tout finit toujours par s'arranger
Tous et toutes, nous connaissons parfois des périodes de tourmente, des moments où on a l’impression que la vie s’écroule, qu’il n’y a plus d’issue, et qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire des morceaux de notre vie brisée ? Le tsunami est de plus ou moins grande intensité, suivant la façon dont il ébranle le cocon qu’on a mis tant de soin à confectionner. Ça dépend de notre résistance aussi, et de la manière dont on a appris à nager .. et puis enfin, il y a les autres. Nos autres.
Assez curieusement, dans mes périodes de détresse, c’est mon père qui était là. Mon père : celui-là même qui a bouzillé ma vie en ne sachant pas m’aimer ou en m’aimant si mal. Oh bien sûr, il ne me tenait pas la main ni ne me prenais dans ses bras, c’était pas franchement le genre. Il était juste là, présent, rassurant, souriant. Oui, parce qu’avec tout ce que j’ai écrit à son sujet, vous l’imaginez peut-être comme une espèce d’ogre.
Bah pas du tout. Mon père souriait beaucoup, il était ce qu’on appelle chez nous un "bon vivant", et croyez-moi qu’il n’a pas mis long feu à adopter les usages de ma famille maternelle (suisse), usages particulièrement contraignants puisqu’ils consistaient à faire la fête en famille toutes les fins de semaine : on se réunissait, on dansait, on chantait et on riait.
Ceci dit, mon père était une personne sur qui l’on pouvait compter. C’était un homme fiable, et Dieu sait si j’en ai manqué tout au long de ma vie ! et c’est là tout le paradoxe : il m’a toujours inspiré une telle peur, pour ne pas dire terreur, que j’ai fui systématiquement tout ce qui pouvait me rappeler le genre d’homme qu’il était : quelqu’un sur lequel on pouvait s’appuyer, mais aussi qu’il ne fallait surtout pas contrarier ;-)
Bref. Comme d’hab, je me suis éloignée de mon sujet. Après on va s’étonner que j’avais toujours des notes nulles en rédac !
Oui alors donc, c’était un jour comme ça, ma vie s’était positivement effondrée. J’avais appelé mon père au secours, de toutes façons ya que lui qui venait. Sans se départir de ce curieux sourire qu’il arborait systématiquement sur la fin de sa vie (la soixantaine), un sourire qui faisait comme une petite lumière, mon père, disais-je, a prononcé ces mots : "Ne t’inquiète pas. Tu vas voir, tout finit toujours par s’arranger".
Je ne le savais pas encore, mais avec cette petite phrase, c'est un merveilleux cadeau qu’il m’a fait ce jour-là, même si, et c'est le moins qu’on puisse dire, je ne l’ai pas, mais alors pas cru du tout !!
Pourtant, ça fait plus de dix ans et j’ai eu l’occasion de le vérifier maintes fois : croyez-moi, il avait raison : Tout finit toujours par s’arranger..