les hommes préfèrent les emmerdeuses
« Salut, c’est Mathilde, j’avais envie de prendre de tes nouvelles ».
Et aussi de le voir, ce que je garderais pour moi. Mon style, c’est la connivence, l’entente, une certaine forme de fraternité même ou de copinage, quelque chose qui se voulait agréable et confortable, loin des ultimatums et des chantages. Je n’aime pas les rapports de force.
Juliette, elle, ne s’encombrerait pas de tant de scrupules, elle débarquerait chez lui, quitte à provoquer une crise, quitte à foutre en l’air sa vie. Et c’est avec elle qu’il s’apprêtait à se marier. J’étais amère, je méritais mieux que ce que je recevais, ces miettes de pas grand-chose. J’avais la même soif d’amour qu’elle mais elle l’emportait haut la main, et moi, avec ma patience et ma compréhension, je pouvais rentrer au vestiaire, c’était la fin de la compétition : les hommes préfèrent les emmerdeuses.
"OUI", Murielle Renault