Mes amis, bonjour,

 

vous vous demandez sans doute ce qu'elle routrouille, la mère Ambre, celle qui vous a habitués à "poster" sur ce blog à un rythme de malade.

Eh bien voyez-vous, je suis allée rendre visite à mes parents. Mes parents qui ont quitté ce monde voilà quelques années, je suis allée les visiter par le biais des lettres qu'ils se sont échangés, jeunes amants. Papa était à l'armée, ensuite en Algérie au moment où ma mère attendait ma soeur.

C'est fou, je les retrouve complètement. Je veux dire, tels que je les ai connus comme parents. Mon père, impulsif, coléreux, et pourtant solide comme un roc, un homme sur qui l'on peut compter, sur qui j'ai pu compter. Un homme avec la tête sur les épaules. Où sont-ils passés, les hommes comme ça ?? Et ma mère avec sa bougeotte de malade (maintenant, on sait de qui tient ma soeur, avec ses 1256 déménagements) et en même temps cet immense besoin de sécurité qu'elle avait et que papa lui a totalement apporté, d'ailleurs.

Alors voilà, dans mon voyage des années 54-57, lorsqu'on était enceinte, aucun test de grossesse ne confirmait la chose. On attendait, et si au troisième mois on n'avait pas "vu", on finissait par aller chez le docteur..  Dans ce voyage on rêvait du petit garçon qui poussait dans notre ventre parce qu'aucune échographie ne venait polluer nos espoirs.. On se disait l'amour en prenant le stylo et le papier, et puis on allait poster les mots si précieux en espérant qu'ils arrivent à bon port. Et puis on attendait, et puis on espérait, et puis on tempêtait quand les petits mots tardaient, ces simples petits bouts de papier qui apportaient tant, qui apportaient tout ..

Je ne peux pas penser à cette période sans "Only you" dans la tête, que mon père écoutait en boucle en sifflant lorsque j'étais petite. Je revois son "pick-up" qui se refermait comme une petite valise, posé à même le sol. Cette chanson, cinquante ans après, me fait toujours frissonner. 

Eh bien au cours de mon voyage, j'ai appris que mon père était en Algérie lorsqu'il a entendu cette chanson pour la première fois.

 0 19juinR

C'est drôle. "Mon père a fait la guerre d'Algérie". Dit comme ça, c'est horrible. Et pourtant. Je veux dire, n'est-ce pas cette longue séparation qui, peut-être, a forgé l'amour de mes parents ? car mon père voulait tout tout de suite, tout le temps. C'était tout ou rien. Il avait même plaqué ma mère une fois (ils avaient 17 ans) parce que les choses n'allaient pas assez vite à son goût.

"On ne sait jamais rien des choses", dit Frédéric. N'a-t-il pas raison ?