Des chants d'oiseaux
Trois garçons, deux chats, deux poissons, une nouvelle maison, ne manquait que le chien ! c’est en tout cas l’avis de mes enfants qui habitent maintenant très loin de l’agitation parisienne ..
Imaginez .. une petite ville perdue au milieu de champs s’étendant à l’infini.. dans l’air de ce paisible dimanche soir se répand l’alléchante odeur des barbecues. Dans le ciel azur, on entend des chants d’oiseaux, et dans les jardins, des rires d’enfants.
Soudain, un fouillis de pépiements hargneux, suivi de hurlements stridents fendent l'atmosphère paradisiaque. Le cœur se fige et l’esprit s’accélère. Qu’est-ce ? qu’ouïsjons-t-on ?
On accourt, on vire, on volte, et on découvre derrière la haie un spectacle tel que je ne sais pas si je vais réussir à en rendre toute l’intensité. Je vais quand même essayer : les crocs minuscules mais néanmoins tenaces du chiot sont plantés dans le postérieur du plus jeune des garçons, lequel a entre les dents la peau souple du ventre de son frère qui hurle "T’as pas le droit de me tuer ! t’as pas le droit de me tuer !". Retenu au ventre par la mâchoire de son frère, l’aîné gigote sur le dos, empêchant comme il peut un des chats d'attraper un oiseau. Ma fille aussitôt saisit le chiot, qui croit à un nouveau jeu et trouve qu’on s’amuse drôlement bien ici. Il s’agrippe avec encore plus d’acharnement au short du petit, et ce n’est qu’au bout de plusieurs minutes d’une lutte acharnée qu’il lâche enfin le gamin qui se tient les fesses en hurlant à la mort. Le chien part bouder sur son coussin, déçu de n’avoir pas été félicité par sa maîtresse pour sa magnifique prestation, tandis que l’aîné pleure en se tenant le ventre où des marques rouges auréolent son nombril.
Quant au chat, élément déclencheur de tout ce charivari, il va se pelotonner tranquillement sur le canapé en attendant que cesse ce remue-ménage qui perturbe sa sieste ..