Notre seule marge de liberté
Chers amis,
j’espère que vous avez passé une belle fin d’année, et pour ceux qui étaient seuls, que 2012 s’est éteinte avec beaucoup de douceur.
Pour la vie qui continue en ce premier matin de 2013, je vous souhaite d’accepter les choses comme elles viennent, d’avoir des désirs et des projets bien sûr, mais aussi d’accueillir le cœur grand ouvert tout ce qui n’est pas prévu. Laissez du vide dans votre vie, un peu comme autrefois la place à table du vagabond qui pouvait surgir. L’imprévu, voyez-vous, est notre seule marge de liberté. Il peut être aussi une force, lorsqu’on doit affronter des événements douloureux, la maladie par exemple, contre laquelle généralement on se révolte tellement c’est injuste. Du coup on dépense une énergie folle. Et inutile. Car lutter contre ce qui est ne sert à rien, il faut plutôt se couler dans la vague, nager dessus au lieu de la prendre à contre-courant et s’épuiser.
Perdue tout à l’heure dans mes pensées de ce que je voulais vous dire, j’ai glissé sur un petit jouet qui traînait par terre. Boum. Accepter l’imprévu, c’était ça mon concept ? alors je ne dis rien et je me relève, très digne.
J’ai reçu, en cette fin d’année, un merveilleux cadeau : je suis en train de faire la paix avec ma mère morte. Je lui en ai voulu toute ma vie, je la rendais responsable de tous mes nœuds de froid au cœur. Et voilà que je l’épouse, et voilà qu’elle m’illumine, et voilà même, immense émotion, que Maman me manque. Elle me manque enfin. C’est une réconciliation douloureuse et merveilleuse à la fois.
Mes amis, à ceux que vous aimez, dites que vous les aimez, avec des câlins, des mots doux, des gestes auxquels ils ne s'attendent pas, tout ce qui est tendre donnez-leur, et je vous souhaite d'en recevoir autant, par brassées,
que 2013 vous tienne au chaud dans tout votre amour.