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le blog de Ambreneige
28 février 2013

De plus en plus belle

 

femme-enceinte

 

C’est rien de dire que j’attendais impatiemment le moment d’être enceinte pour la première fois. Je rêvais de ça depuis des années. Alors quand vous saurez que l’homme que j’aimais ne voulait pas d’enfants, vous me rétorquerez avec logique qu’il eût été judicieux de ma part de me poser quelques questions. Mais le problème c’est que quand on est jeune les questions on ne s'en pose pas. Ou c’est juste que c’est cet homme-là que je voulais et pas un autre ? toujours est-il qu’à force de le travailler au corps (si j’ose cette audacieuse métaphore) il a fini par dire oui et c’est comme ça qu’un beau jour je me suis retrouvée comblée.

A partir de là j'ai vécu neuf mois sur un petit nuage, observant mon ventre s'arrondir avec délectation.

Lorsqu’un beau matin de septembre le chauffeur du bus que je prenais deux fois par semaine m’a vue arriver avec ma petite fille dans les bras, il m’a dit : "Je savais que vous attendiez une fille, vous deveniez de plus en plus belle chaque jour !". C’est dire si cet homme avait de l’intuition (en plus d’avoir un goût très sûr). Oui, parce qu’en ce temps-là, jusqu'au dernier moment on ne savait pas si ce serait une fille ou un garçon vu qu'on ne passait pas d'échographie.

Pour ma part je voulais une fille. Le papa, lui, voulait un fils. Au point que le jour de la naissance, il a pris le cordon ombilical pour un zizi, c’est dire si ça lui était monté à la tête.

Pour fêter mes trois mois de grossesse nous avions emménagé dans un logement rikiki, en fait un petit "appartement" aménagé dans une haute et vieille bâtisse que la propriétaire avait divisé en six logements qui du coup étaient très petits bien que la maison fut grande.

Le notre était composé de deux pièces - c'était vraiment deux pièces : une chambre et un séjour. Au même étage (au troisième : nous étions tout en haut) il y avait un autre studio occupé par un couple de notre âge. On était devenus amis, comme avec tous les gens qu’on croisait, vu qu’il ne se passait pas une journée sans que mon mari fasse de nouvelles connaissances ou retrouve un ami d’enfance et qu’il le ramène à la maison. Heureusement pour eux, faute de pièce adéquate je ne pouvais pas encore cuisiner, ce qui explique que c’est la seule période où on a gardé tous nos amis.

Un matin je m’éveillai toute en sueur.  C’était quand même bizarre vu que c'était l'hiver et que jusqu'à présent on avait eu plutôt froid.

Je m’extirpai du lit parce qu’il faisait vraiment, mais alors vraiment très chaud, et en quelques pas, vu que la chaudière était sur le palier, je me retrouvais face à une machine rougeoyante qui grondait dans un vrombissement infernal.

Que je vous explique : mon mari et notre ami le voisin étaient censés alimenter la chaudière à tour de rôle un matin sur deux. Or, ce matin-là (comme je l’appris plus tard lorsque je leur narrai la chose), mon mari avait rempli la chaudière une première fois, Jean-Luc, notre voisin, était passé à son tour, mon mari en avait remis une couche avant de descendre et Jean-Luc avait jeté une dernière pelletée de charbon avant de partir.

C’est comme ça que je me retrouvais, toute seule et complètement paniquée, face à une machine prête à exploser. Oui, parce qu’en ces temps lointains, non seulement on ne faisait pas d’échographies pendant les grossesses mais en plus on n’avait pas le téléphone !  Je sais, c’est fou. Vivre sans téléphone ! proprement hallucinant !! Toujours est-il que je n’avais pas d’autre alternative que de courir à la cabine la plus proche pour appeler les pompiers en espérant qu'ils seraient là avant que tout explose. Ouf ! Ce fut le cas. Et, lorsque j’arrivai au dernier étage, un bon moment après eux et très essoufflée, constatant l’état pitoyable de la chaudière à qui les pompiers venaient de lui mettre sa race avec leurs gros tuyaux, de soulagement je tombai dans les pommes direct.

En reprenant mes esprits je vis comme dans un rêve le visage bienveillant d'un jeune pompier penché sur moi.

- eh bien, qu'il me fait, vous n'avez plus de crainte à avoir, tout est arrangé !

Tout est arrangé, tout est arrangé !! c'est vite dit !!  et je décidai de rester allongée sur la marche. Après tout, on n'est pas si mal dans ces escaliers, c'est très calme .. enfin, quand les chaudières n'explosent pas..

- mon p'tit malaise ? que j'lui réponds, c'est rien, ça doit être parce que je suis enceinte ..

- et ça vous arrive souvent ?

- ............... !!!!!

 

 

1976

enceinte de cinq mois

 

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Commentaires
R
La photo a été prise durant une pause syndicale dans ta grossesse? <br /> <br /> Ou savais-tu déjà que ta fille habiterait Paris et qu'il lui faudrait s'habituer à des très petit logements;-) <br /> <br /> Bises<br /> <br /> Reynald
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C
Même si on sait que l'homme avec qui on vit, a bien des carences , des défauts , des failles, etc et que çà ne le fera pas , on le choisit pour être le géniteur de nos enfants .<br /> <br /> Sans doute pas par hasard ???<br /> <br /> Tu es belle à 5 mois de grossesse.<br /> <br /> Bises
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