Tout s'explique
Mon élément préféré ? l’eau !!! j’adore l’eau, j’adore nager !! Et cet amour, c’est à mes parents que je le dois !!
A ma mère d’abord.
Issue d’un milieu très pauvre, elle avait dû travailler dès l’âge de 16 ans, à peine son certificat d’études décroché.
"Certifikadétud’ ?? ouaich !! c’est quoi ça ???"
Ça, mon jeune ami, c’était alors la certitude que l'on savait lire et écrire correctement !
Or donc, on était pauvres dans la famille de ma maman, mais ce n’est pas pour autant que la vie était triste. C’est juste que ce qu’on finissait par obtenir avait plus de valeur. Or, ma mère désirait deux choses : un accordéon et camper au bord de la mer.
Avec sa première paie, elle s’était offert cet instrument dont elle avait rêvé toute son enfance et qu’elle réclamait inlassablement au Père Noël (qui avait fini par remplacer les oranges par un harmonica mais qui ne lui avait jamais apporté d’accordéon).
Avec la seconde paie, elle s’était acheté une petite tente.
Dès que l'occasion se présentait, ma mère partait avec sa petite tente sur le dos. C’est comme ça que très jeune, elle a découvert les plaisirs du camping et de la natation (dans la Méditerranée, if you please !).
Quant à mon père ..Ah ! mon père ! une personne comme lui ne peut que me faire éprouver un large panel d'émotions et de sentiments forcément contradictoires ! Je vous ai souvent parlé de lui en ne brossant que la partie qui m'a fait souffrir et me terrifiait, et du coup, vous l'imaginez sans doute comme un espèce d'ogre. Et pourtant. Mon père a été le seul homme sur qui je pouvais m'appuyer, sur qui j'ai toujours pu compter.
Mais revenons à notre natation.
Mon père était un adolescent timide et solitaire qui se réfugiait dans les études, les livres, loin du monde violent qui l'entourait (il a connu la guerre quand il était petit, son grand frère a fait de la Résistance, son père a été prisonnier en Allemagne, et ensuite lui-même est parti en Algérie à l'âge tendre de 20 ans). Mon père était très renfermé. En plus, pour ses parents, seuls le travail et les études comptaient, alors les vacances .. Pourtant, mon père est parti régulièrement à la mer. Avec qui ? avec sa tante maternelle qui emmenait tous les étés ses propres enfants aux Sables d’Olonne.
C’est donc tout naturellement les Sables que mon père a fait découvrir à ma mère lorsqu'ils sont partis camper ensemble pour la première fois. Et d’ailleurs, c’est là, paraît-il, que j’ai été conçue, par une épouvantable nuit d’orage. Mes jeunes parents plein de la fougue de leurs 20 ans avaient planté leur tente dans les environs d'un endroit au nom charmant :
le Trou du Puits d’Enfer !!
Si la nuit avait commencé avec de chaleureuses étreintes, elle s’était terminée à tenir les piquets de la tente pour ne pas qu’elle s’envole. Bilan : que ce soit au début ou à la fin, ils n’avaient pas fermé l’œil de la nuit.
Mon emménagement dans le ventre de ma mère s’est donc passé sur fond sonore de mugissements maritimes et de bourrasques d’un vent de folie. "Tout s’explique !!!!" m’avait rétorqué Frédéric la première fois que je lui ai narré la chose (qu’avait-il bien pu vouloir dire par là ????).
Bref. Mes premières vagues, c’était donc celles des Sables, pour mes un an.
A partir de l’été suivant et de la naissance de ma sœur, mes parents s’étaient contentés de la Manche, parce que c’était beaucoup plus près.Eh oui, ce n’est pas parce que Maman avait ses deux petites (Brie avait un mois) que ça l’empêchait de partir. Un vrai sirop de la rue, ma mère ! enfin, du sable en l’occurrence.
sous la tente : Brie avec notre père
Ce n’est pas compliqué, on partait tous les étés. Au début sous la tente, et franchement mes parents avaient un sacré courage, trimballer tout le fourbis pour cinq personnes dans la remorque, ensuite déballer, planter la tente, puis remballer, reprendre la voiture, re-déballer, etc (oui, parce qu’en plus ils avaient la bougeotte !).
Bien entendu, c’est mon père qui m’a appris à nager. Ce qui fait que je ne nage sûrement pas aussi bien que les jeunes que je croise à la piscine, qui filent comme des dauphins avec une maîtrise parfaite.. mais je nage et j’aime ça..
Ce à quoi je pense ? à tous ces moments de joie pure que mes parents nous ont offert en nous emmenant à la mer. Vous avez déjà léché les fines traces blanches laissées par le sel de la mer sur votre peau ? vous avez déjà sauté par-dessus les vagues ? vous avez déjà observé, sous l’eau, ce petit monde d’une richesse inouïe ?
Bon OK, la mer c'était aussi le bronzage des premiers jours. Enfin, quand je dis bronzage .. à l'époque on ne connaissait pas encore les méfaits du soleil, ce qui veut dire que les premiers jours on virait d’abord rouge écrevisse (oui, parce que j’ai oublié de vous dire que mes parents adoraient l’Italie, un pays où comme qui dirait t’es sûr d’avoir toujours du soleil), après quoi on pelait (je vous raconte pas les nuits qu’on passait avec ma sœur, on ne supportait même pas le drap de couchage sur la peau, rhhaaaaa !!) ..Maman nous collait du vinaigre pour soi-disant soulager les brûlures, ce qui fait qu’en plus de puer la vinaigrette on attirait tous les moustiques du quartier ! aaaaaaah !! c’était le bon temps !!
Partout où on passait, on se baignait. C’est ainsi qu’on a nagé dans ..
les lacs suisses, comme celui de Vevey
la Manche
l'Adriatique
l'Adriatique toujours.. (elle nous a connus par coeur celle-là !!)
l'Atlantique, avec parfois des vagues..
plus hautes que nous et qui nous recrachaient sur la rive
sans maillot !!
..plus on approche de l'Espagne, plus la mer est bleue !
la mer Égée
la mer ionienne
les chutes de Škradin (ex-Yougoslavie ;-))
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