Solide
Bien sûr il y a eu les coups. Mais ce n’est pas ça qui reste. Non, ce qui reste, c’est la peur. Une peur qui ne vous quitte jamais, une peur conjuguée à celle de la grammaire tranchante qui vous fait croire que vous n’êtes pas quelqu’un de bien, que vous ne faites jamais ce qu’il faut, que vous ne dites jamais les bonnes choses. La peur entérine n’importe quoi parce qu’elle fait perdre toute contenance, vide de toute substance. Elle ne dit pas : "Tu es en souffrance", elle dit "Tu l’as bien cherché".
Alors commence la ronde infernale des doutes et des questions. Et si cette image qu’on me renvoie était la réalité ?
Non, ce n’est pas la réalité. C’est l’image que tu t’es forgée de toi par ricochet et que tu as conforté par loyauté.
Comment s’en sortir ?
Le nombre de fois que je me suis posé cette question est hallucinante.
La peur. La peur, tout le temps. Comment font les autres, celles qui sont fortes, qui toisent l’Homme, comment font-elles pour faire taire leur peur ? où vont-elles puiser une énergie qui semble inépuisable ?
Je ne sais pas. Je ne sais pas, je ne suis pas elles.
Tout ce que je sais, c’est que maintenant j’y arrive. Sans brio ni éclat. Petits pas à petits pas.
Finalement, ça doit être vrai ce qu'on dit : je suis solide. Drôlement solide !
"D'Ambre, une simple lettre modifiée devient Arbre".
N'est-ce pas Éléna ??