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le blog de Ambreneige
25 novembre 2013

Du lait dans les veines

hist9

 

Mes amis, bonjour à vous. En cette fin de matinée de 25 novembre, le soleil se frêle un passage laborieux entre deux nuages qui ne demandent qu'à pleuvoir et les oiseaux chantent pour saluer l'arrivée dans votre boîte mail des millions de posts que je n'arrête pas de vous envoyer tellement je vous aime.

Pour ce troisième de cette journée qui vient à peine d'éclore - non, ne vous arrachez pas déjà les cheveux, il reste encore toute l'après-midi - je me disais comme ça qu'il vous serait immensément plaisant que je vous racontâs l'histoire de Ste Catherine, que vous vous en cogneriez probablement de joie contre la première porte venue en entendant le petit gling-gling de notif de nouveau message (et, pour ceux qui ne sont pas abonnés, que vous bondiriez d'un plaisir non feint en découvrant un nouveau post sur cette page).

Mais laissons là, mes chers, et suivez-moi je vous prie en l’an 290 de notre ère.

En ces temps lointains et sans que vous vous en doutiez une seconde avant ce jour, vivait Constus, un puissant et noble seigneur d’Alexandrie en Egypte. Pour occuper ses longues nuits d'hiver, il décida de faire à sa femme ce que font bien des hommes pour se réchauffer la nuit, et il en résulta une petite fille au teint si clair et aux yeux si bleus qu’il la prénomma Catherine, ce qui en grec signifie "pure". Après quoi, épuisé par tant d’efforts, il mourut.

Catherine grandit en grâce et en beauté, car en effet elle était fort belle, et beaucoup de garçons voulaient la mettre dans leur lit, sauf que Catherine, elle, ce qu’elle voulait, c’était un homme qui les surpasserait tous en sagesse, richesse, noblesse et surtout luxure beauté. Seulement voilà, c’est pas beau d’être trop gourmande, comme son avenir n'allait pas tarder à le lui montrer [C'est bizarre d'utiliser l'imparfait pour parler de l'avenir. Enfin bref.]

La mère de Catherine, soucieuse d’avoir une fille aussi exigeante, l’envoya se faire gourmander par un saint ascète qui vivait dans une grotte. Cet homme avait converti la mère de Catherine au Christianisme alors que Catherine en était toujours aux anecdotes racontées par les bardes et au culte des saisons, de la fécondité et des ancêtres, toutes choses qui, comme l'on sait, ne font pas avancer le schmilliliblic.

Au cours de leur entretien ponctué de quelques thés sans sucre, le Saint Homme parla à Catherine de Celui dont la beauté surpassait celle du soleil et de la lune. "Il règne", lui dit-il, "sur toute la création et sa sagesse n’a pas de limites ! Il est le plus beau des hommes !"

"Yeeeeeesssssss !" s'écria Catherine, "l’Homme Idéal n’est pas mort !".

Aussi, à peine eût-elle quitté le saint homme qu'elle se rua sur son portable afin de prier Marie de lui réserver son fils pour époux. La sainte Mère de Dieu sortant de ses gonds lui tînt à peu près ce langage : "Point de pigeon pour une obole !"

Catherine perplexe reprit le chemin de la grotte pour demander conseil au vieil ascète qui la plongeât tête la première et sans autre forme de procès dans un petit rû afin de la baptiser.

La nuit suivante, Jésus se manifesta enfin auprès de Catherine et cette fois, il l’accepta comme fiancée (comme quoi, hein, ça tient des fois à peu de choses), mais il lui fit jurer de ne pas accepter d’autre époux sur terre (ce qu’elle n’avait de toutes façons pas l’intention de faire, tellement elle le trouvait trop canon).

Tout aurait pu aller comme ça pour le mieux dans le meilleur des mondes si un jour, l’empereur Maximinus qui régnait alors au nom de Rome sur Alexandrie n'avait organisé une grande fête païenne à laquelle Catherine fut conviée en qualité de nana de noble lignée.

Lorsque Maximinus vit cette fille sublime, il manqua en renverser son verre de vin au miel et se retrouva vite fait tout congestionné. Quand il retrouva la parole, ce fut pour demander à Catherine si elle voulait bien l’épouser. Bien entendu, elle qui avait déjà le plus beau des maris refusa aussi sec.

L’empereur en prit ombrage, surtout que la belle venait de lui filer la te-hon de sa vie en tenant tête aux cinquante des plus grands savants de l’époque, démontant une à une toutes leurs belles théories philosophiques. Pour les punir d’avoir été aussi crétins, Maximinus les flanqua tous au bûcher, ce qui égaya la fin de son banquet.

"Décidément", se dit-il, "on ne doit pas s’ennuyer avec cette fille !" et il lui demanda une fois encore de l’épouser. Catherine continua de refuser, alors il la fit jeter dans un cachot avec interdiction de lui donner à manger. Elle s’en fichait pas mal vu que son mari (sous forme d’une colombe blanche) lui apportait chaque jour de quoi se sustenter.

Faustina, impératrice de son état, fort curieuse de voir de plus près celle qui tenait tête à son mari, décida de rendre visite à la jeune fille. Au moment où elle pénètra dans le cachot, elle fut éblouie par le visage resplendissant comme un soleil de Catherine. Le coeur de Faustina se brisa en mille morceaux devant tant de splendeur et elle alla crier grâce chez l’empereur son époux.

Las ! le bougre avait un caractère de cochon et en guise de réponse, il l'envoya se faire décapiter, après quoi il ordonna qu’on fasse subir à Catherine le supplice de la roue, joyeuseté consistant à faire rouler ladite roue garnie de pointes de fer sur le corps tendre de la jeune fille.

"Même pas mal !" s’exclama Catherine en faisant exploser la machine par toute la force qui était en elle.

Fort contrit, l’empereur lui fit couper la tête, et de la blessure, à la place de sang, jaillit du lait.

"Je l'ai échappé belle !", se dit Maximinus en se demandant quel genre de petits Maximachins lui aurait fait une fille ayant du lait qui lui coulait dans les veines ..

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Commentaires
M
j'adore cette histoire, suis épatée par ton inspiration et ton écriture Whaouuuuuuuuu!<br /> <br /> Bises
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P
une belle version revisitée !!! l'histoire s'en trouve bien plus audible....<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne journée et Bisous
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R
Sainte peut-être, mais vaniteuse en diable. Quelle idée d'aller se faire voir à la cour de Max....<br /> <br /> Si elle avait été un peu moins snob, elle se serait contentée d'aller guincher chez Gégène et il ne lui serait rien arrivé, hormis une drague gentillette de mio Cugino dont on ne peut pas dire que ses interventions ne valent pas triplette...<br /> <br /> Bisous
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A
Ouaip une meuf qui a du lait à la place du résiné, ça risque de tourner à la baratte si elle attrape un coup de chaud !
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A
Maximinus n'a pas pu plonger son cep en elle<br /> <br /> pourtant à la Ste Catherine tout prend racine
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