J’ai eu ce matin un commentaire sur mon blog qui, je l’avoue, m’a un peu déstabilisée.
"Je quitte ce blog qui bien que très sympathique, ne correspond pas à mes attentes."
Ne correspond pas à mes attentes. Mes attentes ??
Lorsqu’on écrit sur un blog, lorsqu’on écrit tout court d’ailleurs, c’est d’abord pour soi. Ça semble égoïste je l’accorde, il n’en reste pas moins qu’on écrit pour soi, pas pour répondre à des attentes. L’écriture est un besoin, un élan, un moyen de se dire comme d’autres peignent ou jouent de la guitare, mais quelque soit le moyen c’est d’abord pour soi.
Avoir un blog fait que les écrits qui autrefois restaient dans un tiroir peuvent être, si on le souhaite, mis à jour. Mais le blog est un endroit où ceux qui lisent ont la possibilité de s’exprimer, échanger et par là-même (s’)enrichir. Les nombreux contacts à autrui font grandir, j’ai eu l’occasion de l’expérimenter et je le vérifie jour après jour dans mes contacts avec vous.
Sur mes premiers blogs je me posais la question de savoir ce que je pouvais dire ou ne pas dire. Je ne savais pas encore qu’un blog ne dépend pas seulement de son auteur, qu‘il finit par avoir sa vie propre. Il y a sur ce blog des témoignages parfois poignants, que je lis à chaque fois avec un respect infini et une grande reconnaissance pour votre confiance. C’est comme si, à chaque fois, il se passait dans ces moments-là quelque chose de grand, dans lequel chacun peut se reconnaître. Vous n’avez pas la moindre idée du bien que cela a pu me faire, que cela me fait encore, vous ne savez pas l’enrichissement que ces échanges m’apportent, ce sont des moments où l’on grandit, où l’on vibre aux émotions, où on est en prise avec la solidarité. Dans ces moments-là j'ai des frissons partout. Barje, la nana ! oui je sais.
Pourtant au début, mon blog était plutôt "un blog de filles" avec des crises de rigolades qui resteront longtemps, je crois, dans les annales. C’était pour moi une sorte d’exutoire, mais pas du tout comme ce que vous pouvez lire aujourd’hui, il n’y avait rien de grave, jamais, seulement de la dérision, ou plutôt de l’autodérision.
Et puis la vie nous rattrape avec ses mauvais tours, aucun ni aucune n’est épargné pas vrai ?
Après avoir perdu mon père d’un cancer fulgurant en 2000, j’ai perdu ma mère (en 2007) d’un cancer tout aussi fulgurant et ma manière d’écrire s’est définitivement modifiée. Je ne pouvais plus écrire comme avant, les tirades humoristiques qui me sortaient toutes seules étaient complètement taries.
A cette période je l’avoue, le "virtuel" est devenu mon refuge. Car oui, nous sommes bombardés de moyens dits de communication les plus sophistiqués qui soient. Et pourtant, jamais nous n’avons été aussi seuls. Je parle d’isolement, pas de la "positive solitude". Cela est valable autant pour les personnes vivant seules que pour les personnes vivant en couple ou en famille : nous éprouvons tous et toutes un sentiment de solitude insupportable, que ce soit par moments ou tout le temps.
Peut-être qu’écrire, dessiner, jouer de la musique ou tenir un blog permet juste de l’oublier un instant ??