Il y a les livres dont j’entends parler. Il y a ceux que j’achète les yeux fermés parce qu’ils sont d’un auteur que j’aime.
Et puis il y a les autres. Ceux qui me cueillent et qui, parfois, sont de merveilleuses surprises.
Celui-là m’attendait benoîtement dans la librairie de ma ville. En plus, il était tout seul comme un ptit malheureux (ma librairie étant une toute petite librairie..)
Je l’ai lu d’une traite. C’est la première fois que je lis quelque chose qui se rapproche autant de ce que j’ai vécu et qui le décrit avec une telle acuité. Alors, quand j’ai cherché sur le net qui est cette Éliette Abécassis et que j’ai découvert certaines commentatrices de son livre qui disaient que l’histoire est peu crédible et/ou à vomir, moi je dis : "Bienheureuse es-tu, et puisses-tu ne jamais connaître ça !"
Pour bien faire il faudrait commencer par divorcer. Et se marier ensuite. On ne connaît pas un homme dans le mariage. Tout cela nous égare vers des chemins qui ne sont pas ceux de la connaissance mais ceux de la vie. Non. La seule façon de connaître vraiment son conjoint, c’est le divorce. Là, on prend la pleine mesure de sa qualité humaine, morale, psychologique.
Il existe deux types d’hommes, indépendamment de l’orientation sexuelle : ceux qui aiment les femmes, et ceux qui ne les aiment pas.
Pour moi, c’était une décision impossible à prendre : celle de ravager la vie de mes enfants, celle de voir à jamais leur conception de l‘amour et du couple saccagée, leur idéal à jamais piétiné. Celle de se dire qu‘on s‘est trompée, qu‘on a choisi le mauvais époux, le mauvais père, le mauvais homme. Celle de comprendre que l‘amour n’est qu’une illusion, une névrose, une anecdote estivale.
Comment avais-je pu autant le surestimer, et me sous-évaluer à ce point? Comment avais-je pu m’aimer aussi peu ? Comment avais-je pu l’aimer ? Et comment ne plus l’aimer ?
Il y a des gens qui profitent de votre malheur pour vous saigner à blanc : ce sont les avocats. Il y a des policiers ratés qui jouent les agents secrets : les détectives. Il y a des gens naïfs qui font semblant d'être plus intelligents que les autres : les médiateurs. Il y a ceux qui ont échoué à faire tous les métiers précédents : les notaires. Il y a ceux qui s'acharnent à démolir tout ce qu'ils ont construit, maison, couple et enfants : les maris. Et il y a celles qui se laissent prendre par tout le monde : les femmes.
Dans la maison, quelque chose avait changé avec son départ. Au début, je n’arrivais pas à définir ce que c’était. Puis, je compris, c’était son odeur. La maison sentait le frais, la lessive, l’air pur. Je respirais l‘air de la liberté. Et pourtant mon esprit n’était pas libre. C’était comme si je ne pouvais pas me passer de lui, comme si je n’arrivais pas à faire le deuil, (*) non pas de notre relation, mais de lui, de son existence. Un lien terrible m’attachait à lui, ou plutôt à l’idée de lui - un lien à côté duquel l’amour n’était qu’un fêtu : le lien de la victime à son bourreau. Il n’y a pas de nom pour décrire cette relation, qui pourtant est réelle, et qui s’apparente au syndrome de Stockholm : le lien victimaire.
* NDA : après m’être séparée de mon mari, j’ai continué à porter mon alliance plus d’un an, jusqu’à ce qu’un jour, une amie me le fasse remarquer : je ne m’en étais même pas rendue compte ..
PS la première photo d'église est celle d'Ermont (Val d'Oise) et la seconde a été prise à Plérin (Côtes d' Armor).