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le blog de Ambreneige
24 mai 2010

Tout mais pas l'indifférence

 Sylvie 23mai

Aujourd’hui, je vais vous parler de la jalousie. Enfin plus exactement, de ma jalousie. Parce qu’utiliser le déterminant "la" laisse supposer que "la jalousie" est déterminée, qu’elle permet aux interlocuteurs de l’identifier parfaitement. En réalité, si "la jalousie"  désigne bien la jalousie, il n’en reste pas moins que le "la" qui est censé déterminer "jalousie" ne détermine rien du tout puisqu’en l’occurrence ma jalousie est complètement indéterminée, n’étant pas "la jalousie".

Ma jalousie en effet, comme la votre sans doute, a une histoire, un rôle, un référent. Elle participe de ma façon de communiquer, d’aimer, de m’aimer, moi. Elle ne se réveille que dans certains contextes et avec certaines personnes.

Et puis elle a une petite sœur. Et cette sœur, elle s’appelle la peur.

J’ai grandi avec la peur. Je l’avais presque oubliée, et même totalement oubliée, tant sont belles et significatives les dernières rencontres que la vie s’est chargée de m’offrir et qui m’ont permis de "réajuster" ma vie.

Mais cette nuit, j’ai fait un rêve qui m’a mise de nouveau en contact avec cette émotion.

J’étais dans un train avec d‘autres personnes, et des soldats allemands nous demandaient de nous mettre nus, ils se déshabillaient eux aussi pour faire croire qu’il n’y avait pas d’entourloupe (même si personne n’était dupe).

La séquence onirique suivante, c’est une file ininterrompue de femmes et d’enfants qui s’en vont vers la mort. Le bruit des fours, je les entends, c’est assourdissant, absolument insupportable, ce bruit est continu, les fours fonctionnent sans s’arrêter.

C‘est le bruit assourdissant des fours et la peur que je ressens qui me réveillent.

Sylvie danse rose

Vous allez me trouver drôlement gonflée de faire un parallèle entre l’Histoire et mon histoire.

Mais c’est juste pour essayer de vous expliquer.

Mon père a commencé à me taper dessus lorsque j’avais deux ans. Il donnait surtout des gifles. Imaginez l’impact de gifles balancées à toute volée sur les joues d’une toute petite fille.

D’abord, ça fait mal. Ensuite, ça fait peur.

Je vivais dans la terreur et la terreur vivait en moi.

Pourtant, j‘aimais mon père - je sais, ça peut paraître super bizarre. Et non seulement je l’aimais, mais je l’admirais.

En fait, de mes deux parents, c’était le seul qui me "voyait", qui s’intéressait à moi. Qui m’aimait, quoi.

En tout cas, c'est ce que je me disais. 

Or, que se passe-t-il quand je suis jalouse ?

D’abord j’ai mal. C’est le premier indicateur de ma jalousie : un putain de mal de chien.

Tout de suite après, j’ai peur. Si l’être aimé "s’intéresse à une autre", alors moi je suis vouée à disparaître.

Je voudrais bien ne plus être jalouse. Je ne sais pas s’il y a des trucs qui marchent vraiment, je ne sais pas si ça se fait progressivement ou si un beau jour on se réveille et paf, on n‘est plus jaloux (ça doit être le pied intégral), mais ce qui est sûr, c’est que je veux que ça s’arrête.

Je veux devenir la femme la plus paisible du monde, fondante, ronronnante, sereine.. Je veux danser ma vie, en paix,

comme sur les photos de ma sublime Sylvie ..

Sylv 23mai

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Commentaires
G
La jalousie est un sentiment atroce, presque aussi pire que la haine... C'est un sentiment autodestructeur. On peut le vaincre, mais pour ça, faut s'aimer un peu et arrêter de se juger et de juger les autres. De toutes façons, faut aller y voir...entrer en contact avec l'objet de sa jalousie, et souvent, on a de grosses surprises...par exemple, tu découvres que la personne que tu jalouses...est jalouse de toi !
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L
"Je voudrais bien ne plus être jalouse"<br /> Tant que tu parles au futur ..le présent ne peut entrer.
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M
"les atomes ne sont pas des choses" a dit je ne sais plus quel savant, mais qu'importe.<br /> Assieds-toi devant ta jalousie, regarde-la bien en face. Ne la quitte pas des yeux. Rien qu'elle, pas le mal, pas la peur, pas l'histoire ni les wagons...
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M
J'ai lu ton message et il est trop intense pour que j'y réponde rapidement. D'ailleurs, il y a deux éléments que tu sembles fondre ensemble et qui n'ont pourtant peut être pas lieu d'être rapprochés : ce rêve, et ces souvenirs (liés à ton père) qui t'accrochent (malgré toi) à ta peur et à cette peur d'être délaissée pour une autre.<br /> Je voudrais reparler de tout cela avec toi mais il est tard - je suis rentrée tardivement d'une magnifique journée et je vais d'ailleurs à mon grand regret ne pas prendre le temps de répondre de suite à tous les merveilleux commentaires qui m'ont été laissés sur mon blog car je n'ai pas envie de "bacler" mes réponses même si je vais prendre quelques minutes pour y mettre quelques photos, juste avant de me rendre à l'obligation d'aller dormir car demain je me lève de bonne heure pour aller travailler et que je n'ai strictement rien préparé pour demain (pas même mes affaires) et que je risque d'être mal devant mes élèves si je ne me lève pas demain de très bonne heure pour faire tout ce que j'aurais dû faire ce week-end. Mais c'était trop cool. Pour une fois, je me suis lâchée et j'ai profité des bonnes choses que m'offraient ces journées, et je ne le regrette pas. Je vais juste encore devoir travailler dans l'urgence demain matin.<br /> En attendant, prends confiance en toi. Ne laisse pas la jalousie ou la peur prendre le dessus sur toi. on a tous ou toutes des moments où l'on est passés par là et franchement, ça pourrit la vie. Un jour se fera le déclic et tu ne ressentiras plus cela. Je t'assure que c'est possible. <br /> Je t'embrasse. Marie
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R
Que d'émotions, diverses et pourtant semblables.<br /> <br /> La peur: tu as bien cerné le moteur de la jalousie. Pourtant, imagine la chance qu'il a d'être avec toi, mieux même, avec Toi.... S'il part pour un jupon de passage, c'est qu'il ne te méritait pas, donc bon débarras....<br /> <br /> La peur toujours: Un poison lorsqu'elle sert de principe de base de l'éducation. C'est pernicieux, car l'enfant n'a pas de modèle de comparaison, alors la violence est "normale". Et ce n'est plus seulement le cuir qui souffre, mais l'âme aussi. C'est long à reconstruire, mais c'est possible de guérir de son enfance, la première étape étant d'arriver à pardonner.<br /> <br /> La peur encore de ces wagons plombés. Bien sûr que la machine de mort des nazis ne s'arrêtait jamais. A Auschwitz, le commandant du camps recevait les nouveaux arrivant en leur disant: "Vous êtes entrés par cette porte (celle marquée Arbeit Macht Frei (le travail rend libre)), et vous en sortirez par là" (et il montrait la cheminée du crématoire).<br /> <br /> Peut-il y avoir un truc pour ne plus être jalouse....<br /> Plus tu prendras conscience de toi, plus tu TE fera confiance, moins tu craindras d'être abandonnée comme une chose négligeable.<br /> La personne qui mérite le plus ton respect, ton attention et ton amour, c'est Toi. D'abord parce que c'est la seule personne que tu ne peux ni changer, ni mettre de côté; et ensuite il faut s'aimer soi pour aimer bien les autres en leur faisant le don précieux de sa personne.<br /> Amitié<br /> Reynald
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