souris de Charlie) parce que tu n’as pas ton pareil pour explorer tout ce que tu découvres dans les moindres recoins, avec une minutie qui me laisse pantoise. Je te vois très bien courir comme un petit fou (genre Professeur Tournesol absorbé dans tes équations intérieures) dans le moindre méandre du labyrinthe de ton cerveau jusqu’à ce que tu aies analysé toutes les petites miettes de tous les couloirs.
Tu fais le ménage chez toi ? Parce que si tu fais le ménage comme tu te poses des questions, t’as raté ta vocation ! Tu devrais être technicien de surface !
Mais bon, je m’égare encore.
Revenons à tes écrits bloguesques.
Je terminerai sur une note optimiste, qui fait que jamais, jamais, je m’arrêterai de lire un blog pareil, ce qui est super chouette sur LungTaZen, le plus chouette de tout, ce qui en fait la bonne vieille cerise sur le gâteau,
c’est pas que tu te poses tant de questions ..

c’est que tu donnes jamais les réponses !!!

4 juin 2010

ce qui importe

DSCN4854

photo perso Amsterdam 2008

J’ai découvert Etty grâce à Frédéric.

Je m’étais d’ailleurs fait la réflexion que c’était absolument surprenant que je n‘aie jamais entendu parler d’elle alors que toute jeune - j’avais 11 ans à peu près - j’ai commencé à m’intéresser à tout ce qui touchait aux victimes de l’Holocauste.

Plus exactement, je n’arrivais pas (je n’y arrive pas plus aujourd’hui) à appréhender l’idée qu’on puisse anéantir une population, des êtres humains, sous quelque prétexte que ce soit. Je suis tout simplement dans l’incapacité de le concevoir. Pourtant je sais que cela existe, que c’est la réalité, je vois les images, je lis les témoignages, mais c’est comme si je ne pouvais pas le comprendre ("comprendre" n’est pas vraiment adapté mais je ne sais pas quel autre mot utiliser).

Pour en revenir à Etty, vous vous demandez peut-être pourquoi je vous serine avec elle depuis qu’elle est entrée dans ma vie.

Eh bien déjà je voudrais vous parler des petits "hasards". Par exemple ses jours de naissance, de déportation et de mort sont les mêmes que ceux d’événement significatif et d‘anniv de personnes qui comptent (beaucoup) pour moi, - personnes que comme par hasard je venais tout juste de rencontrer quand j‘ai découvert Etty -

Ensuite, c’est au moment où les croûtes commençaient à me tomber des yeux que j‘ai rencontré Etty. Je me suis tout naturellement tournée vers elle pour m’accompagner (enfin plutôt l’inverse, c’est elle qui m’accompagnait, bien sagement enfouie dans mon sac pendant que je faisais mes grandes marches de malade mentale)(je ne peux vous dire le nombre de fois que je l’ai lue, et à chaque fois, ce qu’elle disait me "parlait juste" ).

eETTY

En fait, c’est pas du tout ça que je voulais vous dire.. Comme d’hab je suis partie dans tous les sens.

Je voulais réagir sur un truc que Frédéric a répondu sur son blog de Zem, je le cite :

"Etty Hillesum est un bel exemple de personne zen (elle qui pourtant a fini dans un four crématoire parce que simplement elle était juive)".

Si on lit ça alors qu’on ne connaît pas Etty, on peut se dire qu’elle a été déportée comme tous ses autres frères et sœurs en humanité.

Or ça ne s’est pas passé tout à fait comme cela.

Pendant la guerre, les Allemands avaient suscité aux Pays-Bas (Etty était néerlandaise, comme Anne Frank) la création de "conseils juifs" présidés par les notables de la ville.

Au moment où commencèrent les déportations massives en juillet 42, le Conseil juif recruta un grand nombre de nouveaux employés (ce poste leur assurait une protection - tout au moins temporaire). C’est sous l’instance d’un de ses frères qu’Etty a accepté de postuler (à Amsterdam, où elle habitait et où elle a été engagée comme "aide sociale" en juillet 42). Or, elle détestait sa position de privilégiée et en ressentait un profond malaise. C’est pourquoi, lorsque le Conseil décida de détacher une partie de son personnel au camp de Westerbork, elle demanda aussitôt son transfert.

Elle n’y était donc pas en tant que déportée mais de sa propre initiative en qualité de "fonctionnaire". Elle fut affectée à la "Registratur" (où étaient enregistrés les nouveaux arrivants) mais elle faisait en outre office d’assistante sociale.

etty_Hillesum

Elle pouvait donc entrer et sortir librement de Westerbork, d’ailleurs elle est retournée plusieurs fois à Amsterdam, son plus long séjour hors du camp a duré six mois.

À chaque fois, ses amis la pressaient de fuir, de se cacher. À chaque fois, elle refusait.

"Ce qui importe en effet, ce n’est pas de rester en vie coûte que coûte, mais comment l’on reste en vie. (..) Si, au dénuement général du monde d’après-guerre, nous n’avons à offrir que nos corps sauvés au sacrifice de tout le reste et non ce nouveau sens jailli des plus profonds abîmes de notre détresse et de notre désespoir, ce sera trop peu."

Finalement, tout a basculé lors de la rafle des 20-21 juin 43, lorsque ses parents et son frère Misha se sont fait arrêter à leur tour.

Etty_et_Misha

Etty et Misha, qui était pianiste

Etty était (en principe) du côté des "protégés" de la déportation, sa famille était de l'autre côté ..

Qui peut dire la manière dont il aurait réagi dans une telle situation ?

"En apparence, nous étions condamnés à une passivité totale, mais qui pouvait nous empêcher de mobiliser nos forces intérieures ?"

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photo perso Amsterdam 2008

D’autres choses au sujet d’Etty ici. 

27 juillet 2010

pas si longtemps

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Il n’y a pas si longtemps, je passais ma vie à lutter contre toutes mes émotions. Par exemple, comme le souligne ma fille aînée à la face entière des abonnés de Facebook, je suis pas patiente.

FB_patiencer

En plus de ça, je suis impulsive et coléreuse.. Et donc, avant, je luttais contre ça, je me disais mais c’est pas possible purée d’être comme ça, faut que j’arrête avec cette spontanéité qui m’embarque dans des trucs pas possibles ! je voulais être super calme, froide et détachée, je croyais que c’était ça la zénitude. Naturellement, plus je trépignais pour me calmer, moins j’étais calme.

Et puis elle est venue.

PICT7393

Pour commencer, elle restait assise au fond du jardin à me regarder tranquillement.

Évidemment, j’ai rien trouvé de mieux à faire que de me précipiter pour la caresser. Alors pffftttttttt !! elle a disparu comme l‘éclair.

Mais elle revenait. Tous les jours.

Au début, je suivais mon idée : je voulais la prendre dans mes bras.

Alors elle : pfffffffft ..!!!!!!!!!

Mais comme elle revenait systématiquement (je crois même qu’elle squatte le jardin) je me disais qu’elle devait vouloir quelque chose. Peut-être qu’elle a faim ?

Alors je me suis approchée d’elle tout doucement avec quelque chose à manger. Mais Mademoiselle : pfffffft !! À ce moment là, je ne pouvais pas encore rester dans les parages.

Or, comme je l’indiquais plus haut, je suis pas un modèle de patience. Alors j’ai fini par poser la gamelle et ne plus chercher à rester à côté de la chatte. Je mettais la gamelle dehors, je vaquais à mes petites occupations, je retrouvais la gamelle vide en moins de trois secondes trois quart sans même l'avoir vue apparaître.

Un jour, il pleuvait, enfin plus exactement il tombait des trombes d’eau. J‘avais donc laissé l’assiette dans la cuisine.. Et qu’est-ce que j’ai vu tout soudain ? Kiritéa tranquille pomme chips qui me marchait entre les jambes histoire que j’oublie pas sa pâtée. Mais à peine le message délivré, pffffffffffttt !!!!!!!!

Depuis, Kiritéa et moi, c’est comme ça. Je pose la gamelle (sur le pas de la porte de ma cuisine) elle vient quant elle veut, si elle veut, et nous coulons des jours heureux.

Conclusion : je suis toujours aussi impatiente et coléreuse, mais grâce à Kiritéa je sais maintenant que je peux aussi être patiente voire même détachée !

PICT7744

Yeeeeeeeeeeeeeeeeeesss !

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17 juin 2010

l'eau de là

 

 

 

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Ma fille m'a fait découvrir une nouvelle piscine, située dans le XIXe, tout de suite après le Gange.

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Du pur bonheur ! ya plein de bassins, dont un pour les pro qui ne veulent faire que des longueurs (donc celui-là il est comme les bassins olympiques), un jaccuzzi, et celui qui a emporté nos suffrages à ma fille et moi c'est un bassin d'eau chaude ! trop cool !!! en plus j'étais super étonnée car yavait pas trop de monde, ça change de celle où j'ai l'habitude d'aller où c'est pas rare de se prendre sur la tête un gamin qui plonge et encore plus souvent le bras d'un nageur qui fonce à toute allure comme s'il était tout seul dans l'eau ;-)

La prochaine fois je me débrouille pour pouvoir faire des photos dans l'eau ! ça m'a frustrée de ne pas pouvoir plonger avec mon appareil ;-)

Meeeeeeeeeeeuh non ..

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on ne se fait pas ..

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.. remarquer !

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(après on s'étonne que JB veut pas sortir avec nous ;-))

.

 

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Là,

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mon fils m'appelle

pour savoir ce que je routrouille

et pourquoi je ne suis pas encore rentrée ..

ah ces hommes !

*

Ma fille adore que je la prenne ..

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en photo !

 

ça tombe bien ..

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j'adore prendre des photos ! :-)

22 août 2010

trop n'est jamais assez

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Je ne l'ai jamais caché, je suis une amoureuse exclusive (pas vous ?). Or, des ressentis comme la jalousie, la possessivité, c’est plutôt mal perçu. Le vrai amour est désintéressé (ce qui compte c‘est le bonheur de l’autre, même si c'est sans moi). Quand on aime vraiment on ne compte pas (les amants ?). La jalousie c’est pas de l’amour.

Oui mais.

Imaginez une seconde : vous êtes amoureuse (de lui). Il est amoureux (de vous).

Supposons maintenant qu’il flashe sur une autre. Ou bien vous, sur un autre. Ne vous poseriez-vous pas de question sur la réalité de votre amour ??? Imaginons maintenant que votre aimé fasse des gouzis gouzis avec l’autre femme, et que ça ne vous blesse pas; pire, vous en êtes enchantée. Ne remettriez-vous pas alors carrément en cause votre sentiment d'aimer ?

En fait, j'ai l'impression que notre manière d'appréhender l'amour est programmée dès le départ par un certain nombre de critères,

premièrement, l'inconscient collectif (aimer c'est souffrir - le poète ne chante-t-il pas : "il n'y a pas d'amour heureux"..)

deuxièmement, ce que l'on nous transmet dans notre histoire familiale.

Par exemple, Maman :

Luc_sur_Mer_1957

" Lorsque j’étais jeune, j’avais toute une bande de copains. Mais des copains-copains, hein. Je ne couchais pas ! Ton père a été le seul, l’unique".

Ma grand-mère maternelle :

Mamy_et_Achille

(clic clic sur l'image)

qui ayant hélas perdu son époux très vite, n’a aimé que lui jusqu’à la fin de ses jours (et pourtant, elle s’était remariée)..

Ma grand-mère paternelle,

Mamy

tombée à 15 ans folle amoureuse de mon grand-père (Don Juan qui a passé sa vie à culbuter toutes les filles de France et de Navarre)..

Et puis bien sûr, mon ancêtre Julie qui s’est consumée d’amour (au sens propre) pour un homme marié (avec une autre) qui lui a quand même fait trois enfants ..

(j'ai pas de photo de Julie alors je vous mets ma fille, lors du tournage de "Coco Chanel"

Adeline 

Alors voilà, possessive, exclusive, oui,

mais, en amour ...

" Trop n'est jamais assez,

tous les amoureux le savent"  *

* Patrick Sébastien, "Tu m'appelles en arrivant"

30 août 2010

ma belle sentinelle

C’était au cours de mon escapade briochine. Les deux plus jeunes de mes petits-fils avaient eu leur petit cadeau-souvenir, sauf l’aîné. Nous étions donc retournés à la librairie, où mon troisième petit-fils avait jeté son dévolu sur un petit livre, à défaut de quelque chose de typiquement breton (entre parenthèses ya pas grand-chose de typiquement breton à St Brieuc !).

C’est donc là que j’ai pris ce livre, comme ça.

tu_m_appell_en_arrivantJ’aime bien être choisie par un livre de cette manière. C‘est souvent une agréable découverte - si on omet les passages où l‘auteur s‘exprime de manière un peu crue (en tout cas à mon goût).

J’aimerais partager avec vous un des extraits que j’ai surlignés. Patrick Sébastien y expose une théorie qui m’a intéressée, une théorie qui peut-être, explique la force qui, curieusement, émanait de moi au moment où mon père a été emporté par un cancer : alors que Maman se reposait totalement sur moi, que ma sœur était effondrée, une force et une énergie absolument phénoménales côtoyaient mon chagrin et mon désarroi pourtant immenses (mon père était le pilier de la famille, et lui malade, le monde s‘écroulait).

Voici l’extrait en question :

" Le teint de Maman se grise et elle continue à rétrécir. Perdue dans le lit trop grand, elle est là sans y être. Donc, rien de réconfortant. Et pourtant, un état d’âme nouveau s’est installé en moi. Une robustesse, une volonté surprenante. Je me remémore mes découragements tout juste récents comme si c’était ceux d’un autre. N’ayant rien consommé qui puisse me rendre euphorique à ce point, je n’y vois qu’une explication : l’âme de Maman commence à s’enfuir, et de ce fait, vient pan après pan se poser près de moi pour me consolider. (…)

À la mort de mon fils, j’ai senti une force étonnante prendre le pas sur l’abattement. Cette force m’a conduit sur scène le soir même, m’a fait tenir étonnamment droit, pendant tout le chemin du deuil. Je suis persuadé que ce sont les morceaux d’âme de mon fils qui ont étayé ma douleur. Et ces fragments sont venus me soutenir dès que j’ai appris la nouvelle. Comme s’ils avaient été transférés dans l’instant, pour ma sauvegarde. La force que je ressens ce soir est du même ordre, moins abrupte, s’installant réellement mais montant en puissance au fil des heures. Comme si tout ce qui se vide de Maman me remplissait inexorablement.

Ma tristesse sera immense, bien sûr, mais je garderai toujours un sourire en coin. Maman est déjà là, tout près.

Ma belle sentinelle ! "

4 octobre 2011

Androgynoïde

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L’autre jour je suis tombée tout à fait par hasard sur une émission parlant des femmes dites "en surpoids".  Déjà, je n’aime pas le mot "surpoids". S’il existe des gens en surpoids, ça veut dire qu’il y a des gens en poids. Avouez que ça ne veut rien dire. Surtout quand on se rappelle qu’au XIXe et XXe siècle, les femmes dites "en surpoids" étaient très appréciées et celles qui sont en poids aujourd’hui auraient été en "sous-poids".

Enfin passons.

De cette émission que je n’ai regardée que quelques instants, je garde le souvenir d’une femme d’une centaine de kilos qui disait qu’elle adorait son corps. Elle adorait ses seins, elle adorait ses fesses, et ses jambes, tout cela bien ronds il va de soi, et j’avoue que du fait, je l’ai trouvée belle. Elle se sentait bien dans son corps, elle l’écoutait (elle disait : si mon corps a faim je lui donne à manger – et elle se ruait sur toutes les glaces et pâtisseries qu'elle trouvait sur son passage).

Seulement voilà, ya des femmes comme vous et moi qui ne pesons pas 100 kgs, qui avons ou avons eu la taille super fine et pas de bedon. Vous voyez où je veux en venir. Est-on censées adorer ces bourrelets nouveaux et leur donner à manger quand ils ont faim ? car en plus, non contents d’être indésirables, ils sont exigeants. Je ne sais pas pour vous, mais moi, c’est nouveau, ça vient de sortir, j’ai tout le temps faim. Une horreur. Ceci expliquant sans doute cela.

Seulement voilà, chaque fois que j’en ai parlé à mon docteur qui me connaît pourtant depuis ma plus tendre jeunesse, je me heurte à un mur d’incompréhension. "Vous êtes parfaite", me dit-il, "c’est dans votre tête !" (tu parles, si les kilos qu’on prend étaient dans la tête ça se saurait) "Il va falloir que vous arrêtiez de faire une fixation sur votre poids ! Détendez-vous, que diable ! ".

Me détendre ! personne ne lui a appris à la fac de médecine ce que ça peut faire à une pauvre vieille grosse patiente tendue qu’elle doit "se détendre"????

- Le problème, voyez-vous docteur, c’est que je ne peux pas me détendre. C’est simple, je ne pense plus qu’à ça. Ne me dites pas que ça va passer à condition que je n’y pense plus parce que je suis incapable de ne plus y penser.

- Allons Madame Neige, une femme comme vous, si intelligente, ne peut pas se ronger les sangs pour trois kilos de rien du tout !

- Trois kilos ??? si c’était que trois kilos je ne serais pas là ! j’en ai pris dix !!!!!!

- Oui, bon, trois, dix, on va pas en faire un fromage, ça saute pas aux yeux quand on vous regarde ! sortez, allez nager, et faites-moi le plaisir d’arrêter de faire une fixation là-dessus !

Arrêter de faire une fixation là-dessus ? qu’est-ce qu’il raconte ? il écoute rien de ce que je dis ou quoi ?

- Vous permettez que je me pèse tout de même ?

- mais oui mais oui mon petit.. me fait-il comme s'il s'adressait à une demeurée.

Je monte sur la balance les yeux fermés. Lorsque je les rouvre le docteur est devant son écran d’ordi et me dit :

- vous voyez ? hein ? qu’est-ce que je vous disais ?

- je ne vois rien du tout ! qu’est-ce que vous voulez que je vois à cette distance ? je suis myope je vous rappelle !

- eh bien c’est écrit en gros : NORMAL. IMC : 22. NORMAL !

- Les 22 sont tous en dessous de la ceinture oui !

- Ah vous me faites rire vous les femmes !

- Parce qu’en plus ça vous fait rire ?

- Mais oui ! asseyez-vous, je vais vous expliquer  (puis, s’enfonçant dans son fauteuil, d'un ton docte) la Nature, voyez-vous, est faite pour que les femmes stockent plus de graisses que les hommes, car ce sont elles qui perpétuent l’espèce. Autrement dit, la Nature leur donne la capacité de constituer suffisamment de réserves en cas de grossesse et d’allaitement. Notre mode de vie a changé, mais il n’en reste pas moins que les cellules sont programmées dans ce sens depuis des milliers d'années. C’est ça qui explique que les femmes grossissent surtout des hanches et des cuisses, ce qu’on appelle une silhouette de type gynoïde. Les hommes, eux, prennent du ventre, ce qu’on appelle une silhouette de type androïde.

- Et quand on est à la fois gynoïde et androïde ça s’appelle comment ??

- Mais vous voulez quoi ? que je vous dise de vous faire lipposucer ? vous savez le nombre de fois où c’est pire après ?? Ecoutez, pratiquement toutes les femmes ménopausées prennent du poids ! c’est comme ça !

- Ah super. Je vous remercie de me rappeler que je suis vieille en plus d’être grosse ..

- vous n’êtes pas vieille, vous êtes ménopausée. Il faut accepter votre âge, bon sang !

- Quoi mon âge ? qu’est-ce qu’il a mon âge ?

- Bon, continuez d’aller nager et marchez deux fois plus. Vous verrez que tout va s’arranger..

- Ah ça j’en doute pas, vous m’avez tellement remonté le moral que je vais aller me noyer direct.

En rentrant à la maison j’étais dans un tel état que ma colère contre le docteur s’était muée en rancoeur contre la gent masculine en général. Décidément, ces êtres abjects ne comprennent rien aux drames féminins !

Du coup, quand j’entends samedi matin à ma porte d’entrée le toctoc que je suppute être celui de mon livreur habituel, j'ouvre de fort mauvaise grâce, tant mon médecin m’a contrariée. Je me retrouve face à face avec un gros carton d’où émerge par le dessus une casquette de la poste.

Le livreur penche la tête sur le côté, et voyant ma bobine renfrognée me dit d’une petite voix timide: "Madame Neige, pardon mille fois de toquer à votre porte, j'espère que je ne vous dérange pas, acceptez mes plus plates excuses, mais .. heu, voilà, heu, voilà, .. j’ai un paquet pour vous."

En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire ma furie se transforme en une joie éclatante. Même si je connais le contenu, vu que je l’ai moi-même commandé  à ma p’tite sœur pour un de mes petits-fils, j’estime que je mérite bien un cadeau de réconfort vu ce que j’endure depuis des mois !! Je me mets à danser à travers toute la salle telle une gazelle décoiffée, en chantant "il était un petit cado-o-O il était un petit cado-o-O qui n'était pas encore déballé qui n'était pas encore déballé O-É O-ÉÉÉ !!!".

Alors voyons.

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dépeçons, dépeçons

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han ! han !

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(je vous rappelle que ma soeur est une pro du scotchage. S'il y avait une explosion nucléaire, il ne resterait rien, sauf les paquets scotchés par ma soeur).

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oh my God ! de la menthe fraîche !

c'est ça qui sent si bon !!!!

(j'en profite pour vous donner des détails de ce que vous voyez sur la photo : alors à gauche, le matelas sur lequel dorment mes petits-fils, que je coince (je parle du matelas) d'un côté de mon lit. A droite je mets l'autre matelas (celui que vous apercevez dans le fond, derrière l'ordi) pour le plus jeune. Une fois que tout ça est fait, on ne peut plus bouger dans ma chambre.

Derrière moi, ma superbe porte-fenêtre dépeinturée. J'ai décidé de lui laisser vivre sa vie depuis que je me suis chopé un lumbago.)

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prêts les amis ????

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attention .. tadadaaaaaaaaaaaam !!!!!!!!!

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et voilà le travail !!!

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un magnifique petit tabouret

(unique au monde puisqu'il sent la menthe)

qui va avec un bureau qui ne devrait pas tarder à arriver !

Elle est pas belle la vie ??

PS alors, faut que je vous explique que ça tombait trop bien, vu que justement, mes enfants sont venus dimanche. Le petit-fils destinataire du cadeau était fou de joie. Bon, le seul problème, c'est qu'il n'avait pas compris que le tabouret restait chez moi (faute de place chez ses parents). Il l'avait posé soigneusement à une distance raisonnable de la porte d'entrée (ou en l'occurence de la porte de sortie), de façon à être prêt à l'emmener à l'heure des adieux. Adieux qui furent déchirants, et passablement bruyants, lorsqu'il s'est agi de l'arracher au tabouret, qu'il ne voulait pas lâcher. Il a fallu le lui enlever de force et aller l'enfermer à clé (je parle du tabouret).

30 mai 2013

Solide

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Bien sûr il y a eu les coups. Mais ce n’est pas ça qui reste. Non, ce qui reste, c’est la peur. Une peur qui ne vous quitte jamais, une peur conjuguée à celle de la grammaire tranchante qui vous fait croire que vous n’êtes pas quelqu’un de bien, que vous ne faites jamais ce qu’il faut, que vous ne dites jamais les bonnes choses. La peur entérine n’importe quoi parce qu’elle fait perdre toute contenance, vide de toute substance. Elle ne dit pas : "Tu es en souffrance", elle dit "Tu l’as bien cherché".

Alors commence la ronde infernale des doutes et des questions. Et si cette image qu’on me renvoie était la réalité ?

Non, ce n’est pas la réalité. C’est l’image que tu t’es forgée de toi par ricochet et que tu as conforté par loyauté.

Comment s’en sortir ?

Le nombre de fois que je me suis posé cette question est hallucinante.

La peur. La peur, tout le temps. Comment font les autres, celles qui sont fortes, qui toisent l’Homme, comment font-elles pour faire taire leur peur ? où vont-elles puiser une énergie qui semble inépuisable ?

Je ne sais pas. Je ne sais pas, je ne suis pas elles.

Tout ce que je sais, c’est que maintenant j’y arrive. Sans brio ni éclat. Petits pas à petits pas.

Finalement, ça doit être vrai ce qu'on dit : je suis solide. Drôlement solide !

"D'Ambre,  une simple lettre modifiée devient Arbre". 

N'est-ce pas Éléna ??

 

3 juillet 2013

Tout

mains

 

Ma nièce et filleule préférée, fille de ma soeur de son état, ayant mis quelques photos de ses jumeaux sur Facebook, je demande à Brie si elle les a vues.

"Elles sont où les photos ????" qu'elle me bêle, Brie, "je comprends rien à ce truc !!!"

Franchement les filles, qui d'entre vous aurait imaginé qu'un jour, c'est moi qui expliquerais quoi que ce soit à ma soeur ??? Elle à qui je dois tout ?? TOUT !!!! La découverte d'internet, des blogs, les manips d'un suspense inouï !!! Rappelez-vous, votre petit coeur qui battait la chamade en attendant de découvrir ce qui allait bien pouvoir surgir sur mon blog, malgré les explications extrêmement savantes de ma frangine !

Oui, à ma soeur je lui dois tout, ces merveilleuses découvertes et rencontres que je ne me lasserai jamais de louer !!!! Alléluïa alléluïa !!!!

Ok ya quand même des trucs qui laissent à désirer .. par exemple, que sur un truc comme Facebook ce soit les "amis" de vos filles qui apprennent avant vous un tas de trucs sur vos propres enfants dont il n'y a pas si longtemps, vous aviez la primeur.. M'enfin bon, je suppose qu'il faut qu'on s'y fasse !!!!!!

Bon allez je ne vous fais pas languir plus longtemps, c'est parti mon kiki !!!

 

Virgie et jumeaux

 

♥●•٠·˙. ˙·٠•●♥

 

Timeo juil 2013

Timéo et ses looooooooooooooooongs doigts !!! (private joke)

Tim virgie juil 13

 

♥●•٠·˙. ˙·٠•●♥

 

Noa

Noa (il ressemble au cadet de mes petits-fils, na !)

 

♥●•٠·˙. ˙·٠•●♥

 

 Bonne journée les amis !

 

6 mai 2010

cherchez l'erreur

anecurieux

L’éducation diffère suivant les époques et les sociétés.

Quand j’étais gamine par exemple, les sanctions physiques et l’humiliation étaient considérées comme éducatives. J’me rappelle notamment de mon institutrice de CM2 qui distribuait allègrement des fessées cul nu ou encore punissait certaines de ses élèves en les obligeant à traverser toutes les classes avec une pancarte au cou mentionnant "Je suis un âne" au cas où le bonnet dudit équidé qu’elle portait sur la tête n’aurait pas été suffisamment explicite. Eh bien cette maîtresse était très appréciée, en premier par moi (surtout que ses sanctions, c’était de la gnognote à côté de celles de mon père). Aucun parent n‘aurait eu l‘idée de remettre en cause lesdites punitions et ça n’aurait effleuré l’esprit d’aucun enfant qu’il puisse être soutenu par ses parents lorsqu’il était puni pour avoir transgressé une loi (notamment celle qui dit qu’on doit respecter autrui).

Maintenant, les châtiments physiques ont été disqualifiés, ce qui est une bonne chose. Pour autant, je ne suis pas sûre que "les claques qui partent toutes seules" n'existent plus. Le seul truc c’est qu’on a honte de n’avoir pas su trouver une autre façon de se faire entendre, surtout qu’on nous dit que c’est vilain et qu’il faut maîtriser son impulsivité. Ceci dit, ça prouve bien que les adultes sont aussi des êtres humains, comme le soulignait fort judicieusement ma fille aînée.

En attendant, on se retrouve de plus en plus souvent avec des situations comme celle-ci : un élève répandu sur son siège face à son professeur qu’il est en train de qualifier de mots plus créatifs les uns que les autres (quant il ne lui tape pas dessus) sous prétexte que ce dernier a eu l’affront de lui demander de rendre sa copie (ou de ranger sa table).

Et si ledit prof n’est pas capable de garder son calme (j’ai encore un ado à la maison je sais de quoi je parle), c‘est lui - et pas l’élève - qui est sanctionné.

Alors là je pose la question : où est l’erreur ?

2 février 2010

elles

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Ça commence par une prise de pouvoir.

Elle n’y voit que du feu. Il la contrôle, petit à petit, sur sa façon de s’habiller, de ne pas plaire, as tu besoin de te dandiner comme ça lorsque tu danses ? devant cet homme en plus, qui ne te quittait pas des yeux ? et ce rouge à lèvres, enlève-le, frotte, j’ai pas envie qu’on croit que je sors avec une pétasse ! et c’est quoi cette façon de t’habiller ? ta jupe est trop courte, c’est pas de ton âge, et puis tu vas attraper froid, maintenant pour sortir tu mettras un manteau long. Mon dieu, comme il est attentionné !

Elle avait bien quelques amis, quelquefois même elle les voyait, mais à quoi rime de lui mentir ? que dire ? que taire ? pour qu'il se mette encore en colère !!! " Fais couler le bain que je ne t’entende pas téléphoner à ta copine !! d'ailleurs quel besoin t'as de lui téléphoner, je ne te suffis pas ? " Allez, plus de téléphone, coup de ciseau sur le cordon. Il veut me protéger, c’est sûr, il m’aime tellement ! De toutes façons les amis à quoi ça sert ? Elle les croyait indispensables, elle en faisait toute une affaire, mais il a bien raison, on peut bien vivre sans.

c’est comme sa vie d’avant, qu’est-ce que ça peut faire sa vie d’avant puisqu’elle était sans lui ? rien que pour lui, maintenant, la douceur de sa peau entre ses mains. Regarde, on n’est pas plus heureux comme ça ?

Privée de soleils elle se desséche, de toutes façons il a raison, elle est tellement nulle,

et même, ce qui t’arrive c‘est bien ta faute, regarde ce que tu fais de lui, tu le détruis, tu le rends fou, tu crois qu‘il fait ça pour son plaisir ? T’as pas honte de le persécuter ainsi ? Après tout ce qu’il a fait pour toi !!!!

Regarde ce que t’étais quand il t’a rencontrée, une moins que rien, plus bas que terre..

C‘est TOI qui le rends à cette extrêmité ! Assume un peu le choix que tu n‘as jamais fait !

Mais toi bien sûr tu ne dis rien.

Qu’est-ce que tu dis ? il est violent ? Mais tu es folle ! As-tu perdu tout discernement ? Il est pas violent il est charmant.

CHAR-MANT. C’est ce que diront tous les gens.

Mais toi tu n’es qu’une pauvre folle. Une hystérique. Bien sûr, c’est pas vraiment ta faute, avec le père que tu as eu ..

Ah oui vraiment, il a raison, je mérite bien ce qui m’arrive. Et puis j’aime ça je suis maso. C’est formaté depuis longtemps.

Heureusement que les autres sont là, pour m’aider à y voir clair. "t’as jamais eu de caractère. T’as qu’à partir, c’est quand même pas dur. Mais t'es trop faible ma pauvre fille. Tu t’es toujours laissée trop faire. Tu n’as que ce que tu mérites."

Et puis ya ceux qui n’écoutent pas, ceux qu’elle dérange,

mais qu’est-ce que tu racontes ? Cet homme là, c’est une crème d’homme. Ma pauvre fille, t’es vraiment traumatisée, arrête de vivre dans le passé !

Et puis ya le médecin, qui hésite à faire des certificats, ou alors il le fait du bout des doigts,

un crime, ça ? Vous plaisantez, c’est juste un bleu ça va passer

Et puis ya les gendarmes,

anormal ?

inadmissible ?!

inacceptable ?!!!

Comme vous y allez !!! est-ce que vous ne l’auriez pas un peu cherché ?

Et puis ya les enfants, qui ont peur, mais après tout c’est mon papa ..

Et puis ya toi, ta pire ennemie, qui adhère à tout ce qu’il dit.

Et c’est comme ça

que les femmes battues ne partent pas.

3 avril 2008

21 février 2011

La vraie vie

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Ma p’tite bedoume. Ça m’est revenue d’un seul coup : ma Marraine m’appelait "ma p’tite bedoume" . Surprenant que dans ce blog élevé à la gloire de toutes les nounounes de Frince et de Québec ce terme n’avait encore jamais été mentionné (une bedoume, c’est une nounoune à la mode suisse).

À ma décharge, ayant été nourrie au lait chti-franco-suisse, je n’ai réalisé que j’utilisais des mots "pas français" que lorsqu’on a commencé à me dire des trucs comme : "rapercher ? routrouiller ??? bateuiller ?? kézako ? "

Ben la p’tite bedoume, elle commence à s’ennuyer de vous. Ben voui.

Oh bien sûr, on entend souvent : internet addiction, internet poison. Internet c’est de l’illusion, du vent, c’est pas la réalité. La vraie vie est ailleurs.

Taratata.

La vraie vie n’est pas ailleurs. En tout cas pas pour moi : c’est peut-être paradoxal, mais ma vraie vie, c’est ici qu’elle commence.

En fait, il y a cinq ans, quand ma sœur a commencé à m’en parler (puisque c’est elle qui m’a entraînée dans cette débauche, comme elle a toujours fait toute sa vie)(vous le savez, moi je suis super chaste et pure, mais mon drame c‘est d‘être trop influençable) - donc, quand ma sœur a commencé à me harceler pour que je fasse un blog, j‘étais en train de m’étioler dans une vie super cadrée, super rigide... une vie dont par exemple, la danse était exclue !!! Ô Papa, toi qui aimais tant danser, toi qui me portais dans ton univers aérien, léger, en sifflant de tout ton cœur, comme tu sifflais bien Papa au rythme de n’importe quelle musique ! Quand on aime danser on danse sur tout. Mon père était comme ça. Bah moi aussi. C’est pour ça que tout le monde se moquait quand je dansais sur du rap dans ma cuisine, ben tant pis !

Mais bon, le problème c’est que je m‘enfermais pas seulement pour danser ..

Et puis il y a eu l’écriture. Mon Dieu, l’écriture. On peut dire que ça, je vous le dois vraiment.

En fait, sur mes premiers blogs, je faisais de petits pas timides.. (et trébuchants. Vu comment j’étais pas douée pour les manips).

Je me demandais : hm ? Qu’écrire ? Que ne pas écrire ?..

Je ne savais pas encore qu’un blog ne dépend pas seulement de son auteur, qu‘il finit par avoir sa vie propre.. Pour peu qu’on lui permette de vivre, évidemment.

Or, pour lui permettre de vivre, ça vous l’avez fait vivre ! C’est vous qui m’avez encouragée, donné confiance en moi, et grâce à vous mon écriture a gonflé, toute fièrote !!! parfaitement : j'ai une écriture gonflante !

Oui donc, internet m’a permis de rencontrer des gens formidables : vous ! Certains d’entre vous m’avez fait l’immense privilège de venir jusqu’à Paris pour me voir (et vous avez bien fait, car je mérite le détour ;-))), et je vous en remercie encore, car c’est rien que du plaisir et du bonheur ces moments partagés avec vous, et surtout des moments de rigolade, et j‘espère bien qu‘il y en aura d‘autres !

Bon, je vais arrêter là ma séquence émotion, parce que ça va cinq minutes !

..pis comme dirait l'autre,

pour aller de l’avant,

faut savoir s’arrêter !

19 octobre 2012

Un seul tout de diverses parties

Comme promis je vais vous parler du colis envoyé par ma sœur.

Pas de surprise en effet quant au contenu. Un des derniers envois étant un bureau/tabouret pour mon petit-fils number two, quoi de plus attendu que le dernier en réclamât autant ? avec une difficulté supplémentaire, tant qu'à faire (un casier sous le bureau) !! mais vous savez maintenant qu’à ma sœur (secrétaire de direction, à la base), rien d’impossible.

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Or donc, dans le colis, un joli tabouret couleur poussin, humant bon comme le précédent la menthe du jardin sororal.

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Mais pas que. La vie réserve tant de mystère. Il y avait une surprise, et même deux :

D’abord, ceci, qui surgit devant mes yeux ébaubis et mon âme tout autant :

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Vous êtes comme moi, hein ??? vous vous demandez à quoi ça sert ??? j’ai bien ma petite idée, mais on va encore dire que j’ai l’esprit mal tourné. Donc le mieux, c’est de s’en remettre à celle qui sait.

Il y avait aussi ceci :

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que, comme vous supputez immediatly, je me suis précipitée pour l’essayer. Enfin, essayer, c’est vite dit. Je suis restée coincée au milieu, la tête aussi rouge que la robe.

Alors mes amis, je vous le demande : à une pauvre femme au bout du rouleau, fragilisée par dix kilos supplémentaires, auriez-vous l’idée de lui balancer une vérité sous forme de robe qui lui immole l’ego ? n’eut-on pas du lui laisser ses illusions de nana super svelte bien qu’elle ne le sachât pas quand elle l’était encore ? n’eût-ce pas été là le vrai amour de la prochaine ? la vraie compassion qu’on doit avoir pour l’autre, surtout quand c'est sa sœur ? C’est ça la tige en empathie qui penche vers celle qu’on chérit ! c’est ça et fi de la dictature du réel quand votre sœur est à terre !!!!

Mais fi de ce fait. Ma soeur ne cherchait pas à mal. Comme tout le monde elle me voit encore comme celle que j’ai été longtemps, si belle, si fine, si douée en informatique que tout le monde faisait des détours par Paris pour me voir.

C’est pourquoi j’ai quand même cherché une idée pour la remercier. Parce que je sais pas vous, mais moi, le geste charitable d’un cœur tendu vers un autre comme le bambou qui vient de naître, faut que ce soit réciproque sinon on part sur du bancal.

Et le bancal, ça nuit.

Même des fois, ça fuit.

Or donc, virevoltant de-ci delà sur le blog de Brie, j’ai cueilli un truc dont elle se sert sans même savoir ce que c’est, si ça tombe : le tenon-mortaise.

Ah, le tenon-mortaise !!! c’est autre chose que le chevron de douglas, je vous prie de croire !!!! déjà, vous sentez comme il fond en bouche ??? comme il est chaud, comme il est doux, comme il est fruité !!

Oui bon. J’en étais où ? Ah oui, nulle part. J’ai pas commencé.

Or donc, voyez-vous, tenon et mortaise sont comme .. comment pourrions-nous dire ? comme un homme et une femme au commencement du monde. Le tenon, ce vif mâle à la partie saillante prête à bondir, est prévu pour se lover dans la mortaise rouge de confusion. Seulement voilà. Vous voulez que tout ça tienne et que ça résiste au temps. Vous avez bien raison. C’est pour ça qu’il faut que votre tenon corresponde aux mesures de la dame. Heu, de la mortaise, veux-je dire. Entre parenthèses, vaut mieux un tenon trop gros qu’un trop étroit. Avec l’étroit vous pouvez rien faire. S’il est étroit, il est étroit. Un trop gros par contre, vous pouvez toujours le limer jusqu’à ce que ça rentre ! Il est important, que dis-je important, il est essentiel que la mesure de votre mortaise soit en parfaite adéquation avec le tenon. Le seul truc, c’est qu’il faut pas être pressé. Si vous avez envie que ce soit fini avant même d'avoir commencé, c'est même pas la peine ! Il faut y aller par petites touches, tout en douceur, glisser votre tenon dans la mortaise à petits coups discrets, histoire qu'elle se creuse sans s'en rendre compte. Eh oui, il faut de la patience pour que le résultat soit solide! Tenon et mortaise doivent s’emboîter sans forcer. Si la mortaise résiste, c’est foutu !! pour l'ouvrir avec délicatesse, une seule solution : limer votre tenon, cent fois sur le métier remettre votre ouvrage !! car voyez-vous, le tenon-mortaise, c'est, comme disait Nico,

Se hâter lentement, et, sans perdre courage,
Polissez-le sans cesse et le repolissez :
Il faut que chaque chose y soit mise en son lieu ;
Que le début, la fin répondent au milieu ;
Que d'un art délicat les pièces assorties
N'y forment qu'un seul tout de diverses parties.

24 juin 2007

illustrations

Nounoune1 (moi)

1

Mon portrait réalisé par Clo (je ne m‘en lasse pas) (je ne parle pas de Clo mais de ses photos) (enfin je ne me lasse pas de Clo non plus mais je ne voudrais pas que cela fût mal interprété)( Diane a tellement l’esprit mal tourné). Oui donc, où en étais-je ? Là sur cette photo on m’a parlé de rien de spécial, donc je suis zen de chez zen. Cool. On voit d’ailleurs bien mon œil vif et enjoué (le seul qui est ouvert), mon air paisible et mes superbes cheveux. C’EST FABULEUX !!!!!

Nounoune1(encore moi)

2

Lung Ta vient de me parler d’impermanence. Jme demande si ya pas un fond de cruauté qui sommeille en lui.

Nounoune2 (Diane)

3

Portrait réalisé par son joint, un jour qu’il a essayé de lui expliquer la vacuité.

A vrai dire, il n’a pas réussi. Il a trouvé plus rapide de la prendre en photo.

D’ailleurs, on voit bien le questionnement qui agite Diane:

" la vacuité? C’est-tsu résolumint tell’mint kékchôz, mais kwouaèè ????"

Nounoune2(encore Diane)

4

Lung Ta a testé l’impermanence sur Diane.

Même supplice, même résultat.

Nounoune3 (Brie)

5

Par solidarité sororale parce qu’en vrai ma sœur n’en est pas une ! (nounoune, pas sœur) Elle est même l’exact contraire (pas d’une sœur, d’une nounoune) ! Mais on lui pardonne (elle amène la bière)

Nounoune4 (Gredine)

6

Je la suppute d’avoir profité de la débandade générale qui sévit par ici pour s’être glissée parmi les nounounes, l’air de rien.

Jvoudrais bien être une nounoune aussi fine qu’elle !!

Mais bon, admettons.

N.B.IL PEUT ARRIVER QUE LA NOUNOUNE NE SOIT PAS UNE FEMME !!!!!

C’est assez exceptionnel, mais çà s’trouve. Dans ce cas, la plupart du temps c’est un homme. Finement qualifié de "nono".

J’en ai trouvé un exemplaire

7

quoique jme demande s’il ne joue pas les nonos uniquement pour s’immiscer (arf arf !!) entre les nounounes..?

Bon j’plaisante.

Il veut juste appréhender la nounoune de façon ludique.

A moins qu’il ait décidé de tester définitivement son aptitude à rester zen.

24 mai 2009

tendresse

L'aîné de mes petits fils est un petit garçon tendre et affectueux. Plus d'une fois je le vois passer son bras autour des épaules de son petit frère, lui caresser les cheveux, poser sa main sur son crâne juste pour en sentir le contact, et souvent je lui réclame un bizou en ouvrant les bras, pas un bisou de bonjour ou un bisou de merci ! non, un bizou "pour rien", alors il laisse tout en l'état, son coloriage, son livre, son jeu, pour accourir me faire un bizou, puisque je le lui réclame ! (j'ai déjà essayé avec le cadet.. ça ne marche pas !)

Et puis en feuilletant l'album familial je me suis aperçue de quelque chose ...

1

là, au "bain", je tiens la main de ma petite soeur qui n'a que quatorze mois

2

du haut de mes trois ans et demi, un bras protecteur sur les épaules de ma petite soeur de 22 mois

3

4

et sur cette photo là Brie, avec ton costume de petit alsacien, tu allais sur tes 4 ans, tu n'as pas l'impression de voir ton propre fils ????

il_deserto_aout_1964

quelque part dans le nord de l'Italie

ma main droite est sur l'épaule de Brie

PICT4579vesuve_1964_1

assis au bord du cratère du Vésuve

une main sur le genou de Maman, l'autre sur le genou de ma soeur

(nota bene pour Clo : un bisou pour rien, chez moi ça s'écrit biZou)(pluriel bizouX)  ;-)

13 juin 2009

délivrance

PICT3010Il est possible de détruire quelqu’un avec des mots, avec des regards, avec des sous-entendus. Il est possible de détruire quelqu’un en lui faisant croire qu’on l’aime. Il suffit de le dénigrer de manière permanente, de l’humilier, y compris devant les proches, par des remarques incessantes et d‘autant plus perverses qu‘elles ne seront perçues que comme d‘affectueuses boutades, de tendres moqueries. Le tout dissimulé derrière des conduites affectives qui tentent à nous désorienter totalement. Comment se méfier en effet d’un homme qui vous assène des taquineries qui semblent sans importance, mais qui vous assure du matin au soir qu’il ne peut pas vivre sans vous ? PICT3017qui instaure progressivement autour de vous un isolement total, vous coupant peu à peu de vos amis, des membres de votre famille qui ne pensent pas comme lui ? Isolement subtil qui fait de vous la coupable, puisqu'il vous fait croire que c’est vous qui le contraignez à agir ainsi, que c’est "pour votre bien" . Est-il dans le déni ? est-il pervers ? comment savoir ? Toujours est-il que ce déni paralyse la victime, comme sont paralysés les enfants battus puisqu’on leur fait croire que la violence n’existe pas.

La violence, en effet, est une perception de la réalité. Or quoi de plus facile que de persuader une femme, amoureuse de surcroît - je rappelle que l’amour rend complètement stupide, en tout cas au début, et qu’on va jusqu’à aimer les petits travers de l’autre sur lesquels on s’attendrit benoîtement - PICT3035quoi de plus facile, disais je, que de faire croire que sa perception des événements est erronée ? Il suffit de nier purement et simplement que les faits aient eu lieu, de convaincre la personne qu’elle a dit et fait ce qu’elle n’a pas dit et fait, qu’elle s’invente des problèmes, qu’elle interprète les événements, qu’elle déforme tout ! Et accessoirement, de lui rappeler ses traumatismes d’enfance qui donnent du sens à tout ce qui précède, renforçant encore la culpabilité de la victime.

PICT3060Il est difficilement concevable d’accepter que quelqu’un qui vous aime ou qui est censé vous aimer vous fasse subir une telle violence sans raison alors on apprend à intellectualiser la maltraitance en justifiant l’attitude de l’agresseur. (Ma mère par exemple, lorsque mon père était particulièrement violent, nous disait de ne pas "le provoquer" car "il avait de la tension"), c’est ainsi qu’insidieusement, nous allons chercher les motifs de la maltraitance, non pas dans le comportement du manipulateur, mais en nous ! Trop fragile, trop sensible, pas assez intéressante, pas intelligente, etc., toutes ces croyances étant renforcées par l’attitude incohérente du manipulateur qui consiste à nous embrouiller, à nous faire perdre tous nos repères, ne plus savoir ce qui est acceptable ou non, et qui détruit lentement et inexorablement notre estime de soi et oblige à vivre dans un sentiment permanent d’insécurité. Or l’angoisse est un frein puissant à la prise de conscience car elle génère des mécanismes psychologiques visant à nier la réalité pour la rendre plus supportable.

C’est pourtant de cette prise de conscience que naît la liberté.

Qu'est née ma liberté.

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La délivrance, comme dit ma sœur.

27 juin 2009

aimer

Quelque chose de nouveau est né en moi lorsque je suis devenue maman,

un sentiment ingénieux, imaginatif,

comme si mon cœur,

après la naissance de chacun de mes enfants,

devenait de plus en plus éminent, voluptueux,

de plus en plus vivant,

je déborde tellement de cet amour qu’il se glisse dans chaque tâche, chaque geste quotidien, dans le linge que je lave, que je plie après y avoir mis des bisous,

le matin j’ouvre la fenêtre, je me laisse interpeller par la lumière du jour qui va caresser la vie de mes filles, de mon fils, et un dialogue muet s’établit entre mon cœur gonflé d’amour et le vaste ciel,

PICT9460

j’aime embrasser mes enfants, les serrer contre moi, (je vous dis pas ce que j’endure de mon fils qui me sèvre de ses bisous) ;(

mais tout autant j’ai envie d’aimer plus fort, plus large, plus loin, comme si la ' moi intérieure ' s’était dissoute pour laisser tout doucement une ‘moi extérieure’ se renouveller et se recharger d’amour (l’inverse est vrai aussi ;-))

..étant mère et grand-mère,

 

j’en ai tant et tant, de cet amour à donner,

et dans cette délicieuse nécessité,

je réalise que plus je donne, plus il me reste à donner :-)

 

L'amour se répand autour de moi

me façonne, me montre comment vivre,

indépendamment de moi le contenu de mon cœur devient utile à tout, m’élève et me nourrit,

d’une nourriture suffisante,

il ne saurait en être autrement, puisque ce que j’éprouve pour mes enfants et pour mes petits-fils est un amour inconditionnel

et pourtant, - pourtant, est-ce que, parfois, je ne les juge pas ?

mais qui me permet de juger ?

(comme dit Lilou : qui l’a dit ? ;-))

Ne m’arrive-t-il pas d’éprouver de la rancœur ? de la jalousie (snif...) ? est-ce que je les aime encore lorsqu’ils ne sont plus aimables ? car la seule condition d’aimer n’est-ce pas, est d’aimer sans condition !

Bon allez, une petite phrase d’Etty que je trouve infiniment juste :

"Il n’existe aucun lien de causalité entre le comportement des gens et l’amour que l’on éprouve pour eux. L’amour du prochain est comme une prière élémentaire qui vous aide à vivre"

© Etty Hillesum, (Lettres de Westerbork)

a_2_ans

14 janvier 2008

les clous

Cher Papa,

Je t’ai pleuré longtemps lorsque tu nous as quittés.

Tu as su m’apprendre l’obéissance inconditionnelle, l’amour sans réserve, et quand je m’égarai du droit chemin, le tien, Maman était là pour m’y ramener.

Je me rappelle encore de tes formidables leçons de vie,

comme "ce qui arrive aux autres est toujours de TA faute", "tu n’as qu’un droit, celui de te taire" ou encore "il n’y a pas de demande, il n’y a que des commandes".

Pardonne-moi si je n’ai pas toujours été docile.

Mais je n’étais qu’une petite fille.

Je ne comprenais pas tes règles de vie simples et cohérentes, comme te regarder en baissant les yeux et obéir dès la première injonction.

Heureusement, Maman était là pour me dire que c’est pour mon bien. Et que je te faisais tellement de mal quand je désobéissais !

Toute ma vie j’ai essayé d’appliquer tes principes.

Oh, je l’avoue, çà n’a pas été facile. J’avais énormément de désirs !

Heureusement, tu m’as expliqué que çà ne compte pas.

Au début, c’était très difficile.

Alors quand j'avais envie de quelque chose, j’allais planter un clou dans un volet de ma maison.

Rageusement, il est vrai.

Mais je voulais tellement que tu sois content !

Alors j’ai vite progressé.

Si bien qu’ensuite j’ai pu enlever un clou chaque fois que je réussissais ce que tu m'as appris.

Tu peux être fier de moi, Papa.

Il n’y a plus aucun clou dans mon volet.

Et c’est pas grave, n’est-ce pas, si les clous ont laissé des trous dans le volet et qu’il ne sera plus jamais comme avant ?

nad_s_en_va

22 septembre 2009

ma femme ..

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C’est ma femme qui m’a enseigné la non-violence lorsque j’ai essayé de la plier à ma volonté. Sa résistance obstinée à ma volonté d‘une part, et sa tranquille soumission à la souffrance que lui infligeait ma stupidité d’autre part ont fait que finalement j’ai eu honte, et que j’ai été guéri de ma stupidité à croire que j’avais de naissance le droit de la dominer. Et finalement elle est devenue mon professeur de non-violence.

Mohandas Karamchand GANDHI (1869-1948)

16 novembre 2009

la réponse

Chers amis,

je comprends votre désarroi, que dis-je votre désarroi ? votre détresse, à vous qui vîntes de tous les coins de France et de Navarre pour savoir si Lung ta y était ou n’y était pas, et qui pour toute réponse vous heurtâtes à un vide vertigineux.

On se moque de nous à la fin !

Remboursez !

Mes amis, mes amies, du calme !

Voyez-vous, ils sont venus ils sont tous là elle va mourir la mamma : ma fille et ses trois fils étaient chez moi depuis vendredi soir.

Ce qui fait que depuis deux jours un quart, nous avons eu :

- jouage aux feuilles mortes (spécialité familiale)

- randonnage en forêt (entre nous, je vais vous dire un truc : n’allez pas imaginer qu’au retour de quatre heures de marche non stop, vous aurez le droit d'attendre de vos chers petits

un moment de paix tranquillité joie sans mélange, une trêve entre deux catastrophes, un cessez-le-feu provisoire. Que nenni ! La réalité, aussi pénible qu’il faille l’admettre, c’est qu’à l’instar de l’Indien Cherokee qui attaque toujours là où on s’y attend le moins, les enfants qui marchent chutent et lorsqu’ils ne chutent pas, ils se roulent dans la boue. Dans tous les cas, ça les met dans une forme épatante, donnant tout son sens à cet adage bien connu de Lung Ta (qui a eu quatre filles qui furent petites en leur temps) : l’enfant propre, bien habillé et surtout, le restant, est une sorte d’idéal, comme, dirions nous, le Prince Charmant. Donc, comme tout idéal, tragiquement rarissime. Eh oui. Il faut en avoir conscience : un enfant se salit beaucoup plus vite qu’il ne se lave. C’est une loi de physique qui doit être bien intégrée le jour où on décide d’avoir des enfants, voire des petits-enfants, car il arrive que ceci entraîne cela.

Si bien qu’après un dernier ...

- jouage aux feuilles mortes,

on passe au ..

- bain des enfants.

Alors premier point : rassembler l’enfant.

Quand yen a trois, rassembler les trois.

Oui, parce que c’est une autre loi bien connue de Lung Ta (qui en a eu quatre) : les enfants n’ont jamais envie d’aller où on le leur demande au moment où on le leur demande (que ce soit au bain ou ailleurs) (c’est pourquoi il est recommandé de mettre en place quelques stratégies simples, comme se procurer un savon à la fraise ou à la menthe, une éponge douce avec un chat qui fait pouèt pouèt et un maximum de figurines en plastique, veaux, vaches, cochons, etc)

Deuxième point, dévêtir l’enfant.

Dans le cas où il y en a trois, dévêtir les trois.

Ne pas se laisser aller à un intense épuisement moral.

Au contraire.

Respirer tranquillement, au besoin, chanter gaiement.

De toutes façons, il faudra en passer par là !

Pour le dévêtir, il faut déjà l’attraper.

Il faut donc s’armer de patience.

De beaucoup de patience.

(et quand yen a trois, de triplement beaucoup de patience).

Mais après, quel plaisir de voir ces chères têtes blondes inonder le plafond ruiner les meubles se détendre en jouant sagement !

- rassemblage des paquets avant le départ

dans une panique inommable parce que quoiilestdéjàvingtetunenheures?yaécoledemain!!!!!

Alors là, c’est quelque chose que j’ai toujours du mal à décrire, tant cette scène qui quoique répétitive, est magique, belle et majestueuse.

Je vais quand même essayer.

Ma fille arrive régulièrement avec, au bas mot, quatre sacs bourrés de choses diverses et hétéroclites.

Les jours fastes, on peut même aller jusqu’à six sacs.

Lorsqu’elle repart, par un phénomène resté inexpliqué à ce jour, le nombre de sacs a doublé.

Voire triplé.

Si bien que nos yeux ébahis n’en croient pas leurs prunelles lorsqu’ils sont confrontés au spectacle suivant :

PICT3394coffre15nov09

bourrage du coffre.

Eh oui.

Pour un week end seulement.

Je n’invente rien.

Enfin !

Le principal, c’est que vous n’ayez pas attendu pour rien, puisque me voilà en mesure de lever pour vous le voile de ..

la preuve à l’appui.

ambre_fazou_lung

alors Lung Ta,

tu nies toujours ???

22 avril 2010

tous les garçons et les filles

Mamy_Fernande

Ils s’aimèrent comme tous les garçons et les filles de cet âge s’aiment depuis la nuit des temps. Sauf que c’était en 1874 et que la pilule n’existait pas .. Elle, Adèle, a vingt ans lorsqu’elle se retrouve enceinte de François qui n’en a que dix-neuf..

Le 21 décembre 1874, une petite fille naît : Eugénie. Son jeune père daigne la reconnaître puis disparaît dans la nature .. c’est cette petite fille qui deviendra mon arrière grand-mère mais je ne l‘ai pas connue car elle est morte en 1950 (bon ceci dit ça ne me contrariait pas car j’ai toujours entendu dire par ma mère que Mémère Nini - puisque c’est d’elle dont il s’agit - était méchante). Elle a fini sa vie avec une congestion cérébrale, cela veut dire qu’elle est devenue totalement paralysée, sauf des yeux dont Maman voyait des larmes sourdre à longueur de journée ..

Mais revenons en 1874 : François disparu dans la nature, que va faire Adèle de l’indésirable petite Eugénie ? Elle la met à l’Assistance Publique .. (on est au XIXe siècle !)

C’est là que je vois apparaître pour la première fois cette émotion d'"abandon", mais ce sentiment, cette souffrance, je vais vite me rendre compte qu’il se retrouve comme un petit poison subtil dans les diverses ramifications de l’histoire familiale ..

Deux ans après, Adèle épouse Louis dont elle aura un fils (Henri).

Mémère Nini grandit tant bien que mal, puisque ma foi, la vie passe même quant on n’est pas très heureuse, et quant elle se marie à son tour, à 26 ans, elle se dit qu’elle a bien le droit au bonheur maintenant, après avoir passé une bien triste jeunesse avec une mère indifférente et un demi-frère qui, LUI, avait la chance d’avoir son père avec lui..

Le 7 juillet 1900, Eugénie épouse mon arrière grand-père que l’on appelait Pépère Bibi. D’ailleurs la mère d’Eugénie, Adèle, ne reconnaîtra sa fille qu’à cette occasion (pour les formalités de mariage), ce qui prouve s’il en était encore besoin le peu de cas qu’elle en faisait ..

Le 18 avril 1904, joie dans le cœur de Mémère Nini : son premier enfant naît et c’est une petite fille ! Une petite fille à choyer comme elle-même ne l’a jamais été !! Elle l’appelle Andrée. Et elle se met à aimer inconditionnellement cette petite fille.. au détriment du fils qui vient ensuite le 25 septembre 1905 : Achille (mon grand-père) parce que lui c’est un garçon.. or Mémère Nini a dans son âme un sérieux contentieux à régler par procuration avec son demi-frère qui a eu toute la place dans le cœur de leur mère ..

Achille, mon grand-père, est un homme pas très grand (1m64), blond aux yeux bleus. Il est super doux et gentil mais très réservé, timide, manquant de confiance en lui, sentiment qui a peut être été majoré par le fait qu’il a été élevé sans que sa mère fasse cas de lui, avec cette préférence très marquée pour sa sœur..

Alors comment vont-ils se rencontrer, mon grand père Achille qui vit en région parisienne et ma grand-mère Fernande qui est en Suisse ??

Eh bien comme ceci (attention, c’est un petit peu compliqué à suivre, mais le destin a des chemins sinueux parfois !) :

Henri, le demi-frère de Mémère Nini, a épousé une certaine Alice qui n’est autre que la sœur de mon arrière grand-mère (enfin elle n’est pas encore mon arrière grand-mère mais va le devenir !) et donc, lorsque ma grand-mère Fernande, alors jeune fille, vient rendre visite à sa famille de France, elle va avec sa tante Alice voir la belle-sœur de Tante Alice c’est-à-dire mémère Nini (ça va ? Pas trop confus ..?)

C’est donc ainsi que ma grand-mère Fernande et mon grand père Achille font connaissance .. Mon grand-père fait sa cour pendant plusieurs années, très respectueux (en plus, ma grand-mère était très prude) (heu, oui, je sais, je ne tiens pas d’elle ;-)) ..

Enfin toujours est-il que ces deux là se marient le 11 octobre 1930. Mamy a 29 ans et Achille 25. Ils s’aiment très profondément.

Ils ont rapidement deux petites filles, ma Marraine, puis ma Maman.

Ils achètent une petite maison en région parisienne, ma grand-mère qui travaillait depuis l’âge de 16 ans avait une belle dote.

Achille travaille aux Chemins de Fer.

C’est en 1935 que survient l‘accident (Mamy Fernande est enceinte de sa troisième fille) : Achille reçoit un coup de poutre sur la tête. Il ne s’en ressent pas immédiatement, mais finit par être hospitalisé à l'hôpital Thonon à Paris où il meurt subitement le 9 septembre 1935 à l’âge de 30 ans. Ma Marraine a 3 ans, ma maman 22 mois, et ma plus jeune tante 7 mois.

La mère de Mamy Fernande vient de Suisse pour soutenir sa fille, elle va d’abord aux Chemins de Fer pour voir quelle aide on peut leur apporter. On lui répond que les trois filles peuvent être placées à l’orphelinat...

Alors mon arrière-grand-mère, qui avait un caractère très trempé, répond qu'il n'en est pas question et finit par obtenir pour sa fille (qui n'avait donc plus aucune ressource pour vivre) un poste de garde-barrière.

Puis elle repart en Suisse avec Maman sous le bras..

J’avais une dizaine d’années lorsque j’ai commencé à questionner ma grand-mère Fernande sur son enfance, sa vie, son amour, et régulièrement, Mamy pleurait..

Jusqu’à la fin de ses jours, elle a pleuré son aimé..

Son immense chagrin l‘occupait toute entière, occultant tout, même la place que ses filles auraient dû avoir dans sa vie ..

Bon, maintenant je vous emmène en Suisse, à Murist où nous faisons la connaissance d’un beau jeune homme blond aux yeux bleus. Il s’appelle Joseph, et nous sommes en 1897.

Joseph est né à Aumont en 1877, le 10 mai, (c’est-à-dire le même jour que le mari de chacune de mes tantes - sans compter que mon père était du mois de mai aussi : autres petits clins d’œil !)

Le père de Joseph était d’Aumont aussi, y né le 5 juin 1845. Il avait une sœur prénommée Rose et un frère prénommé Joseph, c’est donc le prénom de ce frère qu’il a donné à son fils.

Mais c’est pas avec son père que Joseph en a à découdre mais avec sa mère, Joséphine (on l’appelait la Finette) : un caractère terrible !

Elle n’hésite pas, par exemple, à briser le cœur de sa propre fille (Bertha) en l’empêchant d’épouser un homme dont elle la savait fort éprise (et un petit peu enceinte) parce qu’elle ne le trouve pas assez bien pour elle …

Finalement Bertha a vécu avec un autre homme (on ne s’opposait pas à la Finette !) qui lui a fait une ribambelle d’enfants .. sur le dos desquels le père passait ses nerfs à coups de bâton..

Mais revenons à mon arrière-grand-père Joseph.

Sa mère et lui ont le même type de caractère très fort, ça fait des étincelles ! et un jour, la coupe déborde. Suite à une brouille violente (après on va se demander pourquoi je suis très légèrement emportée), Joseph s’expatrie. Et pas la porte à côté : il part pour la France !!

Le voilà à Paris…seul, seul, ô si seul .. Heureusement, un concours de circonstances heureux lui permet de trouver rapidement du travail comme jardinier chez la Comtesse de Montebello, au château d’Auvers (château qui existe toujours, mais qui s’appelle Château de Stors maintenant)

C’est comme ça que le destin malicieux a rapproché mon arrière grand-père, qui était Suisse de mon arrière grand-mère, qui habitait près de Paris .. D’autant plus malicieux qu’ils se sont rencontrés à un feu de la saint Jean, autrement dit le 24 juin 1900 (jour anniversaire de la Finette ! Si ça, c’est pas un beau pied de nez du destin !) ...

Marraine_Taty_Maman

ma mère (à droite) et ses deux soeurs

17 janvier 2010

zazen super zen

meditante_assise

" Je vois bien que cultiver une dose de détachement intelligent dans sa vie peut s’avérer un instrument utile de pacification. J’en suis venue à songer à tout ce temps que j’ai passé, dans ma vie, à m’ébattre dans tous les sens, comme un gros poisson hors de l’eau, soit pour me détourner d’une détresse importune, soit pour me jeter avec voracité sur un surcroît de plaisir. Et je me suis demandé si ça pourrait m’aider d’apprendre - si tant est que j‘en sois capable - à rester immobile, et à endurer davantage, sans constamment me laisser traîner le long de la route accidentée des circonstances.

Ayant trouvé un banc un peu à l’écart, j’ai décidé de m’y asseoir pour méditer une heure. Ni mouvement ni agitation, pas même un mantra. Malheureusement, j’avais oublié ce qui "sort" au crépuscule, en Inde : les moustiques. Je n’étais pas plus tôt installée sur ce banc, dans ce beau crépuscule, que je les ai entendus rappliquer avant de les sentir, dans un assaut groupé, me piquer férocement. Je me suis dit : c’est la mauvaise heure pour pratiquer la méditation vipassana.

Cela dit - quelle est la bonne heure du jour, ou de la vie, pour rester assise sans bouger et détachée de tout ? "

Liz Gilbert, "Mange, prie, aime"

(franchement je vous cite ça comme ça.. c’est un pur hasard si on dirait tout à fait moi quand je zazen !)

10 août 2010

tout finit par disparaître

moustique

Un peu à l’écart dans l’un des jardins de l’ashram, j’ai décidé de m’asseoir pour méditer une heure. Malheureusement, j’avais oublié ce qui sort au crépuscule, en Inde : les moustiques. Je n’étais pas plus tôt installée, dans ce beau crépuscule, que je les ai entendus rappliquer, avant de les sentir frôler mon visage, se poser - dans un assaut groupé - sur ma tête, mes chevilles, mes bras, et me piquer férocement. Aussi ai-je pris une décision - et si, au lieu d’écraser les moustiques et de ronchonner, je restais assise et supportais l’inconfort ? C’est donc ce que j’ai fait. Immobile, je me suis observée devenir la proie des moustiques. Au début, les démangeaisons me rendaient folle, mais finalement, cela s’est transformé en une sensation diffuse de brûlure et je me suis laissée porter par cette chaleur jusqu’à atteindre une douce euphorie. J’ai accepté d’isoler la douleur de ses associations spécifiques pour la laisser devenir une sensation pure - ni bonne ni mauvaise.

Quand tout a été terminé, j’ai regardé l’étendue des dégâts. J’ai dénombré une vingtaine de piqûres de moustiques. Mais en l’espace d’une demi-heure, les cloques s’étaient résorbées. Elles avaient disparu.

Finalement, tout finit par disparaître.

E. Gilbert, "Mange, prie, aime."

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