Depuis que Fazou l’y a posé s’élève des profondeurs de mon blog une plainte lancinante et sourde : qu’est-ce qu’un MAP ? (et subsidiairement, qui est mon MAP ?)
Oui, Fazou s’interroge, et elle a raison ! Que se passe-t-il ici ? Où vous entraîne-je ? Comment tout cela finira-t-il ?
C’est sur ces cruciales questions que j’ai décidé de lever enfin le voile pour vous, chers amis nonos et nounounes de Frince et de Québec.
Alors voilà, un MAP peut être un Maître à Peindre. C‘est le cas de Fazou.
Il peut être aussi un Monet à Photographier. C‘est le Carré Ciproque.
Enfin, pour le Kaki Nouzintéresse, c’est un Maître à Penser, et je vais même vous dévoiler l’identité du mien : c‘est G de B.
Bien.
Je vois que personne ne suit, c’est parfait.
Je reprends donc.
Alors pour commencer, il faut que vous sachiez que je suis anti maître, anti gourous et anti tout ça. Quand j’ai ouvert ce blog, succursale de LungTaZen, c’était uniquement par compassion pour nous tous et surtout pour moi devant la stratégie diabolique que Lung Ta déploie à nous emmêler les pinceaux avec sa vacuité pas vide et son présent qui passe. Bon ceci dit, chacun a le droit de s’exprimer. L’expression est formidable. Si si c’est formidable. Et cela, bien que Lung Ta soit un homme ! C’est même encore plus formidable ! Car les mots d’un homme sont par définition les mots d’un homme. Ils veulent donc dire ce qu’un homme veut dire, qui n’est absolument pas ce qu’une femme veut dire. D’où quelques menues difficultés de communication.
Prenons par exemple un mot tout simple : " NON".
Un homme qui dit " non", est-ce qu’il veut dire " non" ? Eh bien oui, il veut dire non ! contrairement à nous les femmes, qui sommes normales et voulons dire "oui" en disant "non" ! Alors si déjà, ya un léger malentendu au sujet d’un mot aussi petit et simple que "non", faut pas s’étonner d’avoir le sentiment que quelque chose de lourd nous est tombé sur le crâne quand on découvre que plus on cherche à être zen, moins on y arrive !!! et que de toutes façons, si par le plus grand des hasards on y arrive, c’est même pas le but recherché !!!
Et après ça faut rester zen.
Alors imaginez ma joie, mon euphorie, lorsqu’un beau jour de janvier (c’était le 3, il m’en souvient, les cieux se sont mis à chanter et les oiseaux rayonnaient) Clo que je connaissais à peine de sa voix douce me dit " il faut arrêter les pensées en se concentrant sur sa respiration"
Cela m’avait laissée perplexe.
Et je pèse mes mots.
Arrêter de respirer, je veux bien.
Me concentrer sur mes pensées, passe encore.
Mais arrêter de penser ???
Comment cela se peut-ce ??
Quid ??
Veni vedi vici ?
Bon.
Ceci dit, comme le souligne Diane, je n‘hésite pas à m'garocher dins l'vide avec ferveur (en français nous dirions : me jeter de manière très légèrement inconsciente du haut d‘un building de trente étages sans avoir auparavant vérifié qu'il y avait un filet en bas pour me réceptionner).
Donc, depuis vingt huit mois mois, (soit vingt mille cent soixante heures trois minutes dix sept secondes), je m’entraîne au petit exercice proposé par mon MAP.
C’est trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès douloureux.
Oui, douloureux.
Parce que maintenant, je sais.
Je sais que je suis l’otage de mes pensées, et plus particulièrement de ce que j’appelle mes pensées toxiques. J’ai réalisé, (avec effroi je l’avoue) la place démesurée qu’occupent toutes les croyances qui me permett(ai)ent de filtrer la réalité, m’apportant ainsi une illusion d’équilibre et de sécurité.
Vous doutez de la puissance des croyances dans notre vie ?
Voyez ce qu’on peut lire dans le Nouveau Testament :
Deux aveugles se mirent à suivre Jésus en criant : "Fils de David, aie pitié de nous ! "
Jésus leur dit :
- Croyez vous que j’ai le pouvoir de faire ce que vous me demandez ?
- oui, Seigneur," répondirent-ils.
Alors Jésus leur toucha les yeux en disant:
- qu’il soit fait selon ce que vous avez cru ! "
Et aussitôt, leurs yeux s’ouvrirent.
Voilà. A aucun moment Jésus ne dit qu’il a le pouvoir de guérir. Mais bon, Jésus était capable de méditer trente jours de suite !!
alors les pensées toxiques, pour lui pffff c’est d'la gnognote !
Oui alors donc, comment en suis-je arrivée là ? pourquoi ai-je perdu le goût des choses simples ? Où en étais je ?
Ah oui, mon maître à penser.
Qui dit maître à penser dit " expert en la transmission de pensée".
Il s’agirait donc bien pour le MAP d’apprendre à quelqu’un à penser.
Or, le principe de la pensée, c’est de penser.
Alors là, je m’interroge.
La pensée transmise est-elle toujours pensée pensée?
Ne deviendrait-elle pas plutôt pensée dépensée ?
Si je reprends la pensée d’une autre, quand bien même ce serait une nounoune comme elle et moi, pense-je toujours ?
La conscience de la pensée dépensée est-elle réellement l ‘abandon de la pensée ? Une telle pensée, qui se rapporte à elle-même, ne peut elle avoir été pensée que par mon MAP ? Si je me détache de cette pensée, ce détachement est-il pensé ? Ne serait-ce pas plutôt une fuite de la pensée ?
Mais si je fuis ma pensée, même si elle est dépensée, ne risque-je pas de tomber dans le désespoir ? Or si je désespère, puis-je encore penser ? Ne voudrais-je pas plutôt me débarrasser de moi, quoique dépensée ??
Arg.
Dépensée, je réaliserai que je dépends de mes pensées, donc que j’y suis attachée. Sans compter que je me demande ce que je dois penser d’un Maître à Penser qui enseignerait à ne pas penser ?
Bon.
Il semblerait que je vienne de vous faire une contre-démonstration.
Clo n’est pas mon maître à penser : je plaisantais !!
A partir de maintenant, je vais l’appeler mon MADF (Maître à Devenir Folle).