Sorry
Hier soir, sorry, j'étais trop claquée pour vous raconter quoi que ce soit. Plus usant que l'attente, ya pas. Oui parce que figurez-vous que j'ai attendu. J'ai attendu de 8h30 de l'aube jusqu'à 18h le bonhomme de Lapeyre qui devait amener le bitonio qui manque à ma porte d'entrée que je viens de faire changer. Or, ce bitonio est indispensable. Que dis-je, indispensable ? VITAL. Sans lui point de fermeture possible. Et pour une porte, ne pas fermer, vous avouerez que ce n'est pas ce qu'on a trouvé de plus pratique.
Or donc, 9h30 est passé, puis 10, puis 11. Tout en pestant intérieurement contre la non-ponctualité de certaines personnes, je me suis dit qu'une petite prière ne serait pas du luxe et je me suis jetée par terre pour que ma supplication ait plus de poids. Ce qui n'a pas manqué de surprendre mon facteur au moment de sa tournée, lequel, me trouvant à quatre pattes, m'a proposé de l'aide pour me relever.
"Heu, merci... Mais tout va bien. Je prends juste un moment pour me recueillir. Vous n'avez rien contre les gens qui prient avant le repas, n'est-ce pas ?"
Je ne saurai dire avec exactitude la signification de ce que j'ai lu dans ses yeux au moment où il m'a donné mon courrier, avant de fuir à toute allure. Je ne pouvais pas en dire autant du bonhomme que j'attendais et dont je n'avais toujours pas vu l'ombre d'une paupière.
J'ai fini par appeler le magasin.
Injoignable. Sur un chantier. Un problème. Coincé dans les neiges.
Oui, parce que figurez-vous que depuis lundi soir, nous avons de la neige en Île-de-France.
La neige chez nous, c'est merveilleux : les gens n'honorent pas leur rendez-vous (la neige), les trains ne circulent plus (la neige), on arrive en retard au boulot (la neige).
J'étais surtout en colère parce que j'avais prévu d'aller manger avec ma fille à Paris, et que si le bonhomme était passé à l'heure dite, en 20 mn c'était plié et j'aurais pu sortir. Bref.
A 13h coup de téléphone de l'homme qui a occupé toutes mes pensées hier.
Excuse bidon. Je serai là à 16h30 assure-t-il. Bon, ça me laissait quelques belles heures pour vaquer, même si ma sortie à Paris était tombée à l'eau avec tous mes espoirs de faire des photos sublimes vu qu'hier il faisait super beau, et puis râler à cause de quelque chose qui est derrière soi ça ne sert à rien pas vrai ?
Seize heures trente je suis sûre que vous avez compris : personne.
Et comme ça jusqu'à 18h, où le courageux a délégué à une secrétaire le soin de me prévenir qu'il avait fini sa journée sans trouver le temps de passer (et sûrement aussi les doigts gelés pour prendre son portable et me prévenir) et patati patata et qu'il me fait dire qu'il va passer demain matin à 8 h ..
"Ne vous fatiguez pas", ai-je dit à la femme, démontrant une fois de plus ma fabuleuse capacité de contrôle, "il n'est pas passé et il n'a pas pris la peine de téléphoner" (ça aurait été débile de déverser mon énervement sur une nana qui n'y était pour rien, non ?), "par contre pour demain, qu'il m'appelle, je vais avoir deux ou trois petites choses à lui dire..".
C'est vrai quoi !! M'enfin !!!