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le blog de Ambreneige
6 août 2012

Avec des si

fleur-rouge

Je vous disais hier quelque chose comme "Si j’avais su, j’aurais pas venu". Au risque de passer pour une totale girouette, je me suis rendue compte qu’en fait, je l’ai su. Je l’ai su dès le départ, mais je n’ai pas fait attention à tous les avertissements, ou, pour rester sur un ton neutre, tous les signes qui se sont présentés à moi. Parce que ce sont très précisément ces signes qui ont fait que j’y suis allée. Tordue la nana, hein ?

Peut-être pas. Voyez pour vous : remémorez-vous un épisode de votre vie dont vous n’avez pas spécialement un bon souvenir, ou quelque chose que vous vivez toujours, peut-être, et dont vous n'êtes pas satisfaits. Et essayez de penser à ces signes dont je vous parle.

Je crois qu’en réalité, on sait toujours où on met les pieds, et que même si nous on ne le sait pas, notre inconscient, lui, il sait. Il sait si bien que c’est justement parce qu’on ne veut pas voir ce qui va forcément se passer et qu’on prétend ne pas pouvoir le prévoir (alors qu’en réalité, c’est tellement prévisible !!) qu’on fonce dans le tas.

C’est pour ça qu’on la prend quand même, la décision. Pour avancer. Pour faire avancer les choses. Pour démanteler ce foutu inconscient qui parfois empoisonne et emprisonne depuis des générations et des générations. Pour apprendre à faire la part des choses, ne plus observer ce qui se passe simplement de l’extérieur sans se remettre en question.

Exemple : il y a dans ma famille ce que Reynald appelle "le syndrome de Julie".

Julie était une de mes ancêtres. Toute jeunette elle est tombée passionnément amoureuse d’un homme marié. La situation, pour banale qu’elle soit, même encore de nos jours, a fait de Julie une victime pour l’éternité, et avec elle son fils dont je suis la descendante directe.

Même à l’époque où ça s’est passé (1851), je suppose qu’une femme pouvait réagir autrement. Déjà, ne pas remettre le couvert (Julie a eu trois enfants de son amoureux), ensuite, ne pas se laisser bannir de la famille sous le seul prétexte qu’elle était fille-mère. Enfin, je ne juge pas, je dis juste que les situations ne sont que la façon dont on les appréhende. Peut-être que si Julie ne s’était pas "accrochée" à cet homme, qu’elle ait eu son premier fils et basta (histoire que je vienne quand même au monde quelques décennies plus tard), et qu’ensuite elle se soit tournée vers un homme dont elle aurait été sûre qu’il la rende heureuse, peut-être et même sûrement n’y aurait-il jamais eu de syndrome de Julie.

Or moi, les hommes "absents", ça m’a connue, au sens biblique aussi, ah ah ah. Par exemple quand j'ai flashé sur le père de mes filles la première chose qu'il m'a dite c'est qu'il ne voulait pas avoir d'enfants (alors que que j'en voulais cinq). Et après j’étais toute étonnée de me retrouver seule à m'occuper des filles, et de tout le reste en prime. Absent vous avez dit absent ? Heu, bah ma vieille dans ce cas fallait mieux choisir ! et comme dit Édith, en plus j'étais pas seule en cause, tout de même, parce que c'est lui qui a voulu m'épouser, et pour les filles je vous jure que je ne l'ai pas violé !!!! (sans oublier que mon père venait de me mettre à la porte !! alors question choix c'était limité..)

En fait, quand je vous parle de Julie, c’est juste pour dire que dans ma famille, on a une propension étonnante à vouloir souffrir à tout prix. C’est fou ça ! j’ai appris récemment par ma marraine que si son père s’est tapé dix ans (dix ans !!!!!) de cour à sa mère avant de pouvoir l’épouser, c’est parce que mon arrière-grand-mère (la Suisse) ne voulait pas qu’ils se marient. Et comme mon grand-père est mort à peine il a eu fait ses filles, on peut considérer qu’ils ont paumé dix années de bonheur ensemble ..

Comme quoi hein, avec des si, on peut refaire le monde !

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Commentaires
A
Violette, je t’ai dit en messagerie comme ton commentaire m’a touchée. Je n’avais jamais vu les choses sous cet angle, càd sous l’éclairage d’un (peut-être) désir inconscient pour Julie de transmettre LE NOM DE SON PERE. <br /> <br /> Comme je te l’ai dit Julie est restée fille unique et Jacques son père est resté toute sa vie à ses côtés (à moins que ce soit l’inverse : Julie toute sa vie aux côtés de son père qui ne s’est jamais remarié). Mais cette dernière précision, tu ne pouvais pas le deviner !! Serais-tu médium ? ;-)<br /> <br /> <br /> <br /> Bisous Violette !
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A
A ma dernière réponse je t’ai écrit :"je n’ai plus aucune famille proche à part ma sœur et ma marraine."<br /> <br /> Oui, c’est vrai. MAIS quand j’avais encore toute ma famille c’était des tensions permanentes, des contraintes et des reproches. Des "comme si" et des "semblants".<br /> <br /> Aujourd’hui j’ai DES AMIS(comme toi), ce à quoi je ne m’autorisais pas du vivant de mes parents car pour eux l’amitié n’était pas compatible avec le fait de fonder une famille (on vivait en vase clos). <br /> <br /> Maintenant que nous n'avons plus nos parents je suis devenue proche de ma sœur comme je ne l’ai jamais été. Avec ma marraine, après un moment difficile après le décès de ma mère (sa sœur) parce que ma marraine m’avait prise pour son punching-ball, je me suis rendue compte à notre dernière conversation téléphonique, comme notre relation avait évoluée (dans le bon sens).<br /> <br /> Exemple : après la mort de mon père, j’avais levé le voile sur la façon dont il s’était comporté vis-à-vis de nous enfants. Réponse de Marraine, à l'époque : "Je ne veux plus JAMAIS en entendre parler". Ca m’avait fait super mal mais je crois qu’elle n’était que "loyale" à sa sœur qui était encore vivante.<br /> <br /> Lors de notre récente conversation téléphonique elle qui a abordé le sujet et d’ailleurs je me suis aperçue pendant qu’elle en parlait que je n’en voulais plus du tout à mes parents. J’ai dit à Marraine :"ils ont fait ce qu’ils ont pu et puis c’est du passé".<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis désolée, Fazounette, je t'ai dit que je n’ai "plus personne" alors que 1) c'est faux et 2) toi tu n’as "plus personne du tout". <br /> <br /> Je n’ai pas voulu être blessante tu le sais, par contre j’ai une foutue manie à mettre les pieds dans le plat.<br /> <br /> <br /> <br /> J’espère que tu ne m'en veux pas .. et que tu penseras quand mm à moi au cours de ta trop courte escale à Venise..;-)<br /> <br /> <br /> <br /> Mille bisous et à bientôt.
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C
je crois que Julie était une forte tête . Il était plus sain pour elle d'être exilée dans un autre village , ses enfants l'ont sauvée d'un destin bien pire . <br /> <br /> Et tu dis qu'elle a remis le couvert ? Oui , on connaît la contraception depuis l'Antiquité , ne va pas me dire que Julie était plus bête que ses ancêtres . <br /> <br /> Et une remarque en passant , porter son nom de jeune fille c'est porter le nom d'un homme .Celui d'un père , d'un grand-père etc. Il y a parfois des désirs d'enfants du nom du père .Mais je m'égare .<br /> <br /> Bises
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F
je peux comprendre, parce que de mon côté, je n'ai vraiment plus personne du tout…
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A
Je ne vois pas les choses en ces termes. Je ne tire pas une "connaissance" de leur vie, je ne cherche pas à agir comme ou pas comme, c'est plutôt comme une communion, vouloir les garder encore présents. Sais-tu que je n'ai plus aucune famille proche, à part ma soeur et ma marraine (qui est aussi ma tante maternelle) ? ceci dit sans mélancolie, je suis comme ça, souvent tournée vers le passé ..
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