Comme promis je vais vous parler du colis envoyé par ma sœur.
Pas de surprise en effet quant au contenu. Un des derniers envois étant un bureau/tabouret pour mon petit-fils number two, quoi de plus attendu que le dernier en réclamât autant ? avec une difficulté supplémentaire, tant qu'à faire (un casier sous le bureau) !! mais vous savez maintenant qu’à ma sœur (secrétaire de direction, à la base), rien d’impossible.
Or donc, dans le colis, un joli tabouret couleur poussin, humant bon comme le précédent la menthe du jardin sororal.
Mais pas que. La vie réserve tant de mystère. Il y avait une surprise, et même deux :
D’abord, ceci, qui surgit devant mes yeux ébaubis et mon âme tout autant :
Vous êtes comme moi, hein ??? vous vous demandez à quoi ça sert ??? j’ai bien ma petite idée, mais on va encore dire que j’ai l’esprit mal tourné. Donc le mieux, c’est de s’en remettre à celle qui sait.
Il y avait aussi ceci :
que, comme vous supputez immediatly, je me suis précipitée pour l’essayer. Enfin, essayer, c’est vite dit. Je suis restée coincée au milieu, la tête aussi rouge que la robe.
Alors mes amis, je vous le demande : à une pauvre femme au bout du rouleau, fragilisée par dix kilos supplémentaires, auriez-vous l’idée de lui balancer une vérité sous forme de robe qui lui immole l’ego ? n’eut-on pas du lui laisser ses illusions de nana super svelte bien qu’elle ne le sachât pas quand elle l’était encore ? n’eût-ce pas été là le vrai amour de la prochaine ? la vraie compassion qu’on doit avoir pour l’autre, surtout quand c'est sa sœur ? C’est ça la tige en empathie qui penche vers celle qu’on chérit ! c’est ça et fi de la dictature du réel quand votre sœur est à terre !!!!
Mais fi de ce fait. Ma soeur ne cherchait pas à mal. Comme tout le monde elle me voit encore comme celle que j’ai été longtemps, si belle, si fine, si douée en informatique que tout le monde faisait des détours par Paris pour me voir.
C’est pourquoi j’ai quand même cherché une idée pour la remercier. Parce que je sais pas vous, mais moi, le geste charitable d’un cœur tendu vers un autre comme le bambou qui vient de naître, faut que ce soit réciproque sinon on part sur du bancal.
Et le bancal, ça nuit.
Même des fois, ça fuit.
Or donc, virevoltant de-ci delà sur le blog de Brie, j’ai cueilli un truc dont elle se sert sans même savoir ce que c’est, si ça tombe : le tenon-mortaise.
Ah, le tenon-mortaise !!! c’est autre chose que le chevron de douglas, je vous prie de croire !!!! déjà, vous sentez comme il fond en bouche ??? comme il est chaud, comme il est doux, comme il est fruité !!
Oui bon. J’en étais où ? Ah oui, nulle part. J’ai pas commencé.
Or donc, voyez-vous, tenon et mortaise sont comme .. comment pourrions-nous dire ? comme un homme et une femme au commencement du monde. Le tenon, ce vif mâle à la partie saillante prête à bondir, est prévu pour se lover dans la mortaise rouge de confusion. Seulement voilà. Vous voulez que tout ça tienne et que ça résiste au temps. Vous avez bien raison. C’est pour ça qu’il faut que votre tenon corresponde aux mesures de la dame. Heu, de la mortaise, veux-je dire. Entre parenthèses, vaut mieux un tenon trop gros qu’un trop étroit. Avec l’étroit vous pouvez rien faire. S’il est étroit, il est étroit. Un trop gros par contre, vous pouvez toujours le limer jusqu’à ce que ça rentre ! Il est important, que dis-je important, il est essentiel que la mesure de votre mortaise soit en parfaite adéquation avec le tenon. Le seul truc, c’est qu’il faut pas être pressé. Si vous avez envie que ce soit fini avant même d'avoir commencé, c'est même pas la peine ! Il faut y aller par petites touches, tout en douceur, glisser votre tenon dans la mortaise à petits coups discrets, histoire qu'elle se creuse sans s'en rendre compte. Eh oui, il faut de la patience pour que le résultat soit solide! Tenon et mortaise doivent s’emboîter sans forcer. Si la mortaise résiste, c’est foutu !! pour l'ouvrir avec délicatesse, une seule solution : limer votre tenon, cent fois sur le métier remettre votre ouvrage !! car voyez-vous, le tenon-mortaise, c'est, comme disait Nico,
Se hâter lentement, et, sans perdre courage,
Polissez-le sans cesse et le repolissez :
Il faut que chaque chose y soit mise en son lieu ;
Que le début, la fin répondent au milieu ;
Que d'un art délicat les pièces assorties
N'y forment qu'un seul tout de diverses parties.