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le blog de Ambreneige
le.regard.des.autres
24 janvier 2012

La clé

papillon_01


Il y a des jours où j’aimerais que ma vie soit un cahier. Elle serait écrite noir sur blanc et mes erreurs me sauteraient tout de suite aux yeux. J’arracherais les pages ratées et je recommencerais tout au propre avant qu’il ne reste presque plus de pages.

Seulement voilà, ma vie n’est pas un cahier, même si ..  "les écrits restent" !

Je ne suis pas très zen ce matin, je vous l’accorde. J’ai tellement envie de légèreté, de simplicité ! je jette un regard en arrière et je réalise que j’ai eu une vie d’une complication sans nom. Banale, certes, mais compliquée.

Certains diront qu’on a toujours le choix. C’est d’ailleurs ce qu’on m’a seriné toute ma vie.

Quand on naît dans une famille comme la mienne où l’on doit subir et résoudre de nombreux conflits liés à la violence, déjà, ce n’est pas simple.

Quand ensuite on se rebelle contre son père alors qu’on est encore étudiante, que ledit père qui n’a jamais toléré aucune rébellion vous met à la porte, on a effectivement le choix : la rue, ou vivre chez les parents d’un jeune homme (17 ans !) qu’on n’aurait certainement pas épousé autrement. Mais on est un petit Cancer ascendant Câlin, et on préfère la chaleur d’une famille, d’une mère surtout, de substitution. C’est très vilain ça Ambre. Tu aurais dû rester dans la rue, ou plutôt, retourner chez ton père, puisque c’est ce qu’il espérait : et encore plus docile qu’avant, s’il te plaît.

Quand finalement on prend son courage à deux mains pour arracher la page d’un coup sec, malgré la peur, la précarité, on ne se rend même pas compte à quel point on est vulnérable encore, et si peu lucide. On est jeune, on est pressée. On se croit libre !

Si bien que le jour où, presque par hasard, on trouve une clé, on se demande : à quoi ça sert ?

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14 novembre 2011

caca prout

perenoel139

Vous rappelez-vous vos Noël d’enfant ? chez nous, le mystère restait entier jusqu’à la dernière seconde. Oh bien sûr, on le "préparait", on en parlait, il fallait être particulièrement sages sinon il est évident que le Père Noël ne passerait pas. On confectionnait des décorations. Je me rappelle avoir fait et peint de petites étoiles, ça doit être un des rares trucs manuels que j’ai réussis, sans doute parce qu’il s’agissait de les dessiner d’abord ;-)

La veille du jour J, c’était un réveillon de tous les diables, on le faisait souvent chez ma marraine où il y avait un garage attenant à la maison qui permettait de recevoir plus de monde, mais il est arrivé aussi qu’on le fasse chez mes parents, qui étroitesse du logement ou pas n’auraient pour rien au monde prétexté le manque de place pour ne pas réveillonner avec toute la famille. Comme je l’ai déjà dit, mes parents avaient le goût de la fête, qui entre nous soit dit, génère le goût de la vie.

D’ailleurs, enfant, à un âge où on n’arrive pas à bien formuler ce qu’on ressent avec des mots, j’éprouvais des émotions pour le moins paradoxales : un sentiment d’angoisse extrêmement invalidant, du fait de la violence de mon père à notre endroit (à ma sœur et moi), et en même temps un sentiment de bonheur, de "chaleur", à cause de ces réunions familiales régulières où l’amour et la joie dégoûlinaient.

Or donc, nous réveillonnions, et croyez-moi, ce n’était pas un vain mot ! la famille de mon père, qui "n’avait pas l’esprit de famille", comme on dit, a été vite mise au pas, vu que ma marraine les invitait (pourtant ils n’étaient pas de "sa" famille). Ce qui fait que ça a réveillé en eux des joies simples qu’ils croyaient avoir oubliées pour toujours, comme celle de danser.

Bon, comme d’hab, je vous ai fait une introduction qui part dans tous les sens. Je voulais juste dire que donc, chaque matin du 25 décembre, on découvrait au pied du sapin de Noël un décor de conte de fée, un étalage de cadeaux qui occupait la moitié de la salle à manger – bon, OK, elle était petite, mais quand même ! on recevait des choses qu’on avait attendues et espérées toute l’année, voire plusieurs années de suite – mon premier électrophone, le livret de Roméo et Juliette de Shakespeare (ben quoi, j’ai toujours été fleur bleue !), le 45 tours de Peter Holm ("Monia"). Je me rappelle aussi de nos poupées Bella, pour lesquelles Maman, le Noël suivant, avait tricoté elle-même toute une garde-robe. Enfin quand je dis Maman, je parle du Père Noël, bien sûr !!!

Noël était vraiment LA fête de l’année, la plus belle. Du reste, pour Pâques je me rappelle aussi des œufs durs qu’on peignait mais par contre pas du tout de nos anniversaires. Nos parents les fêtaient-ils, en tout cas quand on était petits ?

Mais bon. Tout ça c’était avant.

Aujourd’hui, nous sommes en novembre 2011. Vous pénétrez dans un grand magasin dans le but innocent de faire trois-quatre emplettes, que déjà le mois dernier, vous avez eu bien du mal à localiser au milieu des citrouilles et autres masques d’horreur d’Halloween. Or donc, vous entrez sans vous méfier. Et là, que découvrent vos yeux ébahis ? (on n’est même pas encore en décembre, je vous rappelle) : une orgie de peluches géantes, une avalanche de jouets, un Himalaya de petites voitures qu’immédiatement, chacun de vos trois petits-fils fourrent dans leurs poches dans le but bien précis de repartir avec. Vous négociez qu’ils les reposent, moyennant un passage rapide aux rayons jouets. Là, vous découvrez que vous n’êtes pas les seules à vous être faits avoir (ouf !). D’autres enfants, bloc-notes en main, sont en train de lister tout ce qu’ils veulent pour Noël, avec les prix. Leurs parents les suivent avec sur le visage un air blasé de martyres.

PB123903rSoudain, le plus jeune de vos petits-fils tombe en arrêt devant une "Cars" deux fois plus grande que lui. Le souffle lui manque devant tant de beauté. Il entreprend de la déloger de son étagère, mais vu la taille du carton géant, il y a lutte acharnée. Enfin, la voiture convoitée est entre ses bras ; enfin, façon de parler : elle le dépasse d’une taille. C’est pas ça qui l’arrête : puisqu’il ne peut pas porter le carton, il se met à le pousser en clamant "caca prout" (ses frères lui ont assuré que lorsqu’on veut quelque chose, ça se dit "caca prout"). Votre fille cadette se penche vers son petit dernier, et avec une patience admirable, lui explique que nous sommes venus acheter à manger, que pour ce qui concerne les jouets elle comprend combien cela est frustrant, elle compatit, mais que néanmoins ça ne la concerne pas, c’est au Père Noël qu’il faut s’adresser et qu’on ne peut pas le joindre avant un bon mois. Le petit semble se calmer. Mais dès que sa mère a le dos tourné, il se saisit d’une Cars moins volumineuse et la colle dans sa poussette, s’asseyant dessus pour la dissimuler. Las ! comme il fallait s’y attendre, ça sonne au passage en caisse. Alors là, je ne sais pas si je vais réussir à décrire correctement ce qui s’ensuit, tant l’événement fend le cœur. Je vais quand même essayer. La caissière se saisit de l’objet du délit ; l’enfant mû par une souffrance sans nom, jaillit de sa poussette comme un ressort et disparaît en courant, immédiatement suivi de ma fille et moi-même, complètement affolées. Rapidement, nous localisons le petit garçon agenouillé devant sa Cars et hurlant à la mort Cacaaaaaaaacaa prout Caaaaars ! pendant que ses grands frères, qui manquent cruellement de compassion, se bidonnent comme des fous. Le spectacle est d’autant plus insolite saisissant que ce petit garçon de 4 ans, agenouillé, a une superbe tonsure sur le dessus de la tête, façon "Chaussée aux Moines" depuis que ses frères lui ont joyeusement coupé les cheveux sous le prétexte que c’est lui le chouchou.

Eh oui mes chers amis, voici la triste réalité : la plus belle fête de l'année est devenue un moyen sûr de martyriser à l'infini de pauvres enfants qui ne nous ont rien fait..

31 octobre 2011

tout finit toujours par s'arranger

Tous et toutes, nous connaissons parfois des périodes de tourmente, des moments où on a l’impression que la vie s’écroule, qu’il n’y a plus d’issue, et qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire des morceaux de notre vie brisée ? Le tsunami est de plus ou moins grande intensité, suivant la façon dont il ébranle le cocon qu’on a mis tant de soin à confectionner. Ça dépend de notre résistance aussi, et de la manière dont on a appris à nager .. et puis enfin, il y a les autres. Nos autres.

Assez curieusement, dans mes périodes de détresse, c’est mon père qui était là. Mon père : celui-là même qui a bouzillé ma vie en ne sachant pas m’aimer ou en m’aimant si mal. Oh bien sûr, il ne me tenait pas la main ni ne me prenais dans ses bras, c’était pas franchement le genre. Il était juste là, présent, rassurant, souriant. Oui, parce qu’avec tout ce que j’ai écrit à son sujet, vous l’imaginez peut-être comme une espèce d’ogre.

Bah pas du tout. Mon père souriait beaucoup, il était ce qu’on appelle chez nous un "bon vivant", et croyez-moi qu’il n’a pas mis long feu à adopter les usages de ma famille maternelle (suisse), usages particulièrement contraignants puisqu’ils consistaient à faire la fête en famille toutes les fins de semaine : on se réunissait, on dansait, on chantait et on riait.

Ceci dit, mon père était une personne sur qui l’on pouvait compter. C’était un homme fiable, et Dieu sait si j’en ai manqué tout au long de ma vie ! et c’est là tout le paradoxe : il m’a toujours inspiré une telle peur, pour ne pas dire terreur, que j’ai fui systématiquement tout ce qui pouvait me rappeler le genre d’homme qu’il était : quelqu’un sur lequel on pouvait s’appuyer, mais aussi qu’il ne fallait surtout pas contrarier ;-)

Bref. Comme d’hab, je me suis éloignée de mon sujet. Après on va s’étonner que j’avais toujours des notes nulles en rédac !

Oui alors donc, c’était un jour comme ça, ma vie s’était positivement effondrée. J’avais appelé mon père au secours, de toutes façons ya que lui qui venait. Sans se départir de ce curieux sourire qu’il arborait systématiquement sur la fin de sa vie (la soixantaine), un sourire qui faisait comme une petite lumière, mon père, disais-je, a prononcé ces mots : "Ne t’inquiète pas. Tu vas voir, tout finit toujours par s’arranger".

Je ne le savais pas encore, mais avec cette petite phrase, c'est un merveilleux cadeau qu’il m’a fait ce jour-là, même si, et c'est le moins qu’on puisse dire, je ne l’ai pas, mais alors pas cru du tout !!

Pourtant, ça fait plus de dix ans et j’ai eu l’occasion de le vérifier maintes fois : croyez-moi, il avait raison : Tout finit toujours par s’arranger..

 

Pa Man 17 nov90

14 août 2011

dance in the kitchen

danse fenetre

 

Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours aimé danser. C’est sans doute grâce à mon père. Le dimanche, sur son pick-up il passait des 33t de Brel, d'Aznavour, de Piaf, avec tous leurs tremolos dans la voix, il mettait le volume très fort et déjà à ce moment, haute comme trois pommes, j’avais la peau parcourue de frissons. Mon père ne chantait pas, il sifflait, il sifflait très très juste d’ailleurs. Et puis surtout il aimait danser et le faisait merveilleusement bien. C’est lui qui m’a appris toutes les « danses de vieux » (dixit mon fils) et notamment la valse. Oh lala ! La valse ! Se sentir portée, transportée en toute légitimité dans les bras d’un homme !!! D’aucuns vont dire que je me traîne un vieux complexe d’Œdipe. Tant pis. La valse, c‘est beau.

On était une grande famille et on se réunissait tous les samedis. On mangeait, on riait toute la nuit, on buvait, enfin surtout les autres, moi je ne bois pas, enfin si à un moment je buvais un peu. Mais j’ai vite compris qu’il serait déraisonnable d’aggraver l’état dans lequel je suis sans même avoir bu.

Et donc, on dansait toujours beaucoup.

J’ai appris le tango avec mon cousin germain, celui que je voulais épouser. Pour finir on s’ est pas mariés, enfin si, mais pas ensemble.

Le tango, c’est bien. On se touche les mains, on se touche les joues, on se cramponne l’un à l’autre, d’ailleurs avez-vous remarqué que de nos jours les gens ne se touchent plus ? Pour une personne aussi tactile que moi, c’est triste. J’aime toucher l’autre. Il m’arrive souvent, tout en discutant avec quelqu’un, de lui toucher le bras, la main. Et quand je fais la bise, j’embrasse vraiment (je prends dans les bras). Oh ! Ne vous méprenez pas ! Il n’y a là aucune connotation sexuelle, d’ailleurs je touche autant les hommes que les femmes. Et puis j’ai appris avec le temps à reconnaître ceux que je peux toucher tout mon saoûl, sans ambiguïté, et puis les touche-moi-pas.

Quant aux hommes, pas d’équivoque possible : vous savez bien qu’un homme qu’on touche en discutant au troquet du coin, c’est pas un homme qu’on a envie de toucher.

Celui-là, il nous laisse tétanisée, asphyxiée, retour à la case gaga. On le toucherait qu’on ne pourrait plus se décoller. La seule option pour se lâcher serait de se trouver seuls tous les deux dans un petit coin loin des regards, mais qu’est-ce que je raconte encore.

Bon, revenons à notre danse.

J’ai eu ma période discothèque (maintenant je n’y vais plus, je suis une mémé calme et posée) (posée n‘importe où mais bon) (je me contente de danser avec mes assiettes, en sautant comme une déchaînée avec le rap à fond la caisse).

Pour en revenir à la discothèque, c’est quelque chose de GÉANT. Comme les concerts. Quoique, les concerts, depuis que le festival en plein air sur l’île de Wight est dépassé, c’est plus ce que c’était pour danser, faire l’amour et toutes ces sortes de choses. Mais je m’égare encore.

Aller en boîte, disais-je, c’est hallucinant. La musique me pénètre de haut en bas, elle se répand dans tous les petits creux de mon corps, et si je ferme les yeux, c’est encore meilleur. Je dois être une des rares personnes qui ne va en boîte que pour danser. Je ne bois pas (voir plus haut), je ne parle pas (faut crier, c’est relou), je ne drague pas (ou alors sans faire exprès) (quand ya des slows par exemple) ( or, yen n’a plus beaucoup). Non, moi, je bouge mon corps dans la musique, ça m’excite et ça me détend tout à la fois, ça me réconcilie avec la vie, celle qui est laide, celle qui fait mal, ça me donne envie de hurler, comme Lavilliers lorsqu’il dit que la musique est un cri qui vient de l’intérieur,

Je danse et je ne suis plus une petite chose perdue, je danse et enfin, enfin, enfin, je me rassemble, je danse écrasée dans trois millimètres carrés entre deux cent personnes, mais je danse

et j’oublie le regard des autres, je me libère enfin ..

D’ailleurs ça me fait penser à une scène merveilleuse du film « Les enfants du silence », lorsque cette jeune femme sourde et muette se met à danser, son mouvement est langoureux, sensuel, bien sûr elle n’entend pas, mais elle ressent, elle ressent sur le sol et autour d’elle les vibrations émises par la musique,

"existe-t-il un monde où nous puissions vivre heureux, un monde entre le monde du silence et celui du bruit ?"

.. celui de la musique peut-être ..?

C’est fou quand même. Je me rends compte qu’en vieillissant, insidieusement, j’ai enfermé et retenu tout ce qui est ma raison d’être : les gestes, les mots, les éclats du cœur, les crises de larmes, les bouche-touche-cherche, les enroulades de l’autre ..

Ambre Neige, 18 janvier 2007

10 juillet 2011

tu verras

Copines_2005_1

 

Comme tout le monde j'ai eu des moments vraiment pas marrants dans ma vie. Dans ces moments-là, mon père me disait : "Tu verras, les choses finissent toujours par s'arranger". J'en croyais pas un mot, et pourtant .. la vie m'a montré maintes fois que, d'une manière ou d'une autre, les choses finissent effectivement toujours par s'arranger. En tout cas je l'ai constaté pour moi : ceux qui m'ont fait du mal, le mal leur est revenu en pleine tronche sans que je leur fasse rien, quand je désespérais de tout, par exemple mon fils déscolarisé depuis quasi cinq ans qui n'avait plus envie de rien et qui vient de s'inscrire à une formation pour passer un Bacc pro en trois ans, ben voilà, juste pour dire qu'on ne sait jamais rien des choses et que même quand on se croit au fond du trou, eh bien faut jamais désespérer, la preuve ! les miracles existent (l'autre avantage quand on est au fond du trou c'est que la seule chose qu'on puisse faire c'est de remonter!) tout ça pour vous dire qu'aujourd'hui c'est mon anniversaire, et que ce que j'aimerais pour mon anniv, (j'ai le droit de dire ce que je veux puisque c'est MON anniv !), eh bien c'est "que les choses finissent par s'arranger" pour mes amies Clo, Isa, Sylvie, je le voudrais vraiment vraiment et je croise les doigts pour ça !! Gros bisous les filles  !

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18 mars 2011

fais comme si

cimetiere_de_Prague

Fais comme si, mon amour,

Fais comme si on s’aimait,

Fais qu’un jour, rien qu’un jour,

L’amour, c’était vrai ..

J’ai été bercée par les chansons de Piaf, que mes parents écoutaient presque autant que Brassens, Aznavour et Brel.

C’est curieux, les paroles de cette chanson me viennent régulièrement ..

Fais comme si …

Est-ce parce que les histoires d’amour dans ma famille n’ont toujours été que des mirages ? qu’il fallait quand même donner le change, ne pas dire, sauver les apparences, faire comme si .. ? Bon, c’est sûr aussi que l‘époque ne se prêtait guère aux états d‘âme ...

Je vais vous raconter une histoire.

C’était il y a très longtemps, bien avant que les Romains n’occupent la région.

À cette époque, notre Gaule, après avoir subi l’invasion des Celtes, était occupée au Nord par les Gaulois belges. Une chronique ancienne raconte qu’entre le IVe et le IIe siècle avant JC, les Ménapiens chassés du bord du Rhin se réfugièrent dans les plaines du nord de la Gaule. Les Attrébates s’opposèrent à leur installation, et une grande bataille eut lieu en place où bien après, naquit le village où toute ma lignée paternelle vit le jour. C’est ainsi que cet endroit prit le nom de : Illies (le malheur).

Puis au Ve siècle, les plaines de l’Artois furent envahies par les Francs. Les Romains, qui avaient investi la Gaule comme vous savez, mènent alors dans la région une expédition punitive. Or un jour, après avoir franchi un carrefour, traversé la rivière de la Deûle au lieu dit Vicus Helena, et s'être enfoncés sur une route au travers des marais, Aétius et ses Romains surprennent une bande de Francs occupés à célébrer un mariage sur la rive et les mettent en totale déroute. En mémoire de ce couple de barbares qui connut le malheur le jour de ses noces, le lieu a pris le nom de Marq-illies = marqué par le malheur.

C'est ce nom que je porte, le nom de mes pères depuis le XIIe siècle.

C'est drôle, je me faisais la réflexion récemment que je serai la dernière à le porter !

Fini le malheur !

heureuz

Bonjour, la vie !!!!!!!!

21 février 2011

La vraie vie

P2030050

Ma p’tite bedoume. Ça m’est revenue d’un seul coup : ma Marraine m’appelait "ma p’tite bedoume" . Surprenant que dans ce blog élevé à la gloire de toutes les nounounes de Frince et de Québec ce terme n’avait encore jamais été mentionné (une bedoume, c’est une nounoune à la mode suisse).

À ma décharge, ayant été nourrie au lait chti-franco-suisse, je n’ai réalisé que j’utilisais des mots "pas français" que lorsqu’on a commencé à me dire des trucs comme : "rapercher ? routrouiller ??? bateuiller ?? kézako ? "

Ben la p’tite bedoume, elle commence à s’ennuyer de vous. Ben voui.

Oh bien sûr, on entend souvent : internet addiction, internet poison. Internet c’est de l’illusion, du vent, c’est pas la réalité. La vraie vie est ailleurs.

Taratata.

La vraie vie n’est pas ailleurs. En tout cas pas pour moi : c’est peut-être paradoxal, mais ma vraie vie, c’est ici qu’elle commence.

En fait, il y a cinq ans, quand ma sœur a commencé à m’en parler (puisque c’est elle qui m’a entraînée dans cette débauche, comme elle a toujours fait toute sa vie)(vous le savez, moi je suis super chaste et pure, mais mon drame c‘est d‘être trop influençable) - donc, quand ma sœur a commencé à me harceler pour que je fasse un blog, j‘étais en train de m’étioler dans une vie super cadrée, super rigide... une vie dont par exemple, la danse était exclue !!! Ô Papa, toi qui aimais tant danser, toi qui me portais dans ton univers aérien, léger, en sifflant de tout ton cœur, comme tu sifflais bien Papa au rythme de n’importe quelle musique ! Quand on aime danser on danse sur tout. Mon père était comme ça. Bah moi aussi. C’est pour ça que tout le monde se moquait quand je dansais sur du rap dans ma cuisine, ben tant pis !

Mais bon, le problème c’est que je m‘enfermais pas seulement pour danser ..

Et puis il y a eu l’écriture. Mon Dieu, l’écriture. On peut dire que ça, je vous le dois vraiment.

En fait, sur mes premiers blogs, je faisais de petits pas timides.. (et trébuchants. Vu comment j’étais pas douée pour les manips).

Je me demandais : hm ? Qu’écrire ? Que ne pas écrire ?..

Je ne savais pas encore qu’un blog ne dépend pas seulement de son auteur, qu‘il finit par avoir sa vie propre.. Pour peu qu’on lui permette de vivre, évidemment.

Or, pour lui permettre de vivre, ça vous l’avez fait vivre ! C’est vous qui m’avez encouragée, donné confiance en moi, et grâce à vous mon écriture a gonflé, toute fièrote !!! parfaitement : j'ai une écriture gonflante !

Oui donc, internet m’a permis de rencontrer des gens formidables : vous ! Certains d’entre vous m’avez fait l’immense privilège de venir jusqu’à Paris pour me voir (et vous avez bien fait, car je mérite le détour ;-))), et je vous en remercie encore, car c’est rien que du plaisir et du bonheur ces moments partagés avec vous, et surtout des moments de rigolade, et j‘espère bien qu‘il y en aura d‘autres !

Bon, je vais arrêter là ma séquence émotion, parce que ça va cinq minutes !

..pis comme dirait l'autre,

pour aller de l’avant,

faut savoir s’arrêter !

4 septembre 2010

les Sables

Pourquoi les Sables d'Olonne ?

remblai

D'abord parce que, comme je vous l'ai raconté ici,

j'y ai été conçue.

puits_enfer

Ensuite parce que c'est le premier endroit

aout_56_les_Sables

où je suis partie en vacances..

aout_56_Nad_Sables

.. et où j'ai découvert ..

photo_stella_les_Sables

.. la mer !

aout_56_Nad_Man_Sables_rec

.

aout_56_Sables_Pa_Nad

.

aout_56_Nad_Pa_Martine_les_Sabl

(à côté de mon père, sa cousine Martine)

En fait,

mon père y passait l'été avec sa tante..

Papa_14_ans_Sables_d_Olonne_sept_48

.. lorsqu'il était jeune.

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Papa (15 ans) avec son cousin Jean-Pierre

Papa_J_Pierre_aout_50_les_Sables

Papa (16 ans), toujours avec Jean-Pierre

Papa_les_Sables

17 ans ..

Papa_les_Sabl_aout_52

18 ans

L'endroit assurément lui plaisait beaucoup, parce que lorsqu'il a rencontré Maman qui adorait camper (dans le Sud de la France), il s'est empressé de l'y emmener.

aout_56_les_Sabl_Man_Pa

Et c'est donc là que les atteignants ..

aout_56_les_Sabl_Maman

s'atteignirent

aout_56_les_Sabl_Papa_Nad

et ce ne fut pas pour me déplaire

aout_56_Sables_Man_Nad

de voir enfin de mes yeux vus

puit_d_enfercath_blogspot

l'endroit où je leur vins au monde.

30 août 2010

ma belle sentinelle

C’était au cours de mon escapade briochine. Les deux plus jeunes de mes petits-fils avaient eu leur petit cadeau-souvenir, sauf l’aîné. Nous étions donc retournés à la librairie, où mon troisième petit-fils avait jeté son dévolu sur un petit livre, à défaut de quelque chose de typiquement breton (entre parenthèses ya pas grand-chose de typiquement breton à St Brieuc !).

C’est donc là que j’ai pris ce livre, comme ça.

tu_m_appell_en_arrivantJ’aime bien être choisie par un livre de cette manière. C‘est souvent une agréable découverte - si on omet les passages où l‘auteur s‘exprime de manière un peu crue (en tout cas à mon goût).

J’aimerais partager avec vous un des extraits que j’ai surlignés. Patrick Sébastien y expose une théorie qui m’a intéressée, une théorie qui peut-être, explique la force qui, curieusement, émanait de moi au moment où mon père a été emporté par un cancer : alors que Maman se reposait totalement sur moi, que ma sœur était effondrée, une force et une énergie absolument phénoménales côtoyaient mon chagrin et mon désarroi pourtant immenses (mon père était le pilier de la famille, et lui malade, le monde s‘écroulait).

Voici l’extrait en question :

" Le teint de Maman se grise et elle continue à rétrécir. Perdue dans le lit trop grand, elle est là sans y être. Donc, rien de réconfortant. Et pourtant, un état d’âme nouveau s’est installé en moi. Une robustesse, une volonté surprenante. Je me remémore mes découragements tout juste récents comme si c’était ceux d’un autre. N’ayant rien consommé qui puisse me rendre euphorique à ce point, je n’y vois qu’une explication : l’âme de Maman commence à s’enfuir, et de ce fait, vient pan après pan se poser près de moi pour me consolider. (…)

À la mort de mon fils, j’ai senti une force étonnante prendre le pas sur l’abattement. Cette force m’a conduit sur scène le soir même, m’a fait tenir étonnamment droit, pendant tout le chemin du deuil. Je suis persuadé que ce sont les morceaux d’âme de mon fils qui ont étayé ma douleur. Et ces fragments sont venus me soutenir dès que j’ai appris la nouvelle. Comme s’ils avaient été transférés dans l’instant, pour ma sauvegarde. La force que je ressens ce soir est du même ordre, moins abrupte, s’installant réellement mais montant en puissance au fil des heures. Comme si tout ce qui se vide de Maman me remplissait inexorablement.

Ma tristesse sera immense, bien sûr, mais je garderai toujours un sourire en coin. Maman est déjà là, tout près.

Ma belle sentinelle ! "

25 août 2010

back to the past

A défaut de pouvoir aller aux Sables d'Olonne (une crise de nostalgie peut-être ?) (à moins que ce soit simplement une envie) (après tout pourquoi faudrait-il toujours une raison, hmmm ?), je suis retournée dans la ville où j'ai vécu jusqu'à mes 14 ans..

PICT9275

(après, j'étais en internat à l'EN de St Germain-en-Laye).

Ci dessous,

PICT9256

"mon" école maternelle

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(qui n'a pas changé).

Un seul souvenir : je tambourine comme une malade sur la porte derrière laquelle Maman vient de disparaître, je hurle et je pleure toutes les larmes de mon corps, et rien, absolument rien ni personne ne peut me faire arrêter de pleurer ! Maman vient de m'abandonner, jamais je ne la reverrai !!!!

Dans la même rue que cette école,

PICT9142

l'endroit où on a habité, de mes 4 ans - la crise du logement sévissait déjà sérieux, et avant ça mes parents ont dû loger chez les leurs ... :-( - oui, donc, de mes 4 ans jusqu'à mes 14 ans puisqu'en fait, assez curieusement c'est aussi l'année où j'ai été reçue au Concours de l'EN que mes parents ont déménagé (pour un super pavillon avec 4 chambres, alors que l'apparte qu'on occupait n'en avait qu'une, bref c'était le bonheur total).

Bon où j'en étais ? ah oui, la cité :

PICT9137

Bon là, encore une bonne surprise

rien n'a changé.

PICT9136

On habitait au 4e, et à l'étage inférieur la famille de mon ami Jean-Paul (eux aussi ont déménagé la mm année - amusant comme coïncidence)

PICT9138

.

PICT9141

oui donc,

mai_59

.. comme je disais..

PICT9135

.. rien n'a changé.

A quelques mètres de cette cité, la rue dans laquelle habitaient mes grands-parents paternels. Ma grand-mère y tenait une teinturerie, et comme elle ne comptait pas ses heures à la table à repasser, dès toute petite, j'allais acheter le pain, ou chez l'épicier, et dans mon souvenir la rue ressemblait sensiblement à ça :

rue_de_Sannois

.

Papa_11_nov_1944

mon père à 10 ans, dans la rue en question

Or, lorsqu'on y est arrivés (j'étais avec ma fille et les enfants), on a découvert ça :

PICT9104

ze supra choc !

m'enfin bon ! c'est la vie ..

Ensuite, direction l'école primaire. Une grande place avec un Monument aux Morts qui trône au milieu,

Monumt_Morts_carte_papa_1948

avec, en juin, la fête foraine et les flonflons ..

D'un côté de la place, l'École des Garçons,

ecole_J_Ferry_Ermt

et de l'autre, celle des Filles,

celle-là même où ma grand-mère était allée

classe_Mamy

(bonjour le nombre d'élèves !!! vous avez vu ???)

.. oh, Mamy n'est pas allée beaucoup à l'école, certes, c'était plus important qu'elle donne un coup de main à sa mère pour élever la huitaine d'enfants !

cette école, disais-je, que l'on aperçoit

aout_59_Place_J_Ferry_1

derrière nous,

aout_59_pl_J

sur ces photos

J'ai donc cherché, cherché cette fameuse place qui ne pouvait pas avoir disparu tout de même !

Des jeunes filles qui passaient par là me demandent ce que je cherche, je narre, et elles me disent..

c'est là.

PICT9148

Comment ça, c'est là ?

c'est quoi ça ?

22 août 2010

trop n'est jamais assez

picture_couple_orangeacid_5448175b25

Je ne l'ai jamais caché, je suis une amoureuse exclusive (pas vous ?). Or, des ressentis comme la jalousie, la possessivité, c’est plutôt mal perçu. Le vrai amour est désintéressé (ce qui compte c‘est le bonheur de l’autre, même si c'est sans moi). Quand on aime vraiment on ne compte pas (les amants ?). La jalousie c’est pas de l’amour.

Oui mais.

Imaginez une seconde : vous êtes amoureuse (de lui). Il est amoureux (de vous).

Supposons maintenant qu’il flashe sur une autre. Ou bien vous, sur un autre. Ne vous poseriez-vous pas de question sur la réalité de votre amour ??? Imaginons maintenant que votre aimé fasse des gouzis gouzis avec l’autre femme, et que ça ne vous blesse pas; pire, vous en êtes enchantée. Ne remettriez-vous pas alors carrément en cause votre sentiment d'aimer ?

En fait, j'ai l'impression que notre manière d'appréhender l'amour est programmée dès le départ par un certain nombre de critères,

premièrement, l'inconscient collectif (aimer c'est souffrir - le poète ne chante-t-il pas : "il n'y a pas d'amour heureux"..)

deuxièmement, ce que l'on nous transmet dans notre histoire familiale.

Par exemple, Maman :

Luc_sur_Mer_1957

" Lorsque j’étais jeune, j’avais toute une bande de copains. Mais des copains-copains, hein. Je ne couchais pas ! Ton père a été le seul, l’unique".

Ma grand-mère maternelle :

Mamy_et_Achille

(clic clic sur l'image)

qui ayant hélas perdu son époux très vite, n’a aimé que lui jusqu’à la fin de ses jours (et pourtant, elle s’était remariée)..

Ma grand-mère paternelle,

Mamy

tombée à 15 ans folle amoureuse de mon grand-père (Don Juan qui a passé sa vie à culbuter toutes les filles de France et de Navarre)..

Et puis bien sûr, mon ancêtre Julie qui s’est consumée d’amour (au sens propre) pour un homme marié (avec une autre) qui lui a quand même fait trois enfants ..

(j'ai pas de photo de Julie alors je vous mets ma fille, lors du tournage de "Coco Chanel"

Adeline 

Alors voilà, possessive, exclusive, oui,

mais, en amour ...

" Trop n'est jamais assez,

tous les amoureux le savent"  *

* Patrick Sébastien, "Tu m'appelles en arrivant"

2 juillet 2010

Nadège

carte_Nadege

Je m’appelle Nadège. Mon deuxième prénom est celui de ma Marraine, Josette - celle-là même qui depuis la mort de Maman m’a rayée de sa vie, mais ceci est une autre histoire .. ;-) (tout de même, comment voulez-vous qu’on échappe aux croyances toxiques quand tout le monde s’acharne à les faire perdurer ? ;-))

Maman m‘avait dit que j’étais "une enfant de l’amour". J’ai été conçue paraît-il par une épouvantable nuit d’orage, sous une petite tente que mes deux tourtereaux de futurs parents avaient plantée près du Trou du Puits d’Enfer (Sables d‘Olonne) - déjà, pour ceux qui connaissent, vous serez d’accord avec moi que ce n’était pas banal quand on voit comment ce coin est sauvage. En même temps, c’est trop romantique !

puit_d_enfercath_blogspot

photo empruntée ici 

Bref. Si la nuit avait commencé avec de chaleureuses étreintes, elle s’est terminée à tenir les piquets de la tente pour pas qu’elle s’envole. Bilan : que ce soit au début ou à la fin, ils avaient pas fermé l’œil.

Or donc, quelques mois plus tard, Maman s’est rendue compte que j’étais dans les parages. Seulement mon père n’avait que vingt ans mais surtout, beaucoup plus grave pour les siens, il était encore étudiant, et aucun moyen de subvenir aux besoins d’une famille.

Faut dire qu’en plus, le jour où Papa a présenté Maman à ses parents, il leur a appris dans la foulée qu’ils allaient être grand-parents et qu’il allait plaquer le lycée. Ça faisait un peu beaucoup et paraît-il que celle qui allait devenir ma grand-mère a toisé Maman de bas en haut avec dans le regard un mépris sans nom, ce qui avait, comme qui dirait, jeté un froid.

Maman en me racontant ça bougonnait que de toutes façons il était hoooooors de question qu’elle avorte, qu’elle garderait SON bébé et que la grand-mère ne le verrait JAMAIS. Na ! (au final Maman a été avec sa belle-mère la plus délicieuse des brus).

Oui alors donc, ya eu d'abord cette angoisse pour ma mère de ne pas savoir si elle allait être acceptée par la famille de mon père, ce qui laissât encore une fois bien des occasions à Papa de faire valser ses touches de piano à force de taper dessus avec rage pour se défouler (sûr que le yoga lui aurait fait grand bien mais c’était pas encore à la mode).

Par là-dessus, Papa avait dû partir pour l’Algérie. Finalement, le mariage a eu lieu, même s'il s’est fait un peu dans l’urgence on va dire, (pendant une perme) un peu bâclé et sans robe blanche, le 12 février 1955 (pour la petite histoire les parents de mon père se sont mariés aussi un 12 février, ainsi que les parents de mon grand-père et aussi ceux de mon arrière-grand-père ;-))

Est-ce parce que mon père était en Algérie, et ce prénom était-il porteur de sens pour lui ? toujours est-il qu'il voulait m’appeler Aïcha. Enfin, lui, parce que pour ce qui est de Maman, c’était absolument hors de question ! (elle en a d’ailleurs nourri ensuite une aversion pour tous les prénoms se terminant en -a).

Pour ceux qui ont des enfants, vous savez bien comment ça se passe généralement en ce qui concerne le choix des prénoms.. ;-) au final c’est souvent la femme qui décide au moment où son petit sort de son ventre ..

Nad_et_maman_ao_t_1955

C’est en tout cas ce qu'il s’est passé lorsque je suis née, d’autant plus que Papa était toujours en Algérie (il n’est rentré en France que pour défiler le 14 juillet sur les Champs- Élysées) et c’est comme ça que Maman a choisi mon prénom, qu’elle voulait rare *: Nadège, porteur sûrement de tout ce qu’elle ne disait pas mais qu’elle attendait quand même puisque Nadège, cela vient du russe nadejda qui veut dire espérance.

carte_texte

 

* Maman ne supportait pas l’idée qu’il y ait d’autres "Nadège" contemporaines de sa fille ;-)

Raté ! La mère de mon ami d’enfance Jean-Paul, qui est Polonaise, a appelé une de ses filles comme moi ("Nadiezkha" en polonais) .. Maman était furieuse !

1956_Sables_dOlonne

moi, les Sables 1956

Papa_14_ans_Sables_d_Olonne_sept_48

mon père, les Sables, 1948

 

Et vous,

quelle est l’histoire du choix de votre prénom ?

21 juin 2010

mariage pluvieux ..

C’était le 21 juin. La maman de mon futur (ex) m’avait confectionné un bouquet de mariée avec les fleurs de son jardin.

C’était le 21 juin et il pleuvait. "Mariage pluvieux, mariage heureux".

J’y croyais, je me leurrais je sais, mais bon .. j‘y croyais.

Même s’il m’épousait seulement pour me garder.

Même si mon père m’avait reniée.

Même si ma sœur n’était pas là (elle a cru que c'était un gag).

Même si..

Qu’est-ce que ça peut faire, tout ça .. c’est du passé ! ;-)

PS 34 ans de mariage ça s’appelle les noces d’ambre ;-)

.

Je vous souhaite à tous un bel été !

3873998

coeurs

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ben oui quoi, j'étais une nana supra sérieuse !

75

heu .. enfin presque ;-))

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là c'est un peu plus tard, - j'étais enceinte de ma fille aînée

juste pour vous montrer la robe que je portais quand je me suis mariée

24 mai 2010

Tout mais pas l'indifférence

 Sylvie 23mai

Aujourd’hui, je vais vous parler de la jalousie. Enfin plus exactement, de ma jalousie. Parce qu’utiliser le déterminant "la" laisse supposer que "la jalousie" est déterminée, qu’elle permet aux interlocuteurs de l’identifier parfaitement. En réalité, si "la jalousie"  désigne bien la jalousie, il n’en reste pas moins que le "la" qui est censé déterminer "jalousie" ne détermine rien du tout puisqu’en l’occurrence ma jalousie est complètement indéterminée, n’étant pas "la jalousie".

Ma jalousie en effet, comme la votre sans doute, a une histoire, un rôle, un référent. Elle participe de ma façon de communiquer, d’aimer, de m’aimer, moi. Elle ne se réveille que dans certains contextes et avec certaines personnes.

Et puis elle a une petite sœur. Et cette sœur, elle s’appelle la peur.

J’ai grandi avec la peur. Je l’avais presque oubliée, et même totalement oubliée, tant sont belles et significatives les dernières rencontres que la vie s’est chargée de m’offrir et qui m’ont permis de "réajuster" ma vie.

Mais cette nuit, j’ai fait un rêve qui m’a mise de nouveau en contact avec cette émotion.

J’étais dans un train avec d‘autres personnes, et des soldats allemands nous demandaient de nous mettre nus, ils se déshabillaient eux aussi pour faire croire qu’il n’y avait pas d’entourloupe (même si personne n’était dupe).

La séquence onirique suivante, c’est une file ininterrompue de femmes et d’enfants qui s’en vont vers la mort. Le bruit des fours, je les entends, c’est assourdissant, absolument insupportable, ce bruit est continu, les fours fonctionnent sans s’arrêter.

C‘est le bruit assourdissant des fours et la peur que je ressens qui me réveillent.

Sylvie danse rose

Vous allez me trouver drôlement gonflée de faire un parallèle entre l’Histoire et mon histoire.

Mais c’est juste pour essayer de vous expliquer.

Mon père a commencé à me taper dessus lorsque j’avais deux ans. Il donnait surtout des gifles. Imaginez l’impact de gifles balancées à toute volée sur les joues d’une toute petite fille.

D’abord, ça fait mal. Ensuite, ça fait peur.

Je vivais dans la terreur et la terreur vivait en moi.

Pourtant, j‘aimais mon père - je sais, ça peut paraître super bizarre. Et non seulement je l’aimais, mais je l’admirais.

En fait, de mes deux parents, c’était le seul qui me "voyait", qui s’intéressait à moi. Qui m’aimait, quoi.

En tout cas, c'est ce que je me disais. 

Or, que se passe-t-il quand je suis jalouse ?

D’abord j’ai mal. C’est le premier indicateur de ma jalousie : un putain de mal de chien.

Tout de suite après, j’ai peur. Si l’être aimé "s’intéresse à une autre", alors moi je suis vouée à disparaître.

Je voudrais bien ne plus être jalouse. Je ne sais pas s’il y a des trucs qui marchent vraiment, je ne sais pas si ça se fait progressivement ou si un beau jour on se réveille et paf, on n‘est plus jaloux (ça doit être le pied intégral), mais ce qui est sûr, c’est que je veux que ça s’arrête.

Je veux devenir la femme la plus paisible du monde, fondante, ronronnante, sereine.. Je veux danser ma vie, en paix,

comme sur les photos de ma sublime Sylvie ..

Sylv 23mai

22 mai 2010

la boîte magique

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J’ai trois ans. Je "réclame" à ma mamy (la mère de mon père) un des fruits magiques que Papa a ramenés d’Algérie.

Mamy soulève le couvercle d’une jolie boîte ornée. De plaisir anticipé les battements de mon cœur s’accélèrent légèrement. Elle saisit délicatement un des petits fruits bruns, (elle ne m'en donnait toujours qu'un seul à la fois), elle l’ouvre en deux pour en extraire avec précaution le noyau. Elle me le glisse entre les lèvres : c’est une explosion en bouche, sucrée, fondante, d’une suavité inouïe..

Jamais, jamais depuis, je n’ai retrouvé ce goût exquis qu’avaient les dattes de ma petite enfance..

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6 mai 2010

cherchez l'erreur

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L’éducation diffère suivant les époques et les sociétés.

Quand j’étais gamine par exemple, les sanctions physiques et l’humiliation étaient considérées comme éducatives. J’me rappelle notamment de mon institutrice de CM2 qui distribuait allègrement des fessées cul nu ou encore punissait certaines de ses élèves en les obligeant à traverser toutes les classes avec une pancarte au cou mentionnant "Je suis un âne" au cas où le bonnet dudit équidé qu’elle portait sur la tête n’aurait pas été suffisamment explicite. Eh bien cette maîtresse était très appréciée, en premier par moi (surtout que ses sanctions, c’était de la gnognote à côté de celles de mon père). Aucun parent n‘aurait eu l‘idée de remettre en cause lesdites punitions et ça n’aurait effleuré l’esprit d’aucun enfant qu’il puisse être soutenu par ses parents lorsqu’il était puni pour avoir transgressé une loi (notamment celle qui dit qu’on doit respecter autrui).

Maintenant, les châtiments physiques ont été disqualifiés, ce qui est une bonne chose. Pour autant, je ne suis pas sûre que "les claques qui partent toutes seules" n'existent plus. Le seul truc c’est qu’on a honte de n’avoir pas su trouver une autre façon de se faire entendre, surtout qu’on nous dit que c’est vilain et qu’il faut maîtriser son impulsivité. Ceci dit, ça prouve bien que les adultes sont aussi des êtres humains, comme le soulignait fort judicieusement ma fille aînée.

En attendant, on se retrouve de plus en plus souvent avec des situations comme celle-ci : un élève répandu sur son siège face à son professeur qu’il est en train de qualifier de mots plus créatifs les uns que les autres (quant il ne lui tape pas dessus) sous prétexte que ce dernier a eu l’affront de lui demander de rendre sa copie (ou de ranger sa table).

Et si ledit prof n’est pas capable de garder son calme (j’ai encore un ado à la maison je sais de quoi je parle), c‘est lui - et pas l’élève - qui est sanctionné.

Alors là je pose la question : où est l’erreur ?

13 décembre 2009

pas bonne

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© photo Regard Coquelicot

J’allais vous parler d’Olentzero, où je suis allée avec ma fille et ses fils hier, quand j’ai lu cela :

"Trop souvent, ici et là, regardant le monde tel qu’il nous apparaît, nous refusons de croire qu’en tout être réside, fondamentalement, LA BONTE."

Ah..

Jme rappelle d’un soir où mon fils m’a demandé de bien vouloir relire les réponses au devoir qu’il venait de faire, qui portait sur les tortures pratiquées sur des enfants pendant la dernière guerre mondiale.

J’ai d’abord lu l’article sur lequel devait travailler mon fils, et je n’ai pas réussi à la première lecture à lire jusqu’au bout tellement je pleurais.

Je m’y suis repris le lendemain, ou le surlendemain peut être je ne sais plus, pour lire que ces enfants étaient utilisés pour des expériences, et ensuite on les accrochait à des crochets de boucher où ils finissaient de mourir.

Alors moi je veux bien qu’en tout être réside de la bonté.

Mais cette bonté n’est peut être pas celle à laquelle je pense.

Et je ne parlerai pas plus de tous les autres points qui me font douter de la bonté humaine.

À commencer par mon attitude, bien entendu - je peux être un havre de tendresse autant que violente, intolérante et jugeante (la preuve).

Moi ce que je me pose plutôt comme question, c’est POURQUOI il faudrait absolument trouver de la bonté là où il n’y en a pas ?

Où c’est bon de violer un enfant par exemple ?

Où c’est bon de découper quelqu’un (ou des animaux) en rondelles pour faire des expériences sadiques ?

À quel titre faudrait il y trouver des circonstances atténuantes ?

C’est comme quand jme disais "mon père me tapait dessus, mais c’est pas de sa faute, (alors là, je listais intérieurement tous ses malheurs) et puis, il pensait bien faire ..c’était pour mon bien" (enfin, en supposant que c’est pour le bien d’une petite fille de vivre dans la terreur de se prendre des volées de baffes sur la figure pour des raisons totalement incohérentes).

Ah non décidément, je ne suis pas bonne..

Frederic_Pavot_fillette

© photo Frédéric Pavot

3 septembre 2009

un mur

Élever un mur autour de notre cœur

Papa_14_ans_Sabl_d_Olonne

ne nous protège pas des autres,

ça les empêche

Papa_18_ans

de nous entourer.

14 août 2009

le choix

L’autre fois, la mère de mes petits-fils me disait : "tu sais Maman, malgré tous les gens qui te critiquent en te traitant de "laxiste", moi je trouve que tu nous as bien élevés. Bon c’est vrai que tu es vraiment cool mais je t’avoue que ça m’arrangeait bien que tu m’obliges pas à faire mon lit .. (d’ailleurs c’est bizarre que je ne réagis pas du tout pareil avec mes enfants ?) mais même sans autorité comme tu dis, tu nous as appris tout ce qu‘il fallait, et surtout le respect".

Et là, ben oui là, je lui ai dit, à ma fille.Je lui ai dit qu’à l’âge qu’a le dernier de ses fils (deux ans) mon père s‘était mis en tête de m‘apprendre à lire et à écrire. Bon, il a réussi, je savais lire et écrire en entrant à la maternelle (j’en garde une mauvaise latéralisation, ce qui arrive parfois, paraît il (ce n’est pas systématique) lorsqu’on apprend à lire avant trois ans). Mais comme il manquait passablement de pédagogie (il rêvait de faire carrière dans l’armée, c’est vous dire !) cela m’a laissé.. comment dire.

Des traces.Surtout qu’en fait il s’était mis en tête un certain nombre de choses à mon sujet, et mon père était pas le genre d’homme qu’on pouvait se permettre de contrarier, surtout quand on n‘est pas très haute, ce qui est souvent le cas quand on est une petite fille.

Bon cela n’est pas grave en soi. Je veux dire, c’est passé maintenant.Par contre bien que ce soit passé, c’est toujours pas passé. Pourtant, depuis, j’ai "intellectualisé" le truc. J’ai malaxé tout ça, exploré, mis en mots. Recherché les motons sur plusieurs générations, comme le savent ceux qui me suivent depuis que je fais du blog (comme jdis à ma sœur).

L’intellect est dompté. Une bonne chose de faite.

Mais l’affect, lui, pas du tout. Il me fait n’importe quoi, mais alors vraiment n’importe quoi. Et le corps suit bien sûr, puisque le corps sait (corset .. oui j’avoue, celle là elle était tentante ;-)).

Alors moi je pose la question :

nad_s_en_va

dans quelle mesure a-t-on vraiment toujours le choix ??

21 mai 2009

la face cachée de Brie

Elle est arrivée ..

1Brie_et_papa_sept_57

.. comme arriverait en plein hiver un pimpant rayon de soleil. Gaie, heureuse de vivre et douée d'une immense curiosité, elle était toujours en mouvement et crapahutait dans tous les sens.

1

Dans la ville où nous habitions, il y avait peu de circulation à lépoque, voire pas du tout, et Maman nous a raconté quà peine stable sur ses jambes potelées, elle partait vivre sa vie sans rien demander à personne. Si bien que haute comme trois pommes, elle avait déjà la vedette : quand Maman courait partout pour la retrouver, la boulangère ou lépicier disait : "ah vous cherchez votre petite ? Elle est partie par là"

2

Facétieuse, joueuse, malicieuse, elle adorait nous faire rire, être entourée de bruits divers qui sont le symbole de cette vie quelle aime tant sentir vibrer autour delle.

3

Tous les sens en alerte, ma soeur captait les messages et les décodait à toute vitesse. Son éveil et son développement étaient si rapides quon sest longtemps demandé si elle nétait pas le fruit du facteur (qui n était pas Suisse).

4Brie

En perpétuel devenir, en constante évolution, elle ne cesse de vouloir tout voir et de tout expérimenter. Ca fait belle lurette que jai renoncé à ahaner derrière elle : je nai jamais réussi à la suivre. Je ne note plus non plus sa nouvelle adresse - il maurait fallu un calepin rien que pour elle.

Aucune attache, aucun lien pesant, aucune lourde tutelle ne lui ont jamais convenus. Elle a toujours eu besoin dair, au propre et au figuré.

PICT5559Bri_juin_1975

Pendant plusieurs années, elle a travaillé dans une entreprise où lurgence était devenue un art de vivre. Il lui fallait se cloner en trois exemplaires pour ne pas céder à l'hystérie.

PICT4985bri_grimace

Après sa journée de travail, sa délicieuse petite famille navait quune idée : se reposer sur elle pour se détendre de sa rude journée.

Un jour, elle a commencé à manifester une tendance inquiétante à se poser des questions métaphysiques du genre :

en quoi la mauvaise herbe est-elle une mauvaise herbe et qui a décidé ça ? Du coup, elle a décidé d’aller planter elle-même ses légumes dans lair vivifiant du Gard.

Cétait il y a dix sept ans.

HPIM1282

Depuis, elle est aussi heureuse qu'un escargot qui ne serait né quavec des cornes et qui découvrirait lusage de la coquille. Elle vit sa vision de la vie, hors habitudes et hors horaires, jalonnée dune succession de bulles de bonheur. Et même si daucuns, perplexes, appellent cette façon de vivre du "nimporte quoi",

BRIE_mas_de_Bouzigues_12_07_07

ça lui est bien égal !

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