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le blog de Ambreneige
28 septembre 2011

Et te voici permise à tout homme

9782226229694-jMoi qui ai été alléchée par le dernier titre d’Éliette Abécassis, j’en ai été pour mes frais. Ça m’apprendra à avoir l’esprit mal tourné.

En fait de permissivité, elle n’est permise à rien du tout, Anna, si ce n’est de désirer en vain l’homme dont elle est maintenant amoureuse après avoir divorcé d’un vilain mari qui, comprend-on à mi-mots, la maltraitait.

Or, il se trouve qu’Anna est Juive. Juive pratiquante. Ce qui veut dire que c’est son mari et non un Tribunal civil ou rabbinique qui est censé lui accorder le divorce religieux, que les Juifs appellent "le guet". Ce truc n’a franchement rien de gai, puisqu’il ne peut être délivré que par le mari, et de son plein gré. D’ailleurs, la Torah ne dit-elle pas que la femme appartient à l’homme et ne s’en libère que par la mort ou en recevant le guet de ses mains ?

Et non seulement il n’y a que le mari qui peut, dans sa grande mansuétude, libérer sa femme des liens du mariage, mais en plus, s’il ne le fait pas, ladite épouse est considérée aux yeux de la loi juive comme une femme adultère au cas où elle irait voir ailleurs, et si elle a des enfants, ce seront des bâtards, et ceci sur la bagatelle de dix générations ! le bonheur intégral !

Par contre, l’homme qui refuse de donner le guet à sa femme (ou même si c’est sa femme qui refuse de l’accepter), lui il n’est pas adultère s’il papillonne et ses enfants s’il en a d’autres ne sont pas adultérins ! comme c'est bizarre ! et il peut même se remarier !

Quant on voit déjà comment se passent la plupart des divorces quand ya pas ce type de loi, c’est pas dur d’imaginer que le mari va tout faire pour pourrir la vie de sa future ex, et sûrement pas lui donner la permission d’être heureuse sans lui .. puisqu’il en a le pouvoir !

Bon, ceci dit, j’ai pas la prétention de refaire les lois juives, ni même de porter un jugement..

Je voulais juste partager avec vous ces quelques mots qu'Éliette Abécassis met dans la bouche de son héroïne, Anna :

"Je n’étais pas aliénée par la loi, mais par ma décision d’obéir à la loi. Ce n’était que parce que j’acceptais ce système que j’en étais la victime."

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Commentaires
A
sois béni, Éternel, toi qui a créé l'adultère pour nous délivrer du mâle ! ;-)
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F
« soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libre ».<br /> La Boëtie (de la servitude volontaire)
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R
Ce serait beaucoup me demander de te donner le nom de l'historien du moyen-âge qui, dans une émission qui lui était dédiée, avait révélé que le statut économique de la femme était bien meilleur dans cette période qu'il ne le fut depuis la Renaissance.<br /> Pour ce qui est de son statut marital, il a toujours suivi le degré d'intolérance des religions, et les nouveaux intégrismes ne vous font pas la part belle actuellement de par le monde.<br /> Le niveau d'instruction s'est relevé pour les deux sexes de pareille façon, même si ce n'était pas en même temps et il valait certes mieux être l'héritière d'un seigneur qu'une gueuse, mais pour l'homme aussi...<br /> <br /> Ceci dit, je ne prends pas cette période comme bénie des dieux. Les seigneurs locaux avaient un droit discrétionnaire de vie et de mort sur ses sujets, tous ses sujets. Je dis simplement que la Renaissance a fortement dégradé les conditions de vie de la femme, et c'est en relation directe avec la montée de l'intégrisme religieux.<br /> <br /> Pour ce qui est des violences sexuelles, une étude danoise (je crois) démontre que les personnes qui vivent une sexualité sans contraintes morales ne commettent pas ces violences. Et là, on revient au rôle déplorable des religions monothéistes. <br /> Françoise Simpère me disait un jour que le viol n'est pas un acte sexuel. C'est un acte de domination et de violence dont le sexe est un outil. La jouissance du violeur est dans sa brutalité et la terreur qu'elle inspire à la victime. <br /> Il y a dans ces deux constats une complémentarité qui devrait faire réfléchir les psy et les juges.....<br /> Mais l'association du sabre et du goupillon a la vie dure :(<br /> Bises<br /> Reynald
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A
coucou Reynald,<br /> étant moi-même férue d'Histoire, j'ai eu l'occasion de lire pas mal d'ouvrages sur la question, et notamment sur le Moyen-Âge. Je serais donc bien aise que tu me cites tes sources, car je ne vois pas où la femme du Moyen Âge n'était pas assujettie à l'homme ?? certes, la place de la Femme s'était modifiée au fil du temps, dans la mesure où non seulement elle est la seule à gérer et prendre en charge toute sa maisonnée mais elles sont plus instruites et cultivées que les soeurs d'autrefois, mais où as-tu vu qu'elles géraient elles-mêmes leurs biens ? dans les faits, je veux dire ?<br /> Oui, même mariées elles ont accès à divers métiers mais déjà à l'époque, leur salaire est inférieur à celui d'un homme !!!<br /> Déjà aussi au Moyen Âge, la femme mariée doit aimer inconditionnellement son époux (lui n'est pas obligé d'aimer sa femme !) et le servir et lui plaire.. bien entendu,l'adultère féminin est sévèrement condamné, le mari peut tuer impunément sa femme pour cette raison !<br /> Il peut aussi la battre copieusement, d'ailleurs c'est vivement recommandé, puisque de toutes façons elle est tenue de lui obéir sans faillir. Faut dire que les exemples de brutalité et de cruauté ne manquent guère ne serait-ce que dans les milieux royaux..<br /> Quant au viol c'est une menace qui a toujours existé, que les femmes soient mariées ou non, et ce crime n'était jamais puni, pire puisque pratiquement comme de nos jours c'est la femme qui était considérée comme responsable, puisque comme on le sait, la Femme est le Démon personnifié, le Péché !<br /> Quant à la parité hommes femmes, il ne s'agit pas en effet d'abaisser qui que ce soit, mais plutôt d'être équitable même lorsqu'il ne s'agit que d'une femme ;-)
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R
La femme n'a pas toujours eu un statut déplorable.<br /> Au moyen âge, elle n'était pas assujettie à l'homme (père ou mari). Majeure, elle gérait elle-même ses biens, étant en cela plus libre que les femmes françaises qui, jusque dans les années 60, devaient avoir la signature du mari pour ouvrir un compte bancaire ou prendre un travail salarié...<br /> C'est ce que l'on a abusivement appelé la Renaissance qui a catastrophé les choses pour les femmes, mais aussi pour toutes les personnes ne suivant pas la ligne cléricale, d'où la création en 1542 de la sainte Inquisition, du délit de sorcellerie et des bûchers qui allaient avec. <br /> Il est vrai que sur ce sujet brûlant, les femmes ont beaucoup plus donné que les hommes. Il faut dire aussi que c'était les femmes qui concoctaient les remèdes, donc terriblement plus exposées à être accusées de sorcellerie.<br /> Avant le 16e S., l'Inquisition était tournée contre les mouvements religieux dissidents (Cathares) ou financièrement trop puissants (les Templiers); et là, c'étaient essentiellement des hommes qui passaient au bûcher.<br /> Ce qui au demeurant n'excuse en rien le sort actuel fait aux femmes dans le monde et en France.<br /> Encore faut-il que la parité hommes-femmes ne se fasse pas en abaissant la condition masculine au niveau de celle des femmes, mais par un relèvement effectif pour celles-ci.<br /> Reynald
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