La vraie vie
Ma p’tite bedoume. Ça m’est revenue d’un seul coup : ma Marraine m’appelait "ma p’tite bedoume" . Surprenant que dans ce blog élevé à la gloire de toutes les nounounes de Frince et de Québec ce terme n’avait encore jamais été mentionné (une bedoume, c’est une nounoune à la mode suisse).
À ma décharge, ayant été nourrie au lait chti-franco-suisse, je n’ai réalisé que j’utilisais des mots "pas français" que lorsqu’on a commencé à me dire des trucs comme : "rapercher ? routrouiller ??? bateuiller ?? kézako ? "
Ben la p’tite bedoume, elle commence à s’ennuyer de vous. Ben voui.
Oh bien sûr, on entend souvent : internet addiction, internet poison. Internet c’est de l’illusion, du vent, c’est pas la réalité. La vraie vie est ailleurs.
Taratata.
La vraie vie n’est pas ailleurs. En tout cas pas pour moi : c’est peut-être paradoxal, mais ma vraie vie, c’est ici qu’elle commence.
En fait, il y a cinq ans, quand ma sœur a commencé à m’en parler (puisque c’est elle qui m’a entraînée dans cette débauche, comme elle a toujours fait toute sa vie)(vous le savez, moi je suis super chaste et pure, mais mon drame c‘est d‘être trop influençable) - donc, quand ma sœur a commencé à me harceler pour que je fasse un blog, j‘étais en train de m’étioler dans une vie super cadrée, super rigide... une vie dont par exemple, la danse était exclue !!! Ô Papa, toi qui aimais tant danser, toi qui me portais dans ton univers aérien, léger, en sifflant de tout ton cœur, comme tu sifflais bien Papa au rythme de n’importe quelle musique ! Quand on aime danser on danse sur tout. Mon père était comme ça. Bah moi aussi. C’est pour ça que tout le monde se moquait quand je dansais sur du rap dans ma cuisine, ben tant pis !
Mais bon, le problème c’est que je m‘enfermais pas seulement pour danser ..
Et puis il y a eu l’écriture. Mon Dieu, l’écriture. On peut dire que ça, je vous le dois vraiment.
En fait, sur mes premiers blogs, je faisais de petits pas timides.. (et trébuchants. Vu comment j’étais pas douée pour les manips).
Je me demandais : hm ? Qu’écrire ? Que ne pas écrire ?..
Je ne savais pas encore qu’un blog ne dépend pas seulement de son auteur, qu‘il finit par avoir sa vie propre.. Pour peu qu’on lui permette de vivre, évidemment.
Or, pour lui permettre de vivre, ça vous l’avez fait vivre ! C’est vous qui m’avez encouragée, donné confiance en moi, et grâce à vous mon écriture a gonflé, toute fièrote !!! parfaitement : j'ai une écriture gonflante !
Oui donc, internet m’a permis de rencontrer des gens formidables : vous ! Certains d’entre vous m’avez fait l’immense privilège de venir jusqu’à Paris pour me voir (et vous avez bien fait, car je mérite le détour ;-))), et je vous en remercie encore, car c’est rien que du plaisir et du bonheur ces moments partagés avec vous, et surtout des moments de rigolade, et j‘espère bien qu‘il y en aura d‘autres !
Bon, je vais arrêter là ma séquence émotion, parce que ça va cinq minutes !
..pis comme dirait l'autre,
pour aller de l’avant,
faut savoir s’arrêter !